La nouvelle édition de l’hebdomadaire politique, économique et culturel Lëtzebuerger Land est en kiosques dès vendredi. (Photo: Land)

La nouvelle édition de l’hebdomadaire politique, économique et culturel Lëtzebuerger Land est en kiosques dès vendredi. (Photo: Land)

Aujourd’hui, comme il y a 10 ans, les électeurs doivent répondre à la question: «Êtes-vous prêts à sacrifier un peu du rêve ou du cauchemar romantique de la nation, du peuple et de la langue chers au 19e siècle, pour continuer à profiter de la mondialisation?» Les réponses pourraient également être les mêmes: celles d’une partie des électeurs qui peut se permettre de s’ouvrir sur le monde et celles d’une autre partie qui croit ne plus avoir les moyens d’être généreux et solidaires.

Les conseillers

En bas, les démineurs de Soparfi prient qu’aucune des centaines de coquilles vides auxquelles ils ont prêté leur adresse et leur nom ne leur explosera à la figure. Au milieu, les avocats et anciens des Big Four cumulent les mandats dans les fonds d’investissement, grâce aux stagiaires qui préparent les réunions. En haut, les «vieux sages» semi-retraités se partagent les postes les plus prestigieux dans les CA des grands groupes financiers et industriels. Dans l’«écosystème» de la place financière, l’activité d’administrateur indépendant (certifié résident luxembourgeois) est devenue un boulot à plein-temps. Le mot d’ordre de la «bonne gouvernance» combiné à la recherche désespérée de substance économique l’auront rendu possible. Enquête sur le marché lucratif des conseils d’administration, des Soparfi aux banques, en passant par l’industrie des fonds.

Expérience de survie

Le délai est court: dans moins de cinq mois, les banques européennes doivent se conformer au nouveau ratio de liquidité à court terme, qui mesure leur capacité de survie en cas de gel des marchés interbancaires ou de retraits massifs par les clients. L’expérience de 2008 ayant montré que les deux phénomènes ont tendance à se produire en même temps, les régulateurs avaient décidé de non seulement surveiller le niveau de capitalisation, mais aussi de veiller à ce que les actifs soient disponibles rapidement, donc liquides. Dans les dernières simulations de la BCL et de la CSSF, seuls 62% des banques luxembourgeoises atteignaient le niveau de liquidités requis. La majorité des instituts ayant une licence de banque au Luxembourg sont des filiales de banques étrangères, leurs liquidités sont gérées par les maisons mères. Or, en théorie, les nouvelles règles ne permettent plus cette gestion centralisée qui avait laissé par exemple Fortis Banque Luxembourg sans accès à ses liquidités pourtant abondantes. Les exceptions sont possibles, mais les banques qui ne s’en verront pas accorder par le régulateur vont devoir changer de modèle d’affaires d’ici octobre.