Des montres pour avoir l’heure avec classe. (Photos: Rolex, IWC, Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre, Blancpain et Patek Philippe/Photomontage: Maison Moderne)

Des montres pour avoir l’heure avec classe. (Photos: Rolex, IWC, Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre, Blancpain et Patek Philippe/Photomontage: Maison Moderne)

Une montre est pratique... pour avoir l’heure. Mais est-ce bien là sa fonction première? Pourquoi porter une montre en 2023 à l’ère des smartphones et des objets connectés, et où l’heure est partout? La réponse est simple: la montre est autant un objet utilitaire qu’un ornement.

On le sait: l’essor de l’horlogerie en Suisse est dû au calvinisme. Jusqu’au 16e siècle, la Suisse était renommée pour ses orfèvres et ses bijoutiers. À cette époque, Jean Calvin, le père de la Réforme protestante, interdit le port des objets d’ornement. Pour éviter le chômage, orfèvres et joailliers genevois durent trouver une autre activité: l’horlogerie.

Cela tombait bien, John Harrison venait d’inventer le chronomètre. Un outil indispensable au commerce maritime. Pour calculer une position en mer, il faut connaître sa latitude et sa longitude. La première se mesure grâce à l’astronomie. Mais pour connaître la seconde, on doit être capable de mesurer précisément l’heure du passage du soleil au méridien et comparer l’heure de ce passage à celle du port de départ. Une minute d’erreur, et c’est 15 miles marins d’incertitude… Le pli était donné.

Si les temps ont changé et que l’on ne se restreint plus, en termes «d’ornements», à son alliance ou à une montre, en porter une reste un très bon moyen d’exprimer ses goûts et sa personnalité. La montre est également un objet très personnel et intime, voire emblématique. On peut, à travers une montre, retracer une histoire familiale. C’est pour cela qu’il n’est pas rare de voir des montres transmises dans une famille de génération en génération. On parle ici de montres de qualité assemblées pour durer des décennies.

Objet de mode

La montre n’est donc pas qu’un accessoire utile, c’est aussi un objet de mode. Les puristes pourront jouer la carte de l’intemporel et le revendiquer haut et fort, mais les modes existent aussi en horlogerie. Quelles sont les tendances actuelles?

La première est la couleur. Autrefois réservée aux excentriques, la couleur s’est fait une place sur les cadrans. 2021 était l’année du bleu; 2022, l’année du vert. 2023 est l’année de l’explosion chromatique. Les marques multiplient les choix colorés. On l’a vu chez Breitling, chez Tag Heuer (avec la Carrera Date fuchsia), chez Hublot (avec la Big Bang Unico High Jewellery King Gold Rainbow) ou encore chez la très sérieuse manufacture Patek Philippe, qui propose une Calatrava violette. La palme revient à Rolex qui non seulement a «pastellisé» les cadrans de ses Oyster, mais qui propose aussi désormais son Oyster Perpetual, avec un cadran laqué composé de bulles de couleurs qui reprennent celles des différents modèles présentés en 2020, soit le turquoise, le jaune, le corail, le rose ou le vert.

L’autre tendance est relative aux matériaux. Si l’or revient en force, d’autres matières deviennent incontournables. C’est le cas du titane, de plus en plus utilisé par les grandes manufactures, qui n’hésitent pas à ajouter aux versions acier de leurs modèles une version titane. L’acier inoxydable s’est imposé dans l’horlogerie dans les années 1970 en investissant le créneau des montres de sport. L’utilisation du titane remonte également aux années 1970, par l’entremise de la manufacture japonaise Citizen. Le titane est plus résistant que l’acier tout en étant plus léger, mais il a une élasticité moindre. Pour ce qui est de l’apparence, alors que l’acier inoxydable poli présente un éclat inimitable, le titane impressionne par son lustre plutôt mat. Parmi les dernières sorties en titane, citons l’IWC Ingenieur Automatic 40 Titanium, dévoilée lors du dernier salon Watches and Wonders à Genève, au printemps dernier.

Troisième tendance: la taille des boîtiers diminue. Ces dernières années, l’heure était aux boîtiers toujours plus imposants. Les montres de 55 mm de diamètre étaient fréquentes. On peut penser à des marques comme Hublot ou Panerai, qui ont fait de la taille, sinon un argument de vente, du moins un signe distinctif. Retour de balancier? Le small redevient beautiful… Et les boîtiers reviennent à des dimensions populaires dans les années 1920 à 1960, soit environ de 32 mm à 36 mm. L’intérêt croissant pour les montres vintage porte cette tendance. Et les marques horlogères en prennent bonne note. Vacheron Constantin, par exemple, a lancé une déclinaison avec un diamètre de 34,5 mm de son Overseas automatique.

Dernière tendance: le squelettage. Un mouvement squelette est un mouvement dans lequel certaines parties, telles que la platine ou les ponts, sont ajourées dans le but de rendre visibles les organes du garde-temps. Retirer du matériau d’un mouvement sans en déformer les composants est une prouesse technique et décorer ces composants pour les rendre esthétiquement plaisants à regarder est un art. Un art dans lequel excelle Jaeger-LeCoultre, qui s’en est servi pour son nouveau chronographe Reverso Tribute.

À chaque poignet sa montre… et à chaque montre son poignet

Avant de choisir une montre adaptée à son poignet, quelles sont les questions à se poser? Il y a bien entendu la question du prix. Une question à lier avec celle de l’identité de la marque. Le prix est directement lié au niveau de qualité. Recherchez-vous une montre qui durera longtemps ou envisagez-vous de multiplier les achats au gré de vos envies? Tout est là.

