La Roumanie apparaît comme le pays où la taxation est la plus uniforme. (Photo: Licence CC)

La Roumanie apparaît comme le pays où la taxation est la plus uniforme. (Photo: Licence CC)

Existe-t-il un modèle de taxation idéal? Ou en tout cas équitable pour le plus grand nombre? Tout dépend évidemment des critères sur lesquels on s’appuie. Veut-on voir une fiscalité essentiellement concentrée sur le revenu, qui mette la pression sur la consommation ou qui taxe les plus-values financières?

Dans une étude publiée aujourd’hui, L’Écho.be passe en revue les différents modèles et les pays qui les ont le mieux appliqués. Avec comme limite une réflexion de l’ONG Tax Justice Network, qui convient qu’«il n’y a pas de définition objective de la justice fiscale dans les pays».

Points communs à l’Est

Si l’on s’en tient à certains critères, on voit en tout cas certains États sortir du lot. C’est le cas de la Roumanie, qui est jugée comme le pays où les principes fiscaux sont les plus simples.

«Presque tous les taux sont de 16%», explique au quotidien économique belge l’avocat fiscaliste Werner Heyvaert. Qu’il s’agisse de dividendes, d’impôt sur le travail ou sur les bénéfices d’une entreprise. Pour rester dans la sphère des pays d’Europe de l’Est, on voit encore que ce sont des pays comme la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie qui profitent le moins de l’impôt des personnes physiques pour accroître les moyens de l’État.

L’étude ne cache en revanche pas sa surprise en scrutant les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) afin de voir quel pays tire le maximum de revenus des bénéfices des sociétés.

Palme des successions en Belgique

Une liste dans laquelle le Luxembourg vient au deuxième rang, avec 4,9% de son PIB, preuve d’une forte concentration d’entreprises florissantes, dont celles du secteur financier, par rapport à la taille du pays. Il n’est devancé que par la Norvège qui, grâce à sa manne pétrolière, puise allègrement dans les revenus de ses entreprises (8,5% du PIB). Mais la France (2,6%), la Belgique (3,1%) ou l’Allemagne (1,8%) restent à bonne distance.

Au niveau des successions, c’est la Belgique qui détient la palme (0,8% du PIB) devant la France (0,5%). Mais la moitié des pays de l’OCDE n’en tirent, eux, aucune ressource (0,2% pour le Luxembourg). Quant à la taxation des plus-values sur actions, sur l’immobilier ou d’autres investissements, qui revient souvent à la surface, elle n’est en fait appliquée que dans six pays de l’OCDE, l’Estonie (1,4% du PIB) et les États-Unis (1,3%) étant les États qui en tirent le mieux parti.

Enfin, même si les consommateurs occidentaux ont souvent l’impression d’être un peu plus mis sous pression lorsqu’il s’agit de faire rentrer des fonds dans les caisses des États, il faut quand même savoir qu’au sein de l’OCDE, un pays comme le Chili tire 40% du total de ses revenus d’impôts de taxes sur la consommation. Un chiffre qui atteint aussi 30% pour Israël, la Nouvelle-Zélande et la Hongrie.