C’est la guerre… des talents. Et le champ de bataille luxembourgeois est sans doute l’un des plus disputés d’Europe. C’est le constat que dresse dans son mot introductif du Salary Guide 2019 le directeur de Robert Half Belux, relayé ce matin par nos confrères de L’essentiel.

«Pour gagner cette ‘guerre’, la meilleure attaque est très certainement la défense», indique Joël Poilvache. «Les entreprises qui ont une stratégie efficace pour la rétention des talents finiront peut-être par l’emporter.»

Les métiers de la finance touchés

Il faut dire que, de par sa petite taille, le marché luxembourgeois concentre toutes les tensions existantes autour des profils les plus expérimentés. Car la révolution digitale en cours ne concerne pas seulement les métiers de l’ICT, mais affecte également ceux de la finance.

«Lorsque des processus comme le reporting sont automatisés, les employés disposent de plus de temps pour des tâches telles que des analyses financières, de données ou l’élaboration des plans pour l’orientation stratégique de l’entreprise», lit-on dans le rapport.

Des niveaux bien plus élevés qu’en Belgique

Robert Half Luxembourg a travaillé deux ans pour sortir ce premier état des lieux. Le cabinet y regroupe les salaires de profils comptables et financiers dans les secteurs d’activité aussi bien généralistes que purement financiers, mais hors secteur bancaire. Les chiffres présentés sont exprimés sous forme de rémunérations brutes annuelles, hors avantages.

«Jusqu’à maintenant, nous nous basions seulement sur notre étude pour la Belgique, mais les salaires n’ont rien à voir avec ceux du Luxembourg, où ils sont bien plus élevés», explique Amandine Bianchi, division manager pour Robert Half Luxembourg.

Une moyenne pondérée

Ainsi, un auditeur peut gagner de 38.000 à 65.000 euros, selon son expérience. Un contrôleur financier peut prétendre jusqu’à 98.000 euros, et un comptable jusqu’à 76.000 euros. Pour les positions managériales, les montants sont bien évidemment plus élevés. Ils montent jusqu’à 96.000 euros pour un directeur de la comptabilité et 140.000 pour un directeur financier.

«Il faut toutefois savoir qu’il s’agit d’une moyenne. Dans le secteur purement financier, on arrive à des montants encore plus importants», ajoute Amandine Bianchi. «J’ai recruté des profils de directeur financier pour qui le salaire sans avantages débutait à 160.000, voire 180.000 euros.»