Les gourmets connaissent forcément votre nom, mais tout le monde ne se rappelle pas votre parcours... Pouvez-vous nous en parler brièvement?
Simonetta Mosconi. – «Je suis originaire des Marches, mais j’ai grandi à Esch-sur-Alzette, dans le quartier Brill. C’est d’ailleurs là qu’en 1986, nous avons ouvert notre premier restaurant avec Ilario, le Domus, que nous avons gardé pendant près de 15 ans! C’était une époque géniale où nous avions une clientèle fidèle et des histoires à mourir de rire par dizaines... Notre chef au début était une figure bien connue de la scène gastronomique luxembourgeoise: Renato Favaro…
Ilario Mosconi. – «Nous étions tous les deux en salle à l’époque, et quand Renato est parti, j’ai décidé de passer en cuisine. Je suis allé apprendre aux côtés du chef Gualtiero Marchesi à Milan. Je suis originaire de la région de Brescia, non loin de là, où je suis né en 1957. Cela a payé: nous avons fini par obtenir une étoile Michelin en 1997. Une étoile que nous avons toujours aujourd’hui dans le Grund, dans cette belle maison que nous avons achetée en 2000.
Cette rentrée est marquée par un relatif retour à la normale après la pandémie et les inondations de juillet, qui vous ont évidemment touchés dans le Grund. Comment se porte votre activité?
Simonetta Mosconi. – «Cela a été très difficile avant l’été, on n’avait vraiment pas besoin des inondations... Je n’avais jamais vu ça! Heureusement, on était préparés, on a fermé tous les accès et remonté le vin, ce qui nous a permis de ne pas avoir trop de dégâts et de pouvoir rouvrir assez rapidement... L’eau est montée plus haut que le niveau de la fenêtre à l’extérieur, alors que nous étions encore avec des clients ici. Les derniers sont sortis par une autre fenêtre! Je me rappelle que les voisins du Cercle Munster m’avaient dit, quand nous nous étions installés ici, qu’il ne fallait pas s’inquiéter tant qu’on voyait la fenêtre de leur cave... Autant dire que celle-ci a vite disparu le 14 juillet dernier! On est évidemment très tristes pour tous nos voisins, comme Hajime au Kamakura, qui a perdu beaucoup. Mais il est hors de question de baisser les bras, et notre clientèle nous apporte une aide inestimable en revenant en force. Nos soirées, notamment, sont très bien remplies depuis quelques semaines.
Vous profitez de la rentrée pour changer votre carte la semaine prochaine. Que vont pouvoir trouver les gourmets sur celle-ci?
Ilario Mosconi. – «J’ai eu envie de travailler des produits qui me font plaisir, comme le ris de veau, que j’aime faire caraméliser avec de l’orange et accompagner de fenouil, ou encore la ‘palamita’, de la bonite, qui sera mariée à la ricotta et au kumquat. On trouvera aussi du rouget, du king crab et du Saint-Pierre, avec une recette au potimarron et à la réglisse que j’ai hâte de faire découvrir. En plus de nos pâtes incontournables, qui restent à la carte, il y aura des paccheri avec une parmigiana d’aubergine et des ‘gamberoni’, ainsi que du ragoût de canard... Du côté des desserts, il ne faudra pas manquer la glace à la cannelle servie avec un vieux vinaigre balsamique et du parmigiano reggiano. Sans oublier la truffe blanche, qui sera mise à l’honneur.
Enfin, avec qui auriez-vous envie de cuisiner à quatre mains dans vos cuisines du restaurant Mosconi?
Ilario Mosconi. – «Nous avions fait des plans avec le chef Arnaud Lallement de L’Assiette Champenoise dans ce sens, mais la pandémie nous a empêchés de les réaliser... J’espère pouvoir le faire bientôt! Sinon, Simonetta et moi-même sommes très admiratifs du travail que livre la nouvelle génération chez Aimo e Nadia, à Milan. On serait ravis de les voir à Luxembourg!»
Restaurant Mosconi: 13, rue Munster, Luxembourg (Grund), T. 54 69 94
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