Abderrahim Tamim (CIO, Fiad – Plate-forme de services pour les sociétés Atoz et Fideos) (Photo: David Laurent/Wide)

Abderrahim Tamim (CIO, Fiad – Plate-forme de services pour les sociétés Atoz et Fideos) (Photo: David Laurent/Wide)

Monsieur Tamim, quels choix technologiques ont dû être opérés au niveau de Fiad pour satisfaire les demandes opérationnelles d’Atoz et de Fideos? Quels sont les piliers de l’infrastructure existante?

«Ces choix opérationnels s’axent autour de divers piliers. On veille à ce que les solutions que nous mettons en place soient standardisées, afin de faciliter la gestion des infrastructures, d’en assurer la maîtrise en interne. Nous misons aussi sur la virtualisation afin de réduire les coûts de l’infrastructure et les incidences qu’elle peut avoir sur l’environnement. Nous sommes particulièrement attentifs aux aspects Green IT. Enfin, l’IT doit répondre aux besoins des utilisateurs. Dès lors, la simplification et la mobilité sont deux autres aspects sur lesquels nous travaillons.

Dans quelle mesure l’importance de l’IT a-t-elle évolué dans votre secteur d’activité ces dernières années?

«L’évolution des attentes des utilisateurs et la recherche permanente d’efficacité accroissent l’importance de l’IT d’année en année, aussi bien dans le secteur d’activité d’Atoz que dans celui de Fideos. L’IT est maintenant devenue plus qu’une fonction de support dans l’entreprise. En effet, elle apporte une véritable valeur ajoutée dans sa capacité à organiser et à fluidifier l’information en son sein. Nos collaborateurs ont désormais l’habitude d’échanger et de partager instantanément l’information, qui est supportée par une infrastructure complètement transparente pour eux.

Quels ont été les chantiers et objectifs définis pour l’année 2010? Où en êtes-vous?

«En 2010, nous avons entrepris plusieurs chantiers importants. Le premier est la mise en œuvre de notre nouveau plan de reprise d’activités (disaster recovery plan, ndlr.). Nous avons recréé une infrastructure similaire à celle existante ici et redondante. Située loin du siège, elle doit permettre d’assurer la continuité d’exploitation des systèmes d’information. La mise en œuvre de ce premier chantier vient d’aboutir.

Un des autres chantiers de notre équipe a été la rationalisation de nos serveurs par virtualisation. Aujourd’hui, environ 80% de nos serveurs ont été virtualisés.

Pour vous donner un autre exemple d’innovation majeure, nous avons déployé une nouvelle version de notre intranet. Désormais, ce dernier n’est plus considéré comme un simple outil de partage de contenu ‘froid’, mais comme une suite d’outils dynamiques pouvant être liés avec nos applications métier. Point d’entrée unique à nos systèmes d’information, cet intranet structure les informations, les documents et les utilisateurs, favorisant les échanges et la validation des contenus tout en minimisant les temps d’accès.

Après une courte période d’adaptation, nos employés ont tous adopté ce nouvel environnement. Comme les informations sont validées et disponibles en quelques clics, ils travaillent et communiquent plus simplement, plus rapidement, et de façon plus sécurisée, ce qui contribue fortement au dynamisme de notre entreprise.

L’ensemble de ces chantiers sont aujourd’hui arrivés à terme. Au-delà de la gestion quotidienne de l’infrastructure, nous nous tournons désormais vers les chantiers qui nous occuperont durant toute l’année 2011.

Les chantiers de 2011 sont-ils déjà connus?

«Pour 2011, nous allons rendre le poste de travail de nos collaborateurs mobile, à l’instar du succès de la solution BlackBerry pour les managers, directeurs et partners. Cette flexibilité inédite donnera plus de liberté et permettra un gain d’efficacité, avec un impact direct et positif sur la productivité.
Elle permet aussi à nos collaborateurs, dans un meilleur rapport ‘vie privée/vie professionnelle’, d’accorder plus de temps à leur famille. L’IT - c’est la seule manière d’envisager les solutions - doit être au service des utilisateurs. L’informatique doit leur permettre de mieux travailler, de leur faciliter la vie.
Dans ce sens, nous allons également consolider les applications dans un environnement de travail virtualisé grâce, par exemple, à une solution de type Citrix. Cette évolution, radicale pour notre département IT, est logiquement attendue par nos employés, qui profiteront des avantages que représente l’accès à leur environnement de travail à partir de n’importe où, en toute sécurité et de façon performante.

Enfin, notre projet de gestion documentaire a débuté cette année et devrait être opérationnel l’année prochaine. Une centralisation des documents ainsi qu’une recherche de type méta-­données optimisera fortement le travail de nos collaborateurs.

Selon quels critères choisissez-vous vos technologies et vos fournisseurs?

