L’usine Smart à Hambach va produire un modèle Mercedes électrique. Ici, le concept EQ de la marque à l’étoile. (Photo : Mercedes-Benz)

L’usine Smart à Hambach va produire un modèle Mercedes électrique. Ici, le concept EQ de la marque à l’étoile. (Photo : Mercedes-Benz)

Première en France pour l’usine Smart de Hambach en Moselle. Le site vient de décrocher le premier modèle Mercedes-Benz produit dans l’Hexagone. Qui plus est, il s’agit du premier modèle électrique compact de la gamme dédiée EQ. Les deux marques font partie du groupe allemand Daimler.

L’investissement annoncé est de 500 millions d’euros, dont une partie sera allouée à l’usine de Hambach, et une autre «dans le produit», précise le communiqué officiel du groupe Daimler, sans toutefois expliciter pour l’instant le montant dédié au site mosellan.

Le dernier investissement, d’un montant de 200 millions d’euros, datait de 2012, et concernait la troisième génération de sa Smart Fortwo. Smart à Hambach, qui emploie environ 1.600 personnes – dont 800 en emplois directs, et autant au sein des huit entreprises sous-traitantes présentes dans l’usine –, va donc voir son site agrandi, notamment pour réaliser un atelier de ferrage, mais il n’y aura pas de nouvelle ligne de production mise en place. Des modifications seront apportées sur la ligne actuelle pour s’adapter au nouveau modèle.

La surface exacte qui sera construite n’est pour l’heure pas dévoilée. «Les travaux vont démarrer rapidement», précise le service Communication de l’usine joint par Paperjam.lu. «Les investissements engloberont également l’extension du montage final et l’adaptation des infrastructures du site.» L’année dernière, 85.000 véhicules sont sortis des lignes de l’usine, tous modèles confondus. Une production en baisse puisqu'elle était de 100.000 véhicules il y a trois ans.

Une Smart uniquement électrique dès 2020

L’usine mosellane n’en est pas à son coup d’essai concernant le marché de l’électrique, puisqu’elle produit depuis 2012 des véhicules électriques en série. «Avec notre modèle électrique EQ Compact à Hambach, nous intensifions notre offensive électrique», confirme Dieter Zetsche, président du conseil d’administration Daimler AG et responsable Mercedes-Benz Cars, par voie de communiqué. Pour la Smart, le groupe allemand voit même plus loin puisqu’à partir de l’année 2020, la petite citadine sera exclusivement électrique en Europe et aux États-Unis. Ainsi, «Smart sera la première marque automobile dans le monde à passer d’une motorisation thermique à une motorisation 100% électrique», d’après Daimler.

Mercedes-Benz Cars prévoit de commercialiser plus de 10 modèles à propulsion électrique d’ici 2022: dans tous les segments, de la Smart au SUV. Le groupe estime que «la part de ses modèles électriques représentera entre 15 et 25% de ses volumes de vente globaux à l’horizon 2025». Cette tendance de la part des constructeurs à se développer vers l’électrique s’est confirmée lors du dernier salon automobile de Francfort.

Un référendum qui a marqué les esprits

Comme le reconnaît Annette Winkler, responsable Smart Monde, «la signature il y a deux ans par les coéquipiers de l’usine du ‘Pacte 2020’ a contribué à une amélioration sensible de la compétitivité du site». Compétitivité qui a sans doute joué sur le choix de Hambach. Pour rappel, le «Pacte 2020» signé en 2016 avait été grandement médiatisé

Un référendum avait été organisé en septembre 2015, qui s’était soldé par un «oui» à hauteur de 56% au «Pacte 2020» de la part des 800 salariés. CGT et CFDT, les deux syndicats majoritaires, avaient fait valoir leur droit d’opposition. Mais à plus de 90%, les employés avaient finalement signé des avenants individuels à leurs contrats de travail.

Une des mesures «phares» de ce «Pacte 2020» était de passer aux 39 heures de travail hebdomadaire payées 37 heures, avant de revenir à 37 heures en 2019, et 35 heures en 2020. En contrepartie, la direction a garanti «le maintien de l’emploi pour tous les salariés jusqu’à l’horizon 2020». Les syndicats avaient, eux, jugé ce référendum de «chantage à l’emploi».