L’espace et ses ressources pourraient générer des revenus colossaux. (Photo: Shutterstock)

L’espace et ses ressources pourraient générer des revenus colossaux. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg se veut un pays pionnier dans le domaine spatial. Restait à savoir si le «space mining» serait oui ou non une véritable opportunité économique. Une étude de l’Agence spatiale luxembourgeoise (LSA), menée à la demande du gouvernement, va dans le sens d’une réponse positive, sans ambiguïté. Elle va aussi servir au Luxembourg à affiner son positionnement dans le domaine, en fonction des marchés potentiels.

Sur base d’avis d’experts des agences spatiales mondiales, d’acteurs du secteur et d’universitaires, la LSA estime que l’industrie des ressources spatiales devrait générer jusqu’à 170 milliards de dollars de revenus entre 2018 et 2045! La plus grande partie de cette manne viendra de l’exploitation des ressources elles-mêmes. Avec des revenus espérés entre 73 et 170 milliards de dollars. Ce qui créerait de 845.000 à 1,8 million d’emplois à temps plein. L’avancement des connaissances et les développements technologiques auront une valeur estimée à 2,5 milliards de dollars au cours des 50 prochaines années.

L’étude met aussi en avant des effets socio-économiques plus larges, et notamment la diminution de la dépendance aux ressources terrestres. Toujours entre 2018 et 2045, les coûts d’exploitation devraient diminuer au fil des avancées technologiques. Un gain d’efficacité chiffré pour sa part à 135 milliards de dollars. 

Bientôt une nouvelle entreprise américaine

Pour rappel, le Luxembourg a lancé en 2016 un programme d’exploration et d’exploitation des ressources spatiales: Spaceresources.lu. Le pays a aussi signé des partenariats avec plusieurs autres pays. Et le ministre Étienne Schneider a récemment indiqué que d’autres étaient en négociation. Outre SES, une quarantaine d’entreprises actives dans le spatial sont déjà installées au Luxembourg, ce qui représente environ 700 emplois. Le gouvernement en espère 400 de plus d’ici 2020.

Cela passera aussi par l’installation sur le sol luxembourgeois d’une nouvelle entreprise américaine spécialisée dans le monitoring de l’environnement terrestre depuis l’espace. Les derniers détails seraient en passe d’être réglés.

Planetary Resources: des députés sur leur faim

Ces bonnes nouvelles et perspectives enthousiastes sont annoncées le jour même où la commission économie de la Chambre devait se pencher sur le dossier Planetary Resources. En 2016, 12 millions ont été investis dans cette société de technologie spatiale via la banque de droit public SNCI. Mais voici quelques semaines, l’État s’est débarrassé de ses 10% de parts pour une somme symbolique et donc une lourde perte. Les députés souhaitaient donc plus d’explications. «Mais visiblement, le fait de vouloir jouer notre rôle de contrôle semble poser problème», explique Sven Clément, du parti Pirate, à Paperjam. «Avec le CSV et l’ADR, nous avons demandé un accès au dossier et on a reçu un ‘niet’ immédiat de la part du gouvernement et de la SNCI. Cela sous couvert que ces documents sont confidentiels.»

Même un examen à huis clos a été refusé. «Nous comprenons tous qu’investir, c’est prendre un risque, il n’y a pas de problème avec cela. Ce que nous voulons savoir, c’est quelles erreurs ont été commises et si on pouvait éviter certains risques inutiles, c’est tout. Mais cela semble être déjà trop.» Et de regretter que le dossier prenne maintenant «un tour politique, sur la forme, alors que l’opposition voulait un examen de fond». Il sera donc encore question de Planetary Resources après les congés de Noël.

Quant au dossier Join, société dans laquelle a investi Post Luxembourg, qui intéresse aussi beaucoup l’opposition, il n’a pas pu être abordé. Faute de temps cette fois.