Les vacances d’été et le télétravail donnent le champ libre à des sociétés comme Composil pour le nettoyage et la désinfection des moquettes. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Les vacances d’été et le télétravail donnent le champ libre à des sociétés comme Composil pour le nettoyage et la désinfection des moquettes. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

La société spécialisée dans l’entretien de ce revêtement Composil a vu son travail évoluer avec le coronavirus.

D’abord l’observation, et puis le passage à l’action: les salariés de scrutent les quelques taches apparentes sur la moquette qui recouvre une salle dans une institution basée à Belval. Les chaises ont été préalablement mises en hauteur pour permettre à la société spécialisée dans l’entretien des moquettes de faire au mieux son travail.

Le Covid-19 a amené une certaine conscientisation.

Yasen Sarelakossales director Composil sàrl

«Le Covid-19 a amené une certaine conscientisation: avant, beaucoup de sociétés pensaient à entretenir leur moquette seulement lorsqu’elles y voyaient des taches. Désormais, elles veulent davantage de prévention avec un programme d’assainissement. On a observé une vraie différence dans l’attitude des clients», constate Yasen Sarelakos, sales director de Composil.

La crise sanitaire génère un impact contrasté pour la firme avec d’un côté une demande d’entreprises désireuses de profiter du fait que les bureaux sont vides et, de l’autre, de sociétés souhaitant assainir l’environnement de travail de leurs collaborateurs. Dans tous les cas, nombreux sont les locaux professionnels à être déserts en ce moment, vacances d’été et recours au télétravail obligent: le champ est libre pour la société de nettoyage.

Les impuretés valorisées

Après le passage d’un aspiro-brosseur qui retire les impuretés des fibres vient la pulvérisation du détachant, qui met à contribution l’huile de coude des salariés. Particularité: ce produit est développé par l’entreprise qui a mis au point son propre procédé, qu’elle a même fait déposer. Il en va de même pour le produit d’entretien pulvérisé ensuite sur l’ensemble de la moquette, le PLO: il est le fruit de la R&D du groupe et n’est dispersé qu’à dose homéopathique, entendez par là 3cl par m². «On n’inonde pas la moquette et c’est sec très rapidement», résume Yasen Sarelakos à propos de ce procédé proche du nettoyage à sec.

Puis, une dernière machine entre en action: avec ses deux brosses, elle procède à une rotation qui redresse les fibres et dégage les saletés désincrustées par le produit vaporisé. Les impuretés sont ensuite collectées dans un bac qui ne part pas à la poubelle, mais chez une société spécialisée dans la revalorisation des déchets pour leur donner une deuxième vie dans la fabrication de béton ou encore de murs acoustiques.

«Notre méthode spécialisée est validée par les fabricants de moquette qui certifient une augmentation de la durée de vie du tapis d’au moins 40%», affirme François Minne, administrateur du groupe Composil.

L’entreprise a l’habitude de venir à bout des taches les plus fréquentes comme le café, la boue ou encore la graisse. Mais ces dernières semaines, le gel hydroalcoolique a aussi fait son apparition sur les moquettes et sa composition parfois très concentrée n’est pas sans impact. «Un petit bac récepteur à placer sous le poussoir serait judicieux», ajoute François Minne.

La crise sanitaire pousse aussi l’entreprise d’origine belge à développer son biocide, un désinfectant virucide adapté aux textiles que demandent certains clients désireux de rassurer les occupants des bureaux ou institutions. Depuis janvier, l’entreprise propose aussi le traitement de textiles comme des fauteuils et des sièges, une activité très demandée notamment du côté des hôtels, l’une de ses clientèles-clés.

Si dans les habitations des particuliers la moquette a tendance à se faire plus discrète ces dernières années, elle reste prisée dans les lieux de passage. Car elle atténue le bruit, uniformise le sol et assainit l’air en retenant les impuretés. Raison de plus, donc, pour veiller à les extraire des fibres: «Maintenant, il y a une vraie prise de conscience sur l’hygiène des lieux partagés», conclut Yasen Sarelakos.