«Le choix d’une technologie est le fruit d’un compromis entre sa valeur intrinsèque, son rapport bénéfice/coût pour notre organisation, sa reconnaissance sur le marché et sa stabilité à long terme. Nous cherchons à accompagner l’innovation sans prendre de risques trop conséquents, en déployant des technologies prometteuses, mais non trop immatures. Nous restons donc à l’écoute des possibilités et des évolutions, en réévaluant régulièrement telle ou telle technologie par rapport à notre vision stratégique de l’IT. Les systèmes et solutions que nous mettons en place doivent avant tout répondre aux besoins du business.

Pour le choix de nos fournisseurs, nous retenons en premier lieu la qualité de services et les domaines de compétences. En ces temps de sortie de crise économique, le coût a forcément une plus grande importance. Mais il reste un critère moins pertinent.

L’open source est-il intéressant pour une entreprise comme la vôtre?

«Notre intranet, par exemple, est basé sur une solution open source. Donc oui, au même titre que des solutions propriétaires, nous évaluons les avantages proposés par les logiciels libres. Depuis l’apparition des premières technologies/solutions open source, nous avons observé un repositionnement des principaux acteurs, des produits et des services du marché de l’IT.

Pour des entreprises comme la nôtre, ce ‘souffle nouveau’ apporte donc des bouleversements en profondeur, vecteurs d’innovation et de saine compétition, peu ou prou consentis par les grands vendeurs de solutions propriétaires. Dans certains domaines, la valeur ajoutée de solutions ouvertes est clairement identifiable, même pour des entreprises comme la nôtre. Cela dit, nous gardons les mêmes critères de sélection tant pour une solution propriétaire que pour une solution open source.

Quelles sont concrètement vos missions en tant que responsable informatique?

«Ma mission première est d’apporter des réponses concrètes aux besoins stratégiques de compétitivité et d’efficacité, à travers une excellente structure et un fonctionnement impeccable de l’IT. Ces réponses s’inspirent de nombreuses années d’expérience, d’une vision de l’IT et d’une solide compréhension de nos activités.

Pour accomplir cette mission, je recommande, planifie et mets en place les évolutions nécessaires, en relation permanente avec les utilisateurs et suivant leurs besoins, ou en les devançant.

Une de mes missions est d’apporter une clarté qui rassure et une dynamique de changement qui soutient la performance IT et la productivité de la société. Je retrouve aussi une dualité des objectifs à court et long termes dans les décisions à prendre. Au niveau de mon travail, c’est un exercice de conciliation qui demande parfois une approche méthodique, pour garantir un bon équilibre dans la prise de décision.

Un CIO doit-il venir du terrain ou doit-il avant tout être un manager?

«Pour un CIO, ces deux aspects sont essentiels. ‘Venir du terrain’ donne une vision sur le niveau de difficulté des déploiements, apporte une compréhension des technologies employées et renforce la compréhension du métier du groupe que je dirige.

Un manager contribue à étendre la stratégie d’entreprise puis à la traduire dans une stratégie IT. Il doit rationaliser ses activités pour les rendre cohérentes, horizontalement comme verticalement, dans la structure de l’entreprise. Il doit comprendre les besoins business des autres managers et contribuer à trouver des solutions communes.

Un CIO a un rôle décisif pour faire émerger et optimiser les atouts de l’IT qui soutiendront son entreprise. Ne rien connaître de l’IT ou ne pas être manager empêche de jouer correctement ce rôle fondamental, impactant tôt ou tard les résultats de l’entreprise.

Comment l’informatique est-elle intégrée dans les processus de décision stratégiques de l’entreprise? Comment la direction est-elle impliquée ou informée des solutions que le département IT préconise?

«Je collabore étroitement avec le chief operating officer pour favoriser les échanges avec les membres de la direction. Ce binôme permet d’assurer une complémentarité qui solidifie la communication et de couvrir la totalité des besoins de l’entreprise.

De plus, nos associés, il faut le dire, sont eux-mêmes intéressés par l’IT. Ils alimentent régulièrement la stratégie IT par leurs idées intéressantes en la matière. Leur intérêt est un véritable moteur de changement et il est devenu décisif pour l’adoption d’innovations.»

 

CV - Chez Atoz depuis sa création

Aujourd’hui, Atoz et Fideos emploient environ 200 personnes au niveau de leur siège social situé au Findel, en face de l’aéroport. Pour assurer la gestion informatique des deux sociétés, Abderrahim Tamim a une équipe de trois personnes qui l’accompagne. Agé de 47 ans, titulaire d’un diplôme scientifique et d’une formation en informatique, il a d’abord travaillé chez Andersen Luxembourg en tant qu’IT system engineer, puis chez Ernst & Young Luxembourg comme IT manager. C’est à ces postes qu’il s’est forgé une solide expérience. Il travaille pour la société Atoz depuis sa création en 2004. En 2009, il devient le CIO de Fiad, la société créée pour prendre en charge les services devant répondre aux besoins d’Atoz et de Fideos.