L’État viendra donc bien au secours des profitables RTL Group et Bertelsmann et financera la chaîne télévisée luxembourgeoise RTL Télé Lëtzebuerg, déficitaire. Selon la radio 100,7, qui s’est procuré ce jeudi le contrat de concession, l’aide serait limitée à 10 millions d’euros par an, tandis que CLT-UFA serait amené à investir un capital de 5 millions d’euros par an. Lors d’une réunion avec les députés de la commission parlementaire des médias fin janvier, le Premier ministre et ministre des Médias, Xavier Bettel, avait souligné que l’État réclamerait des garanties pour que l’argent public soit réservé au financement de la chaîne luxembourgeoise.
En contrepartie de l’aide financière, le gouvernement demande également la création d’une commission d’éthique interne, pour assurer dorénavant la qualité des programmes. Une requête qui pourrait bien être la conséquence d’une interview controversée de RTL qui avait provoqué l’affaire «Lunghi».
Contrairement au passé, les conventions futures devraient par ailleurs se limiter à une durée de validité de trois ans au lieu de dix. La convention actuelle, signée en 2007, vient à expiration fin 2020.
Déclaration ce jeudi
Le ministre des Médias donnera plus de détails ce jeudi après-midi lors d’une déclaration à la Chambre des députés «au sujet de la convention portant sur la prestation du service public luxembourgeois avec CLT-UFA et RTL Group».
Xavier Bettel doit s’attendre à des réactions critiques de certains députés de l’opposition, qui estiment que l’État ne devrait pas financer la multinationale Bertelsmann. D’autres pourraient soulever la question de la position de monopole de RTL au Luxembourg.