Netflix a terminé l’année 2024 en trombe, enregistrant 18,9 millions de nouveaux abonnés au cours du quatrième trimestre. Avec cette progression, le géant américain du streaming franchit le cap des 300 millions de foyers abonnés. Cette performance, deux fois supérieure aux attentes des analystes, dépasse également le record précédent établi au premier trimestre 2020 – en pleine pandémie –, où 15 millions d’abonnés supplémentaires avaient rejoint la plateforme.

Sur le plan financier, les résultats sont tout aussi impressionnants: Netflix a généré un chiffre d’affaires de 10,25 milliards de dollars au dernier trimestre, soit une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente. Cette performance s’explique notamment par le lancement de la saison 2 du phénomène mondial «Squid Game», qui a accumulé 165 millions de vues depuis sa sortie le 26 décembre. Le film «Carry-On», l’une des nouveautés de la plateforme, s’est également hissé dans le «top 10 des films les plus populaires» de Netflix.

En se lançant dans la diffusion d’événements sportifs en direct, le groupe a su capter une nouvelle audience. Le combat entre Jake Paul et Mike Tyson est devenu le combat de boxe le plus diffusé en streaming de l’histoire, selon Netflix. De même, les matchs de NFL diffusés le jour de Noël ont attiré plus de 24 millions de spectateurs. «Notre objectif n’est pas de concurrencer les diffuseurs sportifs, mais de proposer des événements spéciaux à ne pas manquer», rappelle toutefois la société, qui a également annoncé l’acquisition des droits de diffusion de la Coupe du monde de football féminin pour les éditions 2027 et 2031.

Des objectifs ambitieux

Dans une lettre adressée à ses actionnaires, Netflix a présenté ses priorités pour 2025:

– renforcer son cœur de métier: davantage de séries et de films plébiscités par les membres, une expérience utilisateur enrichie et une croissance de l’activité publicitaire;

– explorer de nouvelles initiatives: événements en direct et jeux;

– maintenir une croissance soutenue: un chiffre d’affaires attendu entre 43,5 et 44,5 milliards de dollars (soit +0,5 milliard par rapport à la prévision précédente) et une marge opérationnelle de 29%.

Pour soutenir cette croissance, Netflix augmentera ses tarifs dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, où l’abonnement avec publicité passera de 6,99 dollars à 7,99 dollars, tandis que le forfait premium grimpera à 24,99 dollars par mois. Cette hausse, qui concernera également le Canada, le Portugal et l’Argentine, est justifiée par Netflix comme nécessaire pour réinvestir dans l’amélioration de leur service. Le Luxembourg n’est pour l’instant pas concerné.

Vers un nouveau mode de communication

Autre changement: dès le premier trimestre 2025, Netflix cessera de publier systématiquement son nombre d’abonnements payants et son revenu moyen par abonnement (ARM). À la place, le groupe publiera «un rapport semestriel sur l’engagement, qui couvrira 99% des heures de visionnage sur la plateforme de streaming». L’objectif? Démontrer la valeur de Netflix en tant que service, non seulement en termes d’abonnés, mais aussi par l’intensité avec laquelle ces derniers utilisent la plateforme.

Une décision qui s’inscrit dans la continuité de l’expansion de l’offre d’abonnement avec publicité, qui, lancée il y a un an, connaît un succès remarquable. Pour rappel, lancée il y a un an, la formule représente 55% des nouveaux abonnements et connaît une croissance trimestrielle de 30% depuis sa sortie. En se concentrant sur l’engagement des utilisateurs, Netflix espère convaincre les annonceurs de la valeur de leur investissement publicitaire, alors que le développement des revenus publicitaires figure parmi les priorités stratégiques de la compagnie pour l’année à venir.