Dix quotidiens et hebdomadaires luxembourgeois reçoivent une aide directe de l’État. À compter de cette année, ce sera aussi le cas pour certains médias digitaux. (Photo: Maison Moderne)

Dix quotidiens et hebdomadaires luxembourgeois reçoivent une aide directe de l’État. À compter de cette année, ce sera aussi le cas pour certains médias digitaux. (Photo: Maison Moderne)

On connaît désormais le montant précis versé par l’État luxembourgeois aux médias, dans le cadre de l’application de la loi du 3 août 1998 sur la promotion de la presse écrite. Au titre de l’année 2016, ce sont précisément 7.436.245 euros qui ont été versés à 10 médias nationaux. C’est, à quelques centaines d’euros près, le même montant que celui versé en 2015 (7.200.273 euros), mais c’est le plus important alloué depuis 2010 (mais pour 11 journaux, puisque La Voix du Luxembourg était encore bénéficiaire).

Trois titres touchent plus d’un million d’euros: le Tageblatt (1,707 million), le Luxemburger Wort (1,487 million) et Le Quotidien (1,274 million).

Les autres bénéficiaires sont, par ordre décroissant:

Lëtzebuerger Journal (947.717 euros);
Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek (398.572);
Télécran (374.680);
Revue (344.292);
D’Lëtzebuerger Land (305.169);
Le Jeudi (333.072);
Woxx (262.744).

La part du lion pour Editpress

Vu du côté des éditeurs, cette aide a donc surtout rapporté au groupe Editpress, que l'on retrouve au travers de quatre médias: le Tageblatt et Le Jeudi, mais aussi Le Quotidien (dont la société d'édition, Lumedia, est partagée entre Editpress et Le Républicain lorrain) et l'hebdomadaire Revue (Editpress détient 80% d'Editions Revue). Cumulée, l'aide à la presse tombée dans l'escarcelle du groupe eschois s'élève donc à 3,66 millions, soit pratiquement la moitié du total.

Le groupe Saint-Paul (Wort et Télécran) a, pour sa part, touché 1,86 million. Ensemble avec Editpress, ils se partagent donc près de 75% du gâteau.

Le mode de calcul tel que défini par la loi de 1998 a de quoi donner des migraines: ainsi, le montant alloué à chaque organe est calculé par rapport à un montant annuel de référence, arrêté par règlement grand-ducal, et qui correspond à la somme du coût annuel de cinq journalistes à plein temps et du coût de 120 tonnes de papier journal.

Il est à noter que les années précédentes, ce règlement était toujours publié fin janvier/début février. Sans doute les discussions autour de l’élargissement de cette aide aux médias numériques ont-elles quelque peu bousculé le calendrier, puisqu’il a fallu cette fois attendre le 22 mars pour que le règlement 2017 soit publié.

Le texte fixe le montant de référence à 472.660 euros (5x82.220 + 120x513). Un tiers de ce montant annuel de référence est alloué au titre d’une part fondamentale fixe et identique pour chaque organe de presse. Les deux tiers restants sont multipliés par le nombre de pages rédactionnelles standardisées éditées par l'organe bénéficiaire, puis divisé par... 2.325.

Ce paramètre d’ajustement de 2.325 trouve son origine dans le passage de l’ancienne loi du 27 juillet 1991 sur les médias électroniques à la loi de 1998. Il se base sur la situation relevée en 1996 et correspond au nombre total de pages rédactionnelles alors éligible (18.598) divisé par le nombre d’organes bénéficiaires (8).