Tous ceux qui le connaissent ou le fréquentent vous le diront: Jean-Louis Schiltz est un homme de conviction. Mais que l’innovation puisse se faire par le droit et la régulation est peut-être la plus forte de toutes. Elle serait néanmoins insuffisante pour brosser totalement son portrait, fruit d’une ligne claire et de subtiles nuances.
Ministre – CSV – des Communications, de la Coopération, de l’Aide humanitaire, mais aussi de la Défense, entre 2004 et 2009, il a concrétisé en peu de temps des projets fondamentaux pour l’économie du pays, sa diversification, son succès. Comme LuxConnect et les investissements dans les infrastructures ICT qui ont contribué à faire du Luxembourg un hub international d’internet.
La politique, il l’a quittée depuis 2011. Sans aucune amertume, sans aucun regret. Mais sans non plus l’envie d’y replonger. Homme de réseau, au carnet d’adresses qui peut déverrouiller bien des situations, il a l’oreille de nombreux élus de premier plan de tous les partis, mais aussi d’acteurs qui comptent dans les sphères de l’économie, de la finance, du droit, des fintech ou de l’ICT…
L’influence qu’on peut avoir, ce sont les autres qui la mesurent.
Jean-Louis Schiltz, senior partner, Schiltz & Schiltz
Des domaines qui le passionnent désormais en tant qu’avocat et dans lesquels son influence peut s’exercer. «Oh, l’influence qu’on peut avoir, ce sont les autres qui la mesurent, concède Jean-Louis Schiltz. Ce qui compte, selon moi, c’est d’essayer de faire avancer les choses.»
En tant que senior partner du cabinet Schiltz & Schiltz, il aide notamment des entreprises à s’implanter au Luxembourg, en particulier dans les secteurs technologiques. Et tente aussi «modestement» d’adapter les réglementations à la réalité. Professeur à l’Université du Luxembourg, il est dans une position idéale pour contribuer à ce que certains jeunes talents franchissent un nouveau palier.
Il suffit parfois pour cela d’une remarque judicieuse, d’un conseil bienveillant… Lui-même en a profité. De qui? De son père, avocat lui aussi? «Je n’en ai jamais parlé dans une interview… Mais oui, mon père m’a sans doute influencé en suscitant chez moi, sans s’en rendre compte, un intérêt pour le droit. Même si nos matières de prédilection ne sont pas les mêmes. Mais c’était un homme beaucoup plus discret que moi.»
L’innovation se fait à petits pas
Discret, Jean-Louis Schiltz l’est tout de même. Il ne fait pas étalage de sa participation en tant qu’administrateur non exécutif au conseil d’administration de RTL Group, de sa présidence à la Fondation Hôpitaux Robert Schuman, de son siège au sein des conseils d’administration de la Brasserie Nationale Bofferding…
Par le biais de ses mandats, il tente également d’apporter sa touche à l’évolution du pays. Sans précipitation. Car «l’innovation doit se faire à petits pas». L’innovation, voilà peut-être ce qui fait courir Jean-Louis Schiltz, convaincu que le Luxembourg ne devra jamais perdre sa capacité, vitale, à oser.
L’espace, c’est la nouvelle frontière, et il faut investir dans ce domaine.
Jean-Louis Schiltz, senior partner, Schiltz & Schiltz
Il en est lui-même un bon exemple, très impliqué dans la législation avant-gardiste sur le space mining. «C’est en effet un bon exemple de l’innovation par le droit, du rapprochement nécessaire des sciences humaines et de la technologie. On s’est inspiré de ce qui existait pour l’élaborer. Pas besoin de toujours créer de nouvelles lois. Il faut être malin.» S’il a les pieds sur terre, il a aussi, souvent, la tête dans les étoiles. «L’espace, c’est la nouvelle frontière, et il faut investir dans ce domaine.»
Avoir de l’audace et admettre l’échec, c’est ce qu’il plaide lors des nombreuses conférences qu’il donne chaque année. Expliquant que c’est en négociant bien le virage digital et en étant pionnier dans le domaine spatial que le Luxembourg a su faire face aux coups durs. «Il y a eu l’abrogation du régime des holdings 29, les LuxLeaks, mais nous sommes toujours là», constate Jean-Louis Schiltz. Qui y est aussi pour quelque chose.