«Le but est de pousser à la rencontre et à la collaboration entre les créatifs, mais aussi de permettre aux clients potentiels de chercher des partenaires», souligne Marc Lis. (Photo: Sébastien Goossens)

«Le but est de pousser à la rencontre et à la collaboration entre les créatifs, mais aussi de permettre aux clients potentiels de chercher des partenaires», souligne Marc Lis. (Photo: Sébastien Goossens)

La manière de penser de Marc Lis, directeur du Cluster industries créatives depuis le mois de mai, rejaillit sur la manière de travailler du cluster: inclusion, collaboration, workshops, rencontres… avec la volonté d’écouter la base et l’ensemble des acteurs avant de décider quoi que ce soit. «Ma philosophie n’est pas de dicter aux gens quoi faire et comment faire. M’adressant à des créatifs, je sais qu’ils ne manquent pas d’idées.»

Pendant les premiers mois, Marc Lis, issu lui-même du secteur de l’audiovisuel, a donc rencontré «tout le monde» en visitant les entreprises et en écoutant les préoccupations de chacun. Il faut dire que le secteur est assez vaste, avec 12 branches d’activité qui ont été recensées avec des protagonistes de tailles très variées qui représentent au total pas loin de 7.000 personnes (6.600 en 2014), dont 40% d’entreprises d’une personne ou d’indépendants.

On espère pouvoir lancer le site fin mars 2018.

Marc Lis, directeur du Cluster industries créatives

Après un premier workshop en janvier et le travail de Marc Lis avec le «comité de pilotage» (Jan Glas, Anna Loporcaro, Tania Brugnoni, Olivier Zephir, Gilles Scholtus), trois axes prioritaires ont été définis, dont le premier verra bientôt le jour, à savoir la création d’un site internet qui a pour mission de rassembler tous les créatifs du Luxembourg sur une plateforme centralisée.

Chacun pourra y créer un profil géolocalisé avec ses réalisations, ses compétences et ses projets. «Le but est de pousser à la rencontre et à la collaboration entre les créatifs, mais aussi de permettre aux clients potentiels de chercher des partenaires et de donner de la visibilité aux acteurs du secteur vers le grand public et les professionnels…», détaille Marc Lis.

Le prestataire a été choisi: 101 Studios et Lightbulb vont travailler ensemble, et le premier mini-site verra le jour avant la fin de l’année. «On espère pouvoir lancer le site fin mars 2018.»

Export et statut d’indépendant

Le deuxième axe est celui de l’export, pour épauler les créatifs dans leurs démarches vers l’international. Un premier workshop a déjà eu lieu. «Il faut voir quels sont les outils et organismes existants, les faire connaître aux bénéficiaires potentiels, puis comprendre où sont les manques pour développer peut-être de nouveaux outils», avance-t-il.

Enfin, le troisième dossier est celui du statut de l’indépendant. «L’une des voies est de changer le système des avances de cotisations, d’impôts et de TVA pour être plus proche des situations en temps réel. Cela permettra d’éviter d’avoir à payer des avances trop importantes après une bonne année.» Les autres axes seront de mieux valoriser les acquis de l’expérience et de prendre en compte des nouveaux métiers qui n’existent pas encore dans la nomenclature des chambres professionnelles.

«Des changements de loi devront être mis en place. La balle sera donc dans le camp des politiques, mais je sais que nous avons le soutien du ministère de l’Économie et de Francine Closener en particulier, affirme Marc Lis, en espérant voir passer le projet avant la fin de la législature. Ces changements de statut dépassent le domaine des industries créatives et pourront avoir des incidences sur d’autres professions, comme coach sportif ou pédicure.»

Développement d’un BTS autour du gaming, liste de tarifs, check-list pour lancer ou répondre à un appel d’offres ou un concours, mise en place d’événements pour «célébrer la créativité au Luxembourg»… La liste des projets du cluster est encore longue.