Jean-Claude Bintz (5vir12): «Notre organisation se veut apolitique et non-revendicative.» (Photo : Olivier Minaire/archives)

Jean-Claude Bintz (5vir12): «Notre organisation se veut apolitique et non-revendicative.» (Photo : Olivier Minaire/archives)

Monsieur Bintz, comment est née cette initiative « 5 vir 12 » ?

« Nous avions régulièrement, dans le cadre de réunions où se retrouvaient décideurs et chefs d’entreprises, l’occasion de discuter librement de l’avenir de l’économie du Luxembourg. En novembre dernier, nous avons un peu plus que d’habitude, refait le monde, ou plutôt le Luxembourg. Nous avons lancé un certain nombre d’idées, établi un certain nombre de constats et proposé réfléchi à des pistes. Mais nous nous sommes dit qu’il serait mieux d’ouvrir ces discussions vers l’extérieur, plutôt que tout cela ne reste entre nous.

Nous avons alors réfléchi à la façon dont nous pouvions le faire. Fallait-il lancer une association ? Un mouvement ? Une société ? Un parti politique ? Nous avons fait le tour de toutes les possibilités et nous sommes arrivés à la conclusion que l’association de fait était la meilleure voie. Cela nous laisse une totale liberté dans la structure qui se veut inclusive et ouverte.

Mais surtout, cette organisation se veut apolitique et non-revendicative.

Quel a été le fil conducteur de vos réflexions ?

« Le point commun que nous partagions tous, c’est le souci de l’avenir de notre pays et le constat que pour que cet avenir soit positif, il faut changer la mentalité des gens. Nous avons une responsabilité de dire les choses telles que nous les voyons et d’essayer de les faire bouger. Je ne voudrais pas que mes petits-enfants me disent un jour : ‘pourquoi n’avez-vous rien fait?’ ‘Pourquoi avez-vous accepté cette inconscience collective?’

Nous allons donc lancer une série de messages afin de sensibiliser le public aux enjeux majeurs auxquels doit faire face le pays. Nous utiliserons pour cela un site Internet (www.5vir12.lu). Certains thèmes seront traités plus en profondeur, avec des propositions de solutions. Nous souhaitons alors que le monde politique puisse prendre le relais.

Ne craignez-vous pas que cette démarche soit mal comprise ?

« Bien que la plupart d’entre eux soient membres d’associations, de partis politiques ou de fédérations, les membres de ‘5 vir 12’ agissent en leur nom personnel. Nous avons conscience que nous allons marcher sur les plates-bandes de tout le monde. Mais nous savons aussi que sous prétexte que nous sommes tous des entrepreneurs ou des dirigeants d’entreprises, nous allons être automatiquement associés, même inconsciemment, à l’Union des Entreprises Luxembourgeoises, par exemple. Et pourtant nous n'agissons ni au nom d’une telle association, ni pour un quelconque parti politique, ni dans aucune autre organisation.

Bien sûr, il y aura sans doute beaucoup de prises de positions de notre part qui iront à l’encontre des syndicats, par exemple. Mais nous avons aussi des exemples qui iront plutôt contre les discours de l’UEL.» 

 

Information

Dans l’édition paperJam d’avril 2011, à paraître ce jeudi, retrouvez tout un dossier sur cette initiative « 5 vir 12 », avec une longue interview de trois de ses instigateurs, Jean-Claude Bintz, Raymond Schadeck et Dan Schneider.

Pour cette édition exceptionnelle, 10 covers différentes seront publiées avec, par ordre alphabétique, Jean-Claude Bintz, Betty Fontaine, Robert Goeres, Paul Helminger, Jacques Lanners, Laurent Muller, Raymond Schadeck, Alex Sulkowski, Dan Schneider et Christiane Wickler.

La réflexion sur le mouvement « 5 vir 12 » se prolongera tout au long des prochaines semaines, les différentes thématiques étant développées et débattues en textes et images sur www.paperjam.lu et sur www.paperJam.TV, la chaîne de télévision de paperJam (également disponible sur le canal 49 de la Télé vun der Post). 

 

* parmi eux : Norbert Becker, Jean-Claude Bintz, Betty Fontaine, Françoise Folmer, Robert Goeres, Paul Helminger, Jacques Lanners, Laurent Muller, John Penning, Raymond Schadeck, Alex Sulkowski, Dan Schneider et Christiane Wickler. D’autres sont également impliqués, mais ne souhaitent pas, pour l’heure, que leurs noms soient rendus publics.