En transition : Le nom Dexia figure toujours sur le bâtiment, mais les drapeaux sont dorénavant à l’effigie de la BIL. (Photo : archives paperJam)

En transition : Le nom Dexia figure toujours sur le bâtiment, mais les drapeaux sont dorénavant à l’effigie de la BIL. (Photo : archives paperJam)

Des problèmes structurels et conjoncturels ont mené Dexia à l’explosion en 2011. Les résultats du groupe bancaire franco-belge publiés ce jeudi font état d’une perte nette de 11,6 milliards d’euros. C’est énorme. A titre de comparaison ceux de 2009 et 2010 étaient positifs, respectivement 1 milliard puis 723 millions d’euros de bénéfices.

Selon le jargon de la communication corporate, « des éléments non récurrents significatifs », expliquent cette chute libre. Elle est liée à la vente de Dexia Banque Belgique, synonyme d’une perte de 4 milliards d’euros, à la décote sur les titres souverains grecs et assimilés portée à 75 %, haircut valorisé à moins 3,4 milliards, aux cessions d’actifs financiers dévalorisés (-2,6 milliards) et à la vente de Dexia Municipal Agency (-984 millions).

13,8% d’avoirs en moins à la BIL

Au Grand-Duché, la vente de la filiale, Banque internationale à Luxembourg (BIL) va elle rapporter 730 millions d’euros. Prise dans la tourmente, elle avait subi un « retrait important » des dépôts au mois d’octobre, suite à l’aggravation de la crise de la dette souveraine durant l’été et les incertitudes concernant le groupe. La mise sous surveillance par Moody’s des notations à long et court terme avait accéléré la perte des financements interbancaires et « érodé la confiance des clients particuliers en Belgique et au Luxembourg, entraînant une fuite des dépôts à hauteur d’environ 7 milliards d’euros entre fin septembre et fin octobre 2011 », selon le communiqué relatif aux résultats.

Du fait de ces aléas conjoncturels, les avoirs de la clientèle de la BIL au 31 décembre ont baissé de 13,8 % par rapport à décembre 2010 pour s’élever à 28 milliards d’euros. L’encours des prêts a lui légèrement augmenté (+3,1 %) pour se chiffre à 9,3 milliards d’euros.

Regain de confiance avec les Qataris

Le groupe signale néanmoins que depuis l’annonce, le 20 décembre 2011, de la signature d’un protocole d’accord entre Dexia, Precision Capital et le Grand-Duché concernant la vente de la BIL, « les flux se sont stabilisés et ont à nouveau enregistré une légère croissance en décembre. »

La BIL sort donc a priori grandie de la tornade financière qui a emporté Dexia. Precision Capital, un groupement d’investisseurs du Qatar, est en passe d’acquérir 90 % de la participation de Dexia dans la BIL ; les 10 % restants seront acquis par le Grand-Duché. Le prix de la transaction s’élève à 730 millions d’euros.

Il lui faut encore être finalisée par les autorités compétentes, notamment la Commission européenne. La participation de la BIL dans Dexia Asset Management Luxembourg et RBC Dexia Investor Services Limited ne fait pas partie du périmètre de cession de cette transaction.

Communication à venir

Dans le courant du mois de mars après la tenue d’un conseil d’administration (éventuellement après l’assemblée générale prévue, selon les statuts, le 27 mars), la BIL communiquera sur ses résultats financiers pour l’exercice 2011, mais aussi et surtout sur les modalités précises de sa cession au fonds lié à la famille royale du Qatar, Precision Capital, et à son avenir sous pavillon qatari.

Par ailleurs, le gouvernement luxembourgeois reste impliqué dans le groupe Dexia par sa garantie apportée aux financements émis par Dexia et sa filiale Dexia Crédit Local, soit 3% de 90 milliards d’euros. La Belgique assume 60,5% de cette responsabilité, la France 36,5%.