L’équipe de Microlux avait recueilli les votes du public en prélude à la remise des prix lors du Luxembourg Sustainability Forum d’IMS en novembre 2017. (Photo: IMS Luxembourg)

L’équipe de Microlux avait recueilli les votes du public en prélude à la remise des prix lors du Luxembourg Sustainability Forum d’IMS en novembre 2017. (Photo: IMS Luxembourg)

Le constat de départ s’est malheureusement ou heureusement vérifié. Selon le point de vue, les demandes engrangées par Microlux reflètent la volonté des personnes concernées de sortir d’une situation difficile ou l’échec du secteur bancaire traditionnel à l’égard d’une partie de la population.

«Microlux offre des solutions de microcrédit et d’accompagnement pour toute personne désirant créer ou développer son entreprise et n’ayant pas accès au crédit bancaire traditionnel», résume le rapport annuel 2017 qui vient d’être publié.

Fondée en mars 2016, Microlux vient donc de dresser le bilan d’une première année de fonctionnement plein et durant laquelle la petite équipe – deux personnes – a eu à peine le temps de prendre ses marques.

«Nous avons reçu 180 personnes en 2017. Elles sont venues nous voir, car elles avaient une idée et ne savaient pas par quel bout commencer», pointent Jérémy Del Rosario et Samuel Paulus, responsables de la structure au quotidien.

Dans un cas sur trois, les bénéficiaires de microcrédit via Microlux n’émargent pas au chômage ou au RMG. La création d’entreprise apparaît donc comme une voie pour retrouver le chemin de l’autonomie. 

Restauration, services, commerce et transports 

Microlux propose trois types de prêts allant jusqu’à 25.000 euros. 30 crédits ont été octroyés pour la première année, avec la création de 36 emplois pour 22 entreprises, un type de crédit étant destiné aux entreprises déjà en cours.

«Avant d’octroyer un crédit, nous effectuons un premier travail d’accompagnement sur le dossier avec l’aide précieuse de bénévoles. Ils ont passé 450 heures durant 2017 à effectuer une première guidance, ajoutent Jérémy Del Rosario et Samuel Paulus. Les bénévoles restent des maillons essentiels une fois les microcrédits accordés, car nous attribuons un référent bénévole par client afin de rester en contact et d’améliorer nos services par leur retour d’expérience.» 

38% de ces crédits concernent la restauration, devant les services (21%), le commerce (21%) et les transports (10%). Les demandeurs de microcrédits en 2017 (12.500 euros en moyenne) sont de 14 nationalités différentes, signe que la multiculturalité du Luxembourg implique aussi des efforts en vue de l’inclusion de tous. Microlux est d’ailleurs en contact avec différents organismes œuvrant dans le secteur social pour élargir ses actions. 

Arlon en 2019

Pour les prochains mois, Microlux pense aussi aux «petits» artisans qui ont besoin par exemple de renouveler leur matériel ou d’acheter un nouveau véhicule.

En disposant d’une ligne de crédit d’un million d’euros auprès de BGL BNP Paribas (qui fait partie avec Ada, l’équivalente française Adie et le Fonds européen d’investissement des instigateurs de Microlux), la structure a les moyens de ses actions. Reste à trouver un rythme de croisière et à prouver que la microfinance au Luxembourg peut aussi rimer avec entreprise en équilibre ou profitable.

«Il serait aussi utile de développer des couveuses de tests pour permettre aux personnes désirant démarrer une entreprise de la faire dans des conditions réglementaires réelles en disposant d’un coussin de sécurité», pointent les responsables. Une sorte de «seed box» de la microfinance que l’on pourrait connaître pour les start-up. 

Parmi les projets mentionnés à la création de Microlux, l’ouverture vers les régions frontalières semble se concrétiser avec l’annonce d’une permanence au début de l’année prochaine à Arlon.