Si les montres des grandes manufactures sont plus chères, c’est qu’elles utilisent des matériaux plus résistants et de qualité. Gage de durabilité. En cas de budget serré, on peut s’orienter vers le marché de la seconde main ou, hormis pour quelques marques, comme Rolex, Patek Philippe ou Audemars Piguet, on peut trouver des garde-temps de qualité à un bon prix.

La summa divisio dans le monde de l’horlogerie se situe entre mouvement quartz et mouvement mécanique. Et là, on parle de mouvement et non d’affichage. Certaines montres ont un écran LCD qui affiche l’heure en chiffres. Ces montres ont toutes un mouvement électrique alimenté par des piles. Lorsqu’on parle de mouvement, on parle du mécanisme à l’intérieur de la montre et qui la fait fonctionner. La montre mécanique utilise un mécanisme actionné par un ressort pour garder le temps. Ce mécanisme peut être automatique – dans ce cas, il est alimenté par le mouvement du poignet – ou à remontage manuel. Le mouvement quartz utilise quant à lui un cristal de quartz alimenté par une pile pour faire fonctionner le mécanisme. Ce dernier est généralement meilleur marché.

Mais certaines montres à quartz et aiguilles ont une belle cote. Beaucoup de grands noms de l’horlogerie suisse – on pense à Rolex et à Omega – ont proposé des versions quartz de leurs modèles dans les années 1970 et 1980. Des versions qui ont une belle petite cote chez les collectionneurs. Un autre critère important de choix tient dans la taille de votre poignet. Il ne faut pas hésiter à multiplier les essais et à varier les bracelets. Tout est une question de choix personnels.

Rolex Oyster Perpetual Blue Bubble Dial

La Rolex Oyster Perpetual Blue Bubble Dial est une montre pour les fans de couleurs. (Photo: Rolex)

La Rolex Oyster Perpetual Blue Bubble Dial est une montre pour les fans de couleurs. (Photo: Rolex)

La sensation colorée des modèles 2023 de la manufacture de Genève. Peut-être même la montre la plus excentrique du catalogue actuel, qui n’est pas sans évoquer des bulles de champagne ou des ballons tombant du plafond. De quoi justifier son surnom de «cadran célébration». Disponible en trois tailles: 41mm, 36mm et 31mm, aux prix catalogue respectifs de 6.100 euros, de 5.800 euros et de 5.400 euros.

IWC Ingenieur Automatic Titanium 40

Cette montre reprend le design original. (Photo: IWC)

Cette montre reprend le design original. (Photo: IWC)

La marque de Schaffhausen met à jour sa ligne Ingénieur avec un modèle qui reprend le design original imaginé en 1976 par Gérald Genta, l’homme à qui l’on doit la Nautilus de Patek Philippe sortie la même année. On en retrouve les codes-clés: une lunette vissée dotée de cinq perforations et un bracelet intégré à maillons en H. Ce modèle est disponible en acier (comptez 12.700 euros) et en titane (15.800 euros).

Vacheron Constantin Overseas 34,5

La montre Vacheron Constantin est un modèle chic. (Photo: Vacheron Constantin)

La montre Vacheron Constantin est un modèle chic. (Photo: Vacheron Constantin)

La firme à la croix de Malte ajoute à sa gamme de montres sport chic un modèle automatique en acier de 34,5mm pour une épaisseur de 9,33mm. Exclusivité boutique, ce garde-temps est fourni avec trois bracelets – acier, caoutchouc et cuir – pour un tarif de 23.000CHF. Une version en or avec bracelet dans le même métal ainsi qu’en caoutchouc et en cuir à 54.000CHF est également disponible.

Jaeger-LeCoultre Reverso Tribute Chronograph

La Reverso permet d’afficher l’heure sur deux faces. (Photo: Jaeger-LeCoultre)

La Reverso permet d’afficher l’heure sur deux faces. (Photo: Jaeger-LeCoultre)

La Reverso est traditionnellement associée au polo. Un boîtier pivotant permet de protéger le cadran des chocs. Et également d’afficher l’heure sur deux faces. Ce que fait la Reverso Tribute Chronograph. Sous la sobriété du recto au cadran gris-bleu soleillé, un verso ajouré révèle les rouages du chronographe rétrograde. Une prouesse technique qui a un coût: 27.000 euros.

Blancpain Fifty Fathoms 70th Anniversary

Cette montre de plongée est signée Blancpain. (Photo: Blancpain)

Cette montre de plongée est signée Blancpain. (Photo: Blancpain)

La montre de plongée imaginée en 1953 a gravé dans le marbre les caractéristiques qu’aurait ce type de montres. Pour le 70e anniversaire de ce garde-temps historique, Blancpain a dévoilé trois modèles exclusifs. L’Act 1 est fidèle au modèle de 1953. L’Act 2, la Tech Gombessa en titane, rend hommage aux expédi­­tions sous-marines. L’Act 3 (ci-contre), réalisée en Bronze Gold, évoque le modèle Mil-Spec (military specifi­cations) commandé à Blancpain par la marine américaine en 1957. Prix: sur demande.

Patek Philippe Calatrava

La Calatrava de Patek Philippe s’est imposée dans le monde horloger. (Photo: Patek Philippe)

La Calatrava de Patek Philippe s’est imposée dans le monde horloger. (Photo: Patek Philippe)

Lancée en 1932, la Calatrava de Patek Philippe s’est imposée dans le monde horloger grâce à son élégance et son esthétique épurée. Ce qui n’empêche pas un peu de fantaisie… Lors de la dernière édition du salon Watches and Wonders, Patek Philippe a présenté un modèle en or rose de 35mm de diamètre avec une fine lunette sertie de 76 diamants. Violette. Une couleur inhabituelle pour la marque. Prix: 32.200 euros.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de paru le 22 novembre. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.   

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