Le temps de travail des collaborateurs dans le commerce figure parmi les chevaux de bataille de la Luxembourg Retail Federation et de son président Robert Goeres.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le temps de travail des collaborateurs dans le commerce figure parmi les chevaux de bataille de la Luxembourg Retail Federation et de son président Robert Goeres.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le président de la Luxembourg Retail Federation (LRF), Robert Goeres, veut faire entendre la voix de l’ensemble des acteurs du tissu commercial au Luxembourg, peu importe leur secteur d’activité spécifique. Voici ses priorités.

La Luxembourg Retail Federation a été avec 23 membres ­soutenus par la CLC. Aujourd’hui, les rangs ont-ils grossi?

. – Oui, nous nous rapprochons de la cinquantaine de membres.

Un nombre satisfaisant?

«Je trouve cela fabuleux dans le sens où l’on observe un intérêt des grands groupes étrangers implantés au Luxembourg depuis des années, et qui étaient jusque-là absents des organisations de représentation du secteur.

Parmi les chantiers de la LRF figure la flexi­bilisation du travail, avec en ligne de mire la limite de 4 heures fixée pour le travail dominical. Comment comptez-­vous faire progresser ce dossier?

«La flexibilisation ne se limite pas aux 4 heures de travail le dimanche. Notre société a beaucoup changé, et des colla­borateurs voudraient par exemple travailler 50 heures par semaine, une semaine sur deux, lorsqu’ils n’ont pas leurs enfants à garder par exemple, tandis que l’autre semaine, ils sont demandeurs d’un rythme à 30 heures. Quant aux 4 heures dominicales, nous sommes face à une hérésie: les collaborateurs demandent à travailler le dimanche car ils bénéficient d’une prime, ont des facilités en matière de mobilité. Mais on est face à un paradoxe: le droit du travail est très clair, mais les heures d’ouverture des com­merces ne sont, quelque part, pas en phase avec celui-ci ni avec le 21e siècle. Il faut, à un moment, revoir certains paradigmes.


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C’est donc au législateur à agir?

«Le monde a changé, je dirais que nous avons besoin de repenser certaines choses et de les adapter à l’époque actuelle.

Il existe un contraste entre les zones qualifiées de touristiques, où les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches de l’année, et les autres (comme Luxembourg-ville) où les ouvertures sont limitées à six dimanches par an. Cette situation peut-elle encore perdurer?

«Je pense qu’il faut être présent lorsque les clients sont là. Il n’y a pas de généralités à faire, mais force est de constater que lorsque votre commerce est situé à côté d’un cinéma, les clients sont plutôt présents l’après-midi et le soir qu’en matinée. Il existe des zones où il y a clairement une activité le dimanche. Mais, parfois, cela est lié à une saisonnalité.

: estimez-vous que c’est trop pour le Luxembourg?

«Nous avons encore de la croissance, et l’espace manque. Il est clair que le Grand-Duché est un pôle d’attraction pour la Grande Région. Il suffit de voir les parkings du centre-ville se remplir le soir, cela montre que les gens veulent venir ici et y trouver de l’animation.

Le niveau de vie statistiquement élevé des résidents, malgré le contexte de crise inflationniste, est-il un atout pour le commerce au Luxembourg?

«Le principe de base est celui de l’offre et de la demande. Aussi longtemps qu’il y a de la demande et que l’on est prêt à payer, tout se tient. Le jour où les clients ne seront plus prêts à payer, les règles changeront.»

Cette interview a été rédigée pour l’édition magazine de  parue le 29 mars 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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