Le coup d’envoi officiel de la biobanque a été donné le jeudi 25 février au nouveau siège de la rue Nicolas Ernest Barblé, près du centre hospitalier. La fondation sans but lucratif avait été créée en 2008 par l’Université du Luxembourg, les trois centres de recherche du pays (CRP Santé, CRP Henri Tudor, CRP Gabriel Lippmann), en partenariat avec le Translational Genomics Research Institute (TGen) d’Arizona aux Etats-Unis.
La présence à la cérémonie du prince Guillaume, des ministres de la Recherche, de la Santé et de l’Economie et de nombreux chercheurs de renom souligne l’importance cruciale de l’initiative, fer de lance du plan d’action gouvernemental pour les technologies et les sciences de la santé, un des piliers de la stratégie de diversification de l’économie luxembourgeoise.
Echantillons humains
L’Etat s’est donné les moyens de ses ambitions pour mener à bien ce projet d’envergure, qui consiste à collecter des échantillons humains (sang, plasma, tissus...) prélevés lors d’actes chirurgicaux sur des patients consentants, à les stocker, à éventuellement les transformer, puis à les mettre à disposition des scientifiques. Le tout pour faire avancer la recherche médicale (diagnostics, préventions, nouveaux traitements...) et positionner le Grand-Duché sur un segment à très forte valeur ajoutée.
L’Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL), c’est son nom officiel, dispose d’un capital initial de 4 millions d’euros et d’un budget de 60 millions d’euros sur cinq ans financé par le ministère de la Recherche. «Tous les projets de biotechnologie financés par le gouvernement représentent une enveloppe de 140 millions d’euros», précise le docteur Jean-Claude Schmit, président de la biobanque. «L’équipe de douze personnes déjà constituée devrait peu à peu s’étoffer, pour atteindre une quarantaine de collaborateurs, comme c’est prévu dans le business plan», poursuit-il.
La biobanque luxembourgeoise, dont le rayonnement se veut international, entend répondre aux plus hauts standards de qualité et d’information: «Les échantillons ne peuvent produire des résultats en termes de recherche, qui si la qualité est parfaite. Il existe de très nombreuses biobanques, mais notre définition est stricte et ambitieuse», précise Jean-Claude Schmit. «Il s’agit d’un projet européen, sinon cela n’a pas de sens.»
Le Luxembourg espère que ces investissements très lourds pourront attirer des chercheurs et générer un écosystème autour de la biomédecine et de la recherche contre le cancer. Le docteur Schmit attend également des fonds de capital-risque spécialisés qu’ils viennent s’installer ici pour financer de nouveaux projets et insuffler une nouvelle dynamique.