Selon PwC, l’autopartage sera favorisé par le développement de l’électrification et de la conduite autonome. (Photo: Licence CC)

Selon PwC, l’autopartage sera favorisé par le développement de l’électrification et de la conduite autonome. (Photo: Licence CC)

Alors que s’est ouvert ce jeudi le salon automobile de Francfort – avec un accent sur les nouveaux SUV et les véhicules électriques de demain – et que le marché automobile européen est en passe de retrouver son niveau d’avant la crise de 2008, une étude du cabinet PwC indique que le nombre de véhicules en circulation devrait reculer de 80 millions d’unités d’ici 2030.

Publiée cette semaine, l’étude ajoute qu’à cette date, l’Europe devrait ainsi voir le nombre de voitures sur les routes passer de 280 à 200 millions d’unités, mais que le trafic devrait paradoxalement augmenter «car les voitures partagées seront bien plus utilisées que des véhicules détenus par une personne individuelle».

Un kilomètre sur trois en autopartage

«D’ici quelques années, la norme actuelle selon laquelle la plupart des gens conduisent leur propre véhicule va devenir un concept de mobilité parmi d’autres», précise sur ce point Christoph Stürmer, un expert automobile du cabinet d’audit.

PwC relève aussi qu’à l’avenir, un kilomètre sur trois parcouru en Europe le sera sous une des diverses formes d’autopartage, favorisées par le développement de l’électrification et de la conduite autonome.

«Un véhicule partagé parcourra en moyenne 58.000 kilomètres par an, contre 13.000 pour une voiture non partagée», affirme encore Christoph Stürmer, selon lequel ce kilométrage beaucoup plus élevé aura aussi pour conséquence qu’une voiture partagée sera à remplacer plus souvent qu’une voiture individuelle, à savoir toutes les 3,9 années.

Les constructeurs sous tension

Autre conséquence, le nombre d’immatriculations annuelles en Europe devrait augmenter d’un tiers en 2030, à 24 millions d’unités, malgré un parc automobile globalement plus réduit.

«Les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs vont faire face à des décisions critiques dans les années à venir», poursuit Christoph Stürmer, qui ajoute qu’«ils devront investir massivement, au risque de compromettre leurs marges, d’autant plus que, dans le même temps, de nouveaux concurrents venus des technologies, comme Google ou Tesla, s’affirmeront de plus en plus sur le marché, ce qui pourrait aussi s’avérer fatal pour les constructeurs trop petits pour se maintenir sur le marché».

Mais le problème majeur sera sans doute – explique encore PwC – de réussir à faire accepter les nouveaux principes de mobilité, et notamment le fait de partager son véhicule avec d’autres.