Elon Musk est un homme embêtant.
Le fantasque et fantastique entrepreneur américain avait promis un lanceur low cost de satellites. Impossible, disait l’industrie. Musk continue d’emmener SpaceX vers de nouvelles frontières.
Le nouveau milliardaire avait envie de mettre sur le marché une voiture de sport électrique. Impossible, disait l’industrie. Musk continue de tordre le bras de ses équipes, ingénieurs et vendeurs, pour imposer Tesla dans un monde ultra-concurrentiel.
Le père de famille voulait passer de quatre heures de transport à une demi-heure pour aller voir ses enfants. Impossible, disait l’industrie. Musk dessine l’Hyperloop, train très rapide dans un tunnel sous vide, projet dans lequel la SNCF a fini par investir après avoir été la première à le critiquer.
Quand Elon Musk lance le projet d’une dentelle technologique à injecter, entourant le cerveau humain, l’industrie des objets connectés continue de rire sous cape.
Vingt ans après le premier pontage cardiaque assisté par un robot (1998) ou la première ébauche d’un génome humain (2000), ressemble à une start-up de développeurs pas très inspirés, tout juste capables de pondre une page de garde avec une quinzaine d’offres d’emploi.
Une dentelle contre les «chats domestiques»
Une phrase, reprise dans chacune d’entre elles, porte la patte du maître. «No task is too big or too small.»
Elon Musk redoute qu’avec les développements de l’intelligence artificielle, l’humain devienne un chat domestique, incapable de rivaliser avec la machine. D’où sa volonté de créer cette «dentelle» à injecter sous la peau et qui entourerait le cerveau. Les impulsions électriques permettraient aux humains de communiquer avec les ordinateurs.
Nous sommes tous déjà des cyborgs. Vous avez une extension de votre machine sous la forme de votre téléphone, de votre ordinateur et de toutes vos applications (...) vous avez de loin plus de pouvoir, plus de capacités que n’en avait le président des États-Unis il y a 30 ans.
De quoi permettre à n’importe quel «bas du front» de passer pour un génie. À condition de pouvoir s’offrir cette technologie.
«Nous sommes tous déjà des cyborgs», dédramatise Elon Musk lors de la conférence sur l’intelligence artificielle. «Vous avez une extension de votre machine sous la forme de votre téléphone, de votre ordinateur et de toutes vos applications (...) vous avez de loin plus de pouvoir, plus de capacités que n’en avait le président des États-Unis il y a 30 ans.»
Le «neural lace» semble tout droit tiré d’un . Mais l’idée de Musk n’est pas mise sur les rails par hasard en 2015: c’est à cette date qu’une équipe de scientifiques de Harvard, sous la conduite de Charles Lieber, publie . Le chercheur y travaille depuis l’an 2000 et avait accordé .
2040, le point de rupture
À l’heure où le Luxembourg concentre ses efforts sur la «biohealth», les projets futuristes avancent de tous les côtés. Solution pour dépister Alzheimer bien avant que surviennent les premiers symptômes détectables chez, blockchain pour les données de santé chez Medicalchain grâce à un smartphone ou un bracelet pour les personnes âgées, , ou , les idées se concrétisent par dizaines.
Pour Deloitte, , la maturité de cet environnement de technologies au service de la santé devrait se situer vers 2040. Si trois conditions sont réunies: les données et plates-formes de données seront prêtes; les connecteurs étatiques, financeurs et régulateurs seront en place; et les professionnels du bien-être et des soins de santé auront à la fois des produits de soins et de santé, mais aussi mis sur pied des communautés physiques et virtuelles autour de leurs produits.
2040, c’est aussi la référence de certains futuristes, cette nouvelle génération d’experts capables de prédire l’avenir avec plus d’assurance que la diseuse de bonne aventure de la Schueberfouer.
Pour , dès l’an prochain, les experts auront des ordinateurs capables de challenger le cerveau humain. Moins de dix ans plus tard, ils auront complètement modélisé le cerveau. Et d’ici 2045, ils auront donné à l’Homme un milliard de fois plus de possibilités qu’aujourd’hui.