Des images d'archives et des témoignages pour montrer ce qu'était Luxembourg sous l'occupation allemande. (Photo: CNA)

Des images d'archives et des témoignages pour montrer ce qu'était Luxembourg sous l'occupation allemande. (Photo: CNA)

Les documentaires luxembourgeois aiment se pencher sur le passé du pays et les années de guerre sont particulièrement observées. On sent, à travers la production cinématographique qui touche à cette période (documentaires et fictions) «l’importance de se retrouver dans un passé qui confirme qu’on mérite bien un présent, l’acharnement pour une identité stable et collective, belle et révélée», comme l’écrivait Gian Maria Torre dans Forum.

Heim Ins Reich retrace une période clé de l'histoire du Luxembourg à travers des témoignages sur l’occupation allemande. On constate que cette occupation catalyse l'affirmation de l'identité nationale luxembourgeoise. Paradoxalement, la tentative d'intégration du Luxembourg au IIIe Reich est le détonateur d'une prise de conscience nationale. Aussi, le film raconte comment ce petit état s'est donné une raison d'être, que personne ne conteste plus aujourd'hui.

Heim ins Reich

Réalisation: Claude Lahr
Production: Centre national de l'audiovisuel/Nowhere Land Productions/Les Films de la mémoire
Durée: 118′

Résumé: Alors que les nazis décident de germaniser de force le Luxembourg et d'intégrer les jeunes Luxembourgeois dans la Wehrmacht, le peuple luxembourgeois réagit. Même si beaucoup rejoignent la VdB (Volksdeutsche Bewegung) ou la Hitlerjugend de peur de perdre leur travail ou d'être déplacé de force en Allemagne, seule une minorité, appelée les «Giele Männercher», applaudit effectivement l'adhésion du Luxembourg à l'Allemagne nazie.

La plupart des témoins présents dans le film ont fait partie d'une autre minorité, celle qui s'est activement engagée dans la résistance contre l'occupation allemande, souvent au risque de leur vie. Beaucoup de jeunes hommes enrôlés dans la Wehrmacht ont laissé leur vie au front russe ou ont vécu l'enfer dans les prisons russes après la fin de la guerre. Ceux qui ont refusé de rejoindre l'armée allemande ou qui ont pu déserter, ont par la suite dû se cacher au Luxembourg.

Le film parle aussi des familles juives au Luxembourg, qui ont pu fuir le pays ou trouver refuge dans des familles luxembourgeoises, ainsi que celles qui n'ont pas pu éviter la déportation dans des camps de travail ou de concentration.

La libération du pays par les Américains le 10 septembre 1944 est ressentie comme un énorme soulagement par toute la population. Mais ce long calvaire ne sera terminé définitivement qu'après la bataille des Ardennes qui a ravagé le Nord du Luxembourg entre décembre 1944 et janvier 1945.