Daniel Tesch (ACL) ce mercredi sur paperJam.TV : « Le prix c’est le symptôme. Le prix résulte d’une compression de l’offre.» (Photo : archives paperJam)

Daniel Tesch (ACL) ce mercredi sur paperJam.TV : « Le prix c’est le symptôme. Le prix résulte d’une compression de l’offre.» (Photo : archives paperJam)

Monsieur Tesch, pourquoi l’ACL intervient-elle sur ce sujet des taxis ? Qu’est-ce qui vous conduit à réagir ?

« Cela fait plus de cinq ans que nous avons soulevé ce problème dans Autotouring, notre magazine, avec des articles de fond. Pourquoi les taxis sont-ils si peu utilisés au Luxembourg ? Il y a un problème de prix, d’approche commerciale. Par exemple, les gens ne hèlent pas les taxis dans les rues…Autant de pratiques qui nous ont amenés à aller plus en profondeur, à s’interroger sur la situation du secteur, la position du gouvernement, les lois qui régissent le sujet. Il faut quand même se rendre compte que l’ACL n’est pas uniquement un service de dépannage. L’association a toujours été préoccupée par des questions de mobilité et d’automobilité. Aujourd’hui, nous nous intéressons davantage à la multimodalité pour voir les points de comparaison entre les différents modes de transport. Nous sommes des défenseurs de l’usager et aussi de l’usager du taxi. Xavier Bettel, le bourgmestre de la Ville de Luxembourg a commencé à engager une action locale. C’est une bonne intention. Mais, la loi est nationale et empêche les réformes.

Au final, vous en êtes arrivé à la conclusion que les taxis sont trop chers…

« Le prix c’est le symptôme. Le prix résulte d’une compression de l’offre. Il y a un numerus clausus très clair du nombre de licences, qui découle des années 1970 ou 1980. On empêche l’accès à la profession. Chaque commune émet un certain nombre de licences. Notre réponse est de dire qu’il faut libérer l’offre et stimuler la demande. Pour l’instant, on a davantage affaire à un ‘service de limousine’ qu’à des taxis. Tout le monde devrait pouvoir accéder à ce métier. Cela ne doit pas être un privilège d’être chauffeur de taxi. Ça ne fonctionne plus.

En quoi consiste Yellowcab ?

« Nous nous sommes dit que nous allions nous organiser nous-mêmes avec nos membres. On va développer un nouveau concept qui répond aux besoins des gens, par exemple à la demande des jeunes le soir quand ils sortent… C’est un nouveau concept de transports, avec un service beaucoup plus flexible que le seul segment haut de gamme qui nous est proposé. Techniquement et d’un point de vue juridique, il s’agit d’une voiture avec chauffeur avec un paiement forfaitaire. On ne peut donc pas nous reprocher d’avoir fait quelque chose d’illégal. Nous sommes un équivalent taxi. Nous invitons les taxis indépendants à nous rejoindre en pratiquant des prix moins élevés, en contrepartie d’un volume de clientèle que nous leur apportons. Nous avons créé un dialogue positif avec la profession des taxis. Elle reconnaît elle-même que la situation n’était plus tenable. Si la profession accepte de se réformer, nous n’aurons plus besoin de cette initiative. C’est une manière de s’assurer que les choses changent et vont de l’avant, que les prix baissent. Le ministère travaille depuis longtemps sur cette réforme. Sans succès. Nous allons avancer très vite sur ce dossier. »