Baisse du montant global du budget de l’UE liée au Brexit – estimée entre 10 et 11 milliards d’euros - d’un côté, hausse des dépenses en raison des nouvelles missions que veulent les États membres de l’autre. Telle est l’équation que doivent résoudre les chefs d’État et de gouvernement des 27 d’ici à l’horizon 2020, selon les analyses menées par la Commission et dévoilées mercredi.

Un «trou» estimé à 20 milliards d’euros, selon les estimations publiées par Günther Oettinger, commissaire chargé des questions budgétaires, qui évoque la nécessité d’un «redéploiement» du budget et d’économies, mais aussi de simplification administrative et de la nécessité de trouver de nouvelles sources de revenus. Un message clair à destination des capitales, principaux contributeurs au budget européen.

Cinq scénarios en forme de grand écart

Les États membres versent en effet près des trois quarts (73%) des 155 milliards d’euros de ce dernier, le quart restant provenant des droits de douane, de la TVA ou des amendes récoltées pour non-respect de la législation européenne, sur la concurrence notamment. Pour permettre aux responsables européens de décider de la marche à suivre pour un budget post-Brexit, la Commission a élaboré pas moins de cinq scénarios, faisant le grand écart.

Car pour trancher parmi «des choix difficiles», Bruxelles a analysé des schémas oscillant entre «s’inscrire dans la continuité» à «faire beaucoup plus ensemble» en passant par «certains font plus», une «réforme radicale» ou «faire moins ensemble». Autrement dit, des options à géométrie variable qui pourraient valider la mise en place effective d’une Europe à plusieurs vitesses. Sur le plan budgétaire tout du moins.

Pour tenter de conserver le budget au niveau actuel, le commissaire Oettinger compte sur la mise en place de nouvelles recettes, telles que «des taxes environnementales ou énergétiques» liées notamment au produit des enchères du système d’échange de quotas de CO2 ou le transfert d’une partie plus importante des impôts nationaux vers l’UE. La création d’un impôt européen, pour le moment, reste exclue des réflexions de la Commission.