Ancien du secteur bancaire traditionnel, Dirk Coeckelbergh veut croire au modèle alternatif de la banque coopérative. (Photo: Etika)

Ancien du secteur bancaire traditionnel, Dirk Coeckelbergh veut croire au modèle alternatif de la banque coopérative. (Photo: Etika)

«Les banques et les assurances belges sont en petite forme. La confiance dans les banques est au plus bas. Seuls 1,8% des investissements sont véritablement éthiques en Europe. Ces investissements n'ont jamais été aussi bas, car les banques pour se redresser veulent faire du fric même si c'est ce qui a précipité leur perte. Les citoyens réclament aujourd'hui des banques éthiques, qui prennent moins de risques avec leur argent et leur donnent le pouvoir de s'exprimer. Aujourd'hui, selon les études, entre 15 et 33% de la population veut de tels établissements bancaires» a souligné Dirk Coeckelbergh, le directeur de NewB lors d'une conférence organisée le 29 octobre, à Luxembourg, par l'ONG Etika.

Un Homme, une voix

NewB est pour l'heure une société coopérative financière belge qui entend créer une banque coopérative à l'horizon 2016. Une banque qui n'investira que dans l'économie réelle, qui sera la propriété de ses coopérants qui participeront à sa destinée sur le principe «un homme est égal à une voix», qui maîtrisera ses coûts. Au sein de laquelle l'échelle des salaires sera de 1 à 5 et qui proposera des produits financiers simples et transparents. Des valeurs et des principes qui séduisent.

«Actuellement, nous comptons 47.800 coopérateurs, parmi lesquels des particuliers et 129 ONG dont Etika. Nous avons ainsi récolté 2,7 millions d'euros (les parts sont à 20 euros, NDLR)» précise Dirk Coeckelbergh. L'une des priorités aujourd'hui est d'augmenter encore ce capital pour le porter à 60 millions d'euros. Outre les ONG et les particuliers, NewB dit être en négociation avec des investisseurs professionnels, une première signature devrait intervenir début novembre pour un montant de 200.000 euros.

Reste à convaincre les autorités

Mais en matière de séduction, Dirk Coeckelbergh, qui bénéficie d'une trentaine d'années d'expérience dans le secteur bancaire, et son équipe, doivent obtenir les autorisations nécessaires. Dans ce domaine, une première étape a été franchie avec l'Autorité des services et marchés financiers (FSMA, l'équivalent de la Commission de surveillance du secteur financier luxembourgeoise, NDLR) qui a validé une partie du projet. Du côté de la Banque nationale de Belgique, l'accueil a été plus froid.

«Le gouverneur nous a notamment fait savoir qu'il y avait déjà trop de banques en Belgique alors qu'il y en a actuellement 60 contre 120 il y a encore quelques années. Et il n'y en a qu'une seule coopérative contre 10.000 à travers toute l'Europe. Il nous impose également un actionnaire, en l'occurrence une grosse banque. Le dossier est en cours et un changement à la tête de la BNP est imminent. Son successeur sera peut-être plus sensible à notre démarche», souligne le dirigeant. En cas de refus, NewB n'exclut pas d'emprunter d'autres voies comme, par exemple, de racheter une petite banque belge ou luxembourgeoise même si pour l'heure, ce n'est pas la priorité.

Le Belux, c'est d'ailleurs le territoire sur lequel la banque coopérative projette de rayonner en proposant tous les services d'une banque traditionnelle aux particuliers et aux entreprises: épargne, crédits, assurances. En toute transparence et en remettant l'Homme au cœur du système.