Les résultats du Feis ont de quoi impressionner, puisque supérieurs aux attentes émises par la Commis­sion européenne. (Photo: Shutterstock)

Les résultats du Feis ont de quoi impressionner, puisque supérieurs aux attentes émises par la Commis­sion européenne. (Photo: Shutterstock)

Plus d’un million d’emplois créés, 335 milliards d’investissements mobilisés et près de 1.000 projets soutenus à travers les 28 États membres. Sur le papier, les résultats du Feis ont de quoi impressionner, puisque supérieurs aux attentes émises par la Commis­sion européenne, à savoir mettre en place les conditions pour «la relance des investissements et la croissance à travers l’Europe». Problème: ces chiffres demeurent non seulement abstraits, mais aussi totalement inconnus du grand public. 

D’où l’idée de mener une vaste opération à l’échelle européenne. «Derrière les chiffres, derrière les mécanismes mis en place, se cachent avant tout des entrepreneurs qui avaient besoin de financements pour concrétiser ou développer leur projet», expliquait fin octobre Jyrki Katainen, vice-président de la Commission, chargé des emplois, de la croissance, des investissements et de la compétitivité, lors de l’inauguration de la Foire des projets Feis à Bruxelles. 

Au Luxembourg, le soutien apporté aux entrepreneurs par la Commission et la Banque européenne d’investissement s’est traduit par des aides – financières ou techniques – à des entreprises porteuses de projets «qui apportent des avantages concrets et des applications réalistes à l’échelle locale», selon la définition officielle. Peu importe donc leur secteur d’activité. Ce qui explique pourquoi OHB Luxspace, spécialisée dans la création de microsatellites à propulsion électrique, côtoie Dance Factory, école de danse, ou Syriously!, restaurant «pop-up» de spécialités syriennes fondé notamment par un ancien réfugié. Le tout dans un ensemble proche d’un inventaire à la Prévert.

925 entreprises d’ici 2020

Au total, d’ici 2020, ce sont quel­que 925 entreprises qui doivent bénéficier de ce soutien européen. À ce jour, 104 millions d’euros ont été investis avec des retombées escomptées de 416 millions d’euros, via le fameux effet levier du plan Juncker, qui permet d’attirer les investisseurs privés dans les projets sélectionnés. Et ce via la diminution du risque pris au travers d’une ga­ran­tie européenne. 

Sans surprise, les projets soutenus concernent dans 80% des cas le financement de PME, avec un total de 83 millions d’euros investis à ce jour. Que ce soit pour le développement de Flen Pharma, société pharmaceutique spécialisée dans le traitement de blessures superficielles, de Real Impact Analytics, qui évolue dans l’analyse de données télécoms, ou bien encore de Minett-Kompost, le cen­tre de compostage de Monder­cange qui alimente 1.300 foyers grâce au biogaz qu’il produit. Les retombées attendues pour l’économie s’élèvent à 252 millions d’euros.

Les derniers 21 millions d’euros investis l’ont été dans six projets «d’infrastructures et d’innovation», qui impliquent plusieurs pays. C’est le cas du fonds Brown­fields 3, qui a pour objectif d’«acquérir des sites ur­bains et industriels contaminés (...) pour les aménager», ou du fonds Infragreen 3, voué à «investir principalement dans le développement et la construction de petites et moyennes installations solaires, éoliennes et de biogaz dans l’UE». Le retour attendu de ces projets, au Luxembourg, est estimé à 164 millions d’euros.