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Robert Dennewald, patron de l’entreprise, en a pris le contrôle en 2006.  

L’histoire de l’entreprise des Chaux de Contern, qui fêtera ses 90 ans ce vendredi, jour pour jour après sa création le 12 avril 1923, épouse celle de l’économie locale. Le passage sous plusieurs pavillons et la provenance des capitaux qui ont soutenu son développement en sont un exemple. La cérémonie qui se déroule ce soir, en présence du couple grand-ducal héritier, ne manquera certainement pas de faire allusion au fondateur, Paul Rischard qui a choisi le site de Contern en raison d’un gisement de calcaire.

«M.Rischard a eu plusieurs mérites dont ceux d’industrialiser l’activité et de la diversifier avec la production de béton, note Robert Dennewald, président du groupe Eurobéton – Chaux de Contern. La famille Rischard a d’ailleurs réussi à garder le contrôle de la société jusqu’en 1990 où elle a vendu ses participations à l’Arbed via les Ciments Luxembourgeois.» Cette opération marquait le début de plusieurs changements d’actionnariat. Consécutivement à la fermeture des hauts fourneaux, l’Arbed a cédé ses participations au groupe allemand Dyckerhoff en 1994, un an après que M. Dennewald ait rejoint l’entreprise, lui-même originaire du groupe sidérurgiste. Les Chaux passeront ensuite en 2003 sous bannière italienne avec Buzzi Unicem, jusqu’en 2006. «La période allemande m’a profondément marqué, note Robert Dennewald. Notre reporting financier est d’ailleurs encore effectué sous le schéma de l’époque et il n’est pas rare que nous utilisions la langue allemande pour des terminologies techniques, à côté du français qui est notre langue usuelle.»

Depuis 2006, Robert Dennewald préside aux destinées de la société (il en contrôle les 2/3) qui emploie 160 salariés et qui s’étend sur 29 hectares. «Grâce à des partenaires, la société est redevenue luxembourgeoise à ce moment. Je dois saluer l’investissement de la SNCI qui en contrôle un tiers et qui a joué le vrai rôle de banque d’investissement lors de cette reprise.»

Innovation et extension

Si l’époque où les Chaux de Contern ont fourni la matière première pour construire la ligne Maginot est bien loin, l’entreprise participe encore à la réalisation de grands ouvrages. Les pouvoirs publics (État et communes) sont ainsi les clients les plus importants du groupe qui mise sur l’innovation et le sur-mesure pour assurer sa croissance. «J’ai toutefois un regret, note Robert Dennewald. Deux tiers de nos produits sont destinés au marché publics, or je constate que nos administrations ont recours de façon croissante à des produits étrangers via un cahier des charges qui ne nous permet pas de pouvoir proposer une alternative, alors que la concurrence étrangère pratique un dumping sur les prix.» Et le patron du groupe de citer l’exemple du chantier des terrasses des hauts-fourneaux d’Esch-Belval dont l’adjudication vient d’avoir lieu et qui aurait pu occuper son usine pendant un mois.

Celui qui assure par ailleurs la présidence de la Fedil se montre néanmoins satisfait au regard du bilan général de sa société et de ses projets d’agrandissement sur place. « Nous allons dédier huit hectares à un projet immobilier à destination, notamment, de sociétés industrielles, commerciales ou artisanales qui pourront occuper un emplacement conçu suivant leurs spécifications.»

Les premiers occupants sont attendus pour 2014, après 13 années de gestation du dossier, au gré des autorisations nécessaires. D’ici là les Chaux de Contern devraient lancer une production de verre expansé, issu du recyclage, un matériau en provenance d’Allemagne hautement isolant. Une contribution concrète à la problématique des économies d’énergie, comme le rappelle Robert Dennewald.