Le Technoport avait ouvert ses portes il y a 20 ans à Esch.  (Photo: Technoport)

Le Technoport avait ouvert ses portes il y a 20 ans à Esch.  (Photo: Technoport)

Fonctionnant sous statut de société privée depuis 2012, avec un déménagement à Belval au passage, le Technoport est le pionnier du genre dans le pays. Parmi ses réussites, on peut citer Talkwalker, «deux jeunes qui voulaient révolutionner le monde», indique Diego De Biasio, le CEO. Le cofondateur de la jeune pousse spécialisée dans la veille du web et des réseaux sociaux, Thibaut Britz, estime que le Technoport leur a ouvert des portes: «C’était l’endroit où il fallait être, et c’est là qu’on a rencontré notre CEO, Robert Glaesener. Il a investi du temps et de l’argent.»

Les origines du Technoport remontent à 1998, quand le Centre de recherche public (CRP) Henri-Tudor lança l’incubateur du nom de «Technoport Schlassgoart», situé à Esch-sur-Alzette.

L’équilibre financier atteint il y a cinq ans

Actuellement, 40 sociétés sont nichées à Belval, dont 36 start-up. Elles paient un forfait, de 600 à 6.000 euros par mois, selon la surface qu’elles occupent et l’accompagnement. Dans une première phase, l’équipe du Technoport travaille sur la validation de l’idée. En phase deux, les start-up sont accompagnées sur la réalisation via la mise en contact plus ciblée et un accompagnement spécifique au développement commercial ou au financement.

Le Technoport peut se targuer d’avoir atteint depuis cinq ans l’équilibre financier. Il ne bénéficie plus d’aucun fonds public, mis à part le bail emphytéotique du départ, et un fonds de roulement. Ses actionnaires sont le ministère de l’Économie (55%) et la SNCI (45%). En moyenne, les start-up restent trois ans, jusqu’à cinq ans pour les industriels qui ont réalisé des investissements plus importants.

«Le Technoport est un maillon important de la politique de diversification économique, surtout en ce qui concerne le développement du secteur de l’ICT», avait déclaré Francine Closener lors de l’inauguration des nouveaux locaux à Belval. «En soutenant l’innovation, la structure de l’incubateur national contribue ainsi en parallèle à la mise en œuvre de la stratégie numérique ‘Digital Lëtzebuerg’.»

59 entreprises hébergées, dont 17 rachetées par des groupes internationaux

Le concept a depuis fait des petits, et ces derniers mois, les projets d’incubateurs se multiplient. Le Technoport a été consulté au lancement de l’incubateur de Paul Wurth, une joint-venture avec Tomorrow Street de Vodafone a été mise en place pour les start-up plus matures et les sociétés internationales.

Avec ses 20 ans d’expérience, «le Technoport va se focaliser sur certains services d’accompagnement, sur l’industriel et le software», explique son CEO. C’est le seul incubateur qui possède un laboratoire de fabrication numérique, allant de l’impression 3D à la découpe laser, au thermoformage et au fraisage numérique. Au total, c’est 59 entreprises qui ont été hébergées, dont 17 rachetées par des groupes internationaux. «Cela représente 160 à 180 emplois, soit des structures de 4 personnes à 20 collaborateurs maximum», ajoute Diego De Biasio.

À part une baisse inexpliquée en 2016, le Technoport croule sous les demandes depuis 2012, 160 rien que l’année dernière. Seuls 10% sont retenues. Le but est de stabiliser leur offre pour le Space, l’industrie qui ne faiblit pas, à l’étonnement du CEO, mais aussi l’ICT. Les start-up fintech sont renvoyées elles à la Lhoft, plus spécialisée. Diego De Biasio pense qu’à l’avenir, l’activité va se concentrer sur les «life sciences», hébergée par la House of Biohealth, mais également les secteurs de la mobilité et l’automotive.