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La troisième phase de la ZARE joue la carte de l'innovation et de la qualité environnementale.

Fred Sunnen, député et bourgmestre de la commune de Sanem, est un homme heureux. Et pour cause: après la réussite indiscutable des zones d'activités économiques à caractère régional (ZARE) Ouest et Est, à Ehlerange, c'est maintenant "l'îlot de l'artisanat" qui sera prochainement érigé à "A Sommet", toujours sur le site du Zare (côté Esch-sur-Alzette).

Pour mémoire, l'origine de cette initiative de développement économique au plan régional remonte à 1993, lorsque le ministère de l'Economie favorisa la création d'un syndicat intercommunal pour l'aménagement et la gestion de cette zone en vue d'y attirer et d'y développer des activités artisanales et industrielles légères. "Les zones Zare sont réalisées et gérées par le syndicat intercommunal regroupant les communes de Esch-sur-Alzette, Mondercange et Sanem', rappelle d'abord Fred Sunnen, par ailleurs aussi président de ce syndicat. Les terrains des deux premières phases (Ouest et Est) appartenaient à l'Etat, qui les a rétrocédés au syndicat sous forme d'un droit de superficie de 50 ans.

"Les deux premières phases, inaugurées en 1995 (Zare Ouest) et 2001 (Zare Est), ont connu une véritable success story", se plaît à souligner le président du syndicat intercommunal. "Une cinquantaine d'entreprises se sont implantées sur les 36 hectares disponibles, entraînant la création de quelque 1.160 emplois, avec un potentiel de 2.000".

La troisième phase, sur le site "A Sommet" se veut innovante. "Le site est situé face au Centre national de formation professionnelle continue (CNFPC) et du Lycée technique. De fait de la proximité immédiate de la ville d'Esch-sur-Alzette et de ses zones d'habitation, il fallait donc penser à une structure plus urbaine et, comme pour la ZARE Ouest, très respectueuse de l'environnement. Un nouveau quartier d'habitation est d'ailleurs prévu à 300 mètres du site dont il sera séparé par une zone verte englobant le ruisseau Dippach, qui sera renaturé. Cette zone verte constituera ainsi un écran de verdure par rapport aux quartiers d'habitat".

Rendez-vous fin 2006

D'où le projet en cours de finition et qui se veut de haute qualité. En façade, des bureaux, salles d'exposition et points d'accueil-clients seront construits sur trois étages, offrant de la sorte aux entreprises artisanales et industrielles légères une adresse, une vitrine, de haut standing. "Ces bureaux, entièrement modulables, seront construits par le syndicat Zare puis vendus en cadastre vertical, ce qui évitera l'achat du terrain, très cher, par ces entreprises, dont aucune ne pourra être polluante", explique Fred Sunnen. "Outre une architecture particulièrement soignée, l'originalité est que des parties de ces bureaux seront communes aux entreprises. Il y a là tout un nouveau concept de partage des superficies, de mise de toutes les entreprises sous un seul toit".

Les entreprises pourront acquérir des modules bureaux séparés soit par niveau, soit par bloc. La gestion de l'ensemble se fera en copropriété par les entreprises, qui pourront en déléguer la responsabilité à une société spécialisée. A l'arrière, les entreprises bénéficieront d'un droit de superficie pour construire elles-mêmes un hall de production, un atelier, etc., dans un souci de cohérence maximale avec les idées et les besoins spécifiques de chaque métier.

L'évaluation du budget nécessaire à la construction des infrastructures et des bureaux devrait être connue au cours du mois de mars. Elle dépend, entre autres, d'une question à laquelle Fred Sunnen n'a pas encore la réponse. "Pour le chauffage", dit-il, "je souhaiterais que nous puissions nous raccorder à la turbine gaz-vapeur (TGV) toute proche. Ce serait l'idéal. Je sais que le but de la TGV est de transformer le gaz en électricité, mais la chaleur produite pourrait être utilisée comme chauffage urbain'.

Si tout se déroule comme prévu, cette troisième phase devrait être inaugurée fin 2006. Et, à en croire Fred Sunnen, les candidats se pressent au portillon. Et d'ajouter une autre bonne nouvelle, pour la zone Ouest, cette fois: "Vu le nombre d'emplois sur place, nous cherchons à y implanter un restaurant qui pourrait, à midi, proposer des plats du jour et, le soir, des repas à la carte".