Les films politiques, dressant des constats qui dérangent, ont souvent du mal à trouver des financements. «Illégal» ne fait pas exception et l’apport du Luxembourg à ce «petit» film belge fut salutaire.
Le film s’adresse à un large public qu’il veut sensibiliser au sort et à la cause des «sans-papiers». Reposant sur un travail d’enquête préalable et de nombreux témoignages, il permet d’appréhender de façon vivante mais dramatique le sort des personnes enfermées dans les centres de rétention en Belgique, où le film se situe, même si une grande partie du tournage a eu lieu au Luxembourg.
Plus qu'un film-constat, «Illégal» est un appel à la vigilance, à la résistance face aux dérives de nos démocraties. Le réalisateur ne cache à aucun moment son opinion personnelle très forte.
Si l’ambition formelle est un peu délaissée, le travail des comédiens est tout à fait remarquable. Anne Coesens a d’ailleurs obtenu le Magritte de la meilleure actrice. Le film a par ailleurs remporté le Prix de la meilleure coproduction au Lëtzebuerger Filmpräis 2012 et celui de la SACD à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2010.
Illégal
Réalisation: Olivier Masset-Depasse
Production: Dharamsala, Iris Productions, Versus Production
Durée: 95′
Avec: Anne Coesens, Esse Lawson, Alexandre Golntcharov, Gabriela Perez, Christelle Cornil, Olga Zhdanova, Thomas Bialkowski, Frédéric Frenay
Résumé: Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont Russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle va devoir affronter l’enfer carcéral de ce centre et découvrir qu’il existe des zones de non-droit. Et puis un jour, «ils» voudront l’expulser… Loin de son fils…