Aurélie Ederle, DRH de Société Générale, présente le nouveau dispositif de navettes pour ses salariés frontaliers à Belval. (Photos: Matic Zorman/Maison Moderne/Société Générale. Montage: Maison Moderne)

Aurélie Ederle, DRH de Société Générale, présente le nouveau dispositif de navettes pour ses salariés frontaliers à Belval. (Photos: Matic Zorman/Maison Moderne/Société Générale. Montage: Maison Moderne)

Pour fidéliser les talents ou en recruter de nouveaux, certaines entreprises n’hésitent pas à accorder des avantages supplémentaires à leurs salariés. Chez Société Générale, les employés de Belval ont leurs propres navettes. Une mesure mise en place pour accompagner le déménagement des équipes.

. Une partie de l’effectif, de 1.120 salariés selon le Statec, intégrera son nouveau siège en centre-ville, l’Arsenal, en septembre (essentiellement les fonctions de «front office»: banque privée, d’entreprise et quelques fonctions support), alors que 870 autres, principalement dans les services «support, back et middle office», ont commencé à migrer vers le bâtiment Icône à Belval. Le déménagement, par vagues, a démarré le 5 juin et se terminera en septembre. La banque a mis en place plusieurs mesures pour accompagner les salariés concernés par ce changement de lieu de travail. Dont le retour des «navettes»…

Le concept: deux allers-retours par jour depuis la France et la Belgique

Dès septembre, deux bus, opérés par Emile Weber, de 65 places chacun, partiront tous les matins de Thionville, direction Belval. L’un à 7h, l’autre à 7h30. Alors que deux navettes supplémentaires permettront aux salariés de Belgique de rejoindre Société Générale. Le premier, départ 6h45 d’Habay, avec un arrêt à Messancy. Le second, à 7h, d’Arlon. Chacun comptant 20 places. Au retour, les bus partiront à 17h30 et 18h pour la France et à 17h et 17h45 pour la Belgique.

L’entreprise a sondé ses équipes pour déterminer le nombre de places nécessaires et les horaires, étant donné que les salariés peuvent organiser leurs journées de manière flexible, tant qu’ils arrivent avant 9h30 le matin. 70% des salariés de Belval vivent en France, 7% en Belgique. Le système de navettes a commencé le 5 juin avec le déménagement, en fonctionnement réduit en raison des congés et du fait que toutes les équipes n’ont pas encore migré vers le nouveau bâtiment.

À quel point sont-elles utilisées? «Il est trop tôt pour avoir des statistiques. Mais les navettes sont utilisées quotidiennement, que ce soit au départ de Thionville ou de Belgique», répond la directrice des ressources humaines (DRH), Aurélie Ederle. «Nous avons des salariés qui les empruntent matin et soir. Mais il y a une flexibilité dans l’utilisation, et d’autres prennent le train le matin et la navette le soir, par exemple.»

La banque se laisse la possibilité d’adapter la cadence des navettes après la rentrée, en fonction de l’utilisation.

Combien cela coûte-t-il à l’entreprise?

Gratuites pour les salariés, les navettes coûtent à la banque «entre 220.000 et 225.000 euros pour les six prochains mois».

Qu’est-ce que cela va rapporter?

«L’avantage premier, c’est l’attractivité, interne et externe», résume Aurélie Ederle. «C’est dans la culture Société Générale que d’avoir une démarche d’employeur responsable et d’accompagner le changement. Cela nous a paru naturel de le faire.»

En outre, «un salarié à qui vous offrez des conditions de travail flexibles et accompagnantes va avoir un taux d’absentéisme moins élevé, un engagement plus important et une fidélité employeur pérenne».

Quel bilan Société Générale espère-t-elle en tirer?

La DRH espère diminuer le turn-over de «deux à trois points». Il se situait «autour des 9%» fin 2022. Et «avoir un rayonnement externe».

D’autres mesures pour accompagner le déménagement…

Les navettes sont l’une des trois mesures du volet «transport» mis en place pour accompagner le déménagement des équipes. S’ajoute un partenariat avec , par lequel les salariés peuvent covoiturer avec d’autres membres de l’entreprise (logo de Société Générale sur les profils, permettant de se retrouver entre collègues sur la plateforme) ou de la plateforme. Le passager doit alors payer 50 centimes par trajet au conducteur, qui bénéficie de son côté du soutien du gouvernement.

Société Générale propose également une «approche parking pour tous». Même si elle ne dispose pas de 870 places, elle en loue quelques-unes sur le parking des Terres Rouges. Et si les deux options sont pleines, l’entreprise rembourse le stationnement du salarié, ailleurs dans Belval. «Aujourd’hui, c’est la mesure d’accompagnement la plus utilisée». Le coût de ces autres mesures n’a pas été donné.

«Le bâtiment lui-même participe à l’attractivité», estime la DRH.

D’autres mesures pour le bien-être…

Sans compter les horaires flexibles, mais aussi d’autres outils pour favoriser l’équilibre entre vie privée et professionnelle. «Nous avons mis en place une salle de sports pour permettre à nos salariés de pratiquer une activité sportive (en dehors de leur temps de travail, ndlr) gratuitement, avec équipement et cours.»

Ceux qui travaillent dans l’un des deux bâtiments de l’entreprise pourront aussi utiliser, parfois, l’autre, pour des raisons d’organisation personnelle ou professionnelle.