Pour la première session de trois mois et demi, 17 demandeurs d'emploi ont vu leur formation prise en charge par l'Adem. (Photo: WebForce3)

Pour la première session de trois mois et demi, 17 demandeurs d'emploi ont vu leur formation prise en charge par l'Adem. (Photo: WebForce3)

Six mois après l’assouplissement de la législation encadrant la venue de spécialistes ICT étrangers, l’offre de formation au Grand-Duché se met peu à peu en place. Aux côtés des projets envisagés par la House of Training, une première école dédiée exclusivement à la formation ICT a lancé son activité le 30 novembre.

Baptisé WebForce3, l’établissement dispense sa formation dans l’enceinte du Technoport, sur le site d’Esch-Belval, à quelques dizaines de kilomètres seulement de son antenne lorraine, lancée début octobre à Piennes (Meurthe-et-Moselle). Destinée à former des développeurs/intégrateurs web débutants, l’école accueille une première session de 17 personnes, toutes sélectionnées par l’Adem. Pour une durée de trois mois et demi, les candidats enchaîneront 490 heures de formation. «Soit l’équivalent du nombre d’heures d’une année scolaire entière sur une période condensée», indiquait en mars dernier Alain Assouline, cofondateur de WebForce3, sur le plateau de BFM TV.

85% des étudiants sont en situation de retour à l'emploi.

Alain Assouline, cofondateur de WebForce3

Car l’idée de cette école privée est de former rapidement des gens capables de coder et de comprendre le code informatique sans spécialisation. «Au total, d’ici à 18 mois, ce sont 90 personnes qui devraient être formées», indique une porte-parole de l’Adem, partenaire du projet. «Cela répond en partie à la forte demande enregistrée auprès de nos services de la part des entreprises. L'expérience dans la programmation représente plus de 50% des demandes pour les offres déposées auprès de l'Adem dans le secteur ICT.»

Accessible aux demandeurs d’emploi «ayant un minimum de connaissances en informatique, mais surtout l’envie d’apprendre autre chose», elle l'est aussi pour les décrocheurs à condition qu’ils soient inscrits auprès de l'administration de l’emploi. Et pour cause, la formation est cofinancée par l’Adem et le Fonds social européen à hauteur de 522.000 euros. Soit l’équivalent de 5.800 euros pour chacun des 90 élèves attendus.

18.000 personnes actuellement employées dans le secteur

Un coût bien plus élevé que celui pratiqué en France où la formation est dispensée contre le versement de 3.200 euros, selon les données communiquées par Alain Assouline. Et comme au Grand-Duché, le projet est majoritairement pris en charge par l’État ou les collectivités locales. Selon le cofondateur, «le cursus de 70% des étudiants est financé par Pôle Emploi ou les régions» pour des résultats qui semblent à la hauteur des espoirs. «85% des étudiants sortis de nos rangs sont en situation de retour à l’emploi et 15% ont choisi de poursuivre leurs études», affirmait l’homme d’affaires.

Au Luxembourg, ces taux pourraient être différents au vu des fortes attentes d’un secteur en pénurie de main-d’œuvre. De 18.000 personnes actuellement, il devrait franchir la barre des 20.000 dans les années à venir, à la suite notamment de l'ouverture du lycée de Clervaux, en 2018, qui sera spécialisé dans les formations liées au monde numérique. À noter que d'autres concepts, comme celui de l'École 42, avaient fait l'objet d'une visite de la part des autorités luxembourgeoises.