Heinrich Kreft, ambassadeur d’Allemagne au Luxembourg. (Photo: Ambassade d’Allemagne)

Heinrich Kreft, ambassadeur d’Allemagne au Luxembourg. (Photo: Ambassade d’Allemagne)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Heinrich Kreft, ambassadeur d’Allemagne au Luxembourg, propose d’adapter le cadre juridique et fiscal du télétravail.

Le pitch: Bleift doheem! Cet appel montre ses effets, non seulement sur les citoyens luxembourgeois, mais aussi sur de nombreuses entreprises qui sont basées dans le pays. Ceux qui peuvent passer au télétravail le font, mais de nombreuses questions subsistent.

L’idée: Les dernières semaines l’ont clairement montré: le télétravail a constitué pour de nombreuses entreprises le seul salut pour le maintien de leurs activités. Les entreprises qui avaient déjà créé une organisation interne favorable au télétravail ont nettement été avantagées. Par exemple, au lieu d’avoir des ordinateurs fixes, de nombreuses sociétés ne disposent que de «stations d’accueil» sur lesquelles chaque employé installe son ordinateur portable et peut donc travailler via un écran plus grand. En plus des téléphones fixes, les services en ligne sont de plus en plus utilisés pour les appels et les conférences, ou bien, le cas échéant, chaque employé peut aussi utiliser son propre téléphone portable.

La première pierre a donc été posée pour beaucoup. Il appartient maintenant au gouvernement de créer le cadre juridique et d’étendre encore la digitalisation afin qu’à l’avenir, le télétravail puisse être utilisé par davantage d’employés et de manière encore plus efficace.

Pour les salariés, le télétravail doit aussi être clairement défini à l’avenir en termes de droit du travail. C’est une question qui relève de la politique et qui doit être négociée au niveau national entre les partenaires sociaux. Les questions en suspens sont, par exemple, de savoir à quel moment, en télétravail, un employé doit être joignable, et quels sont les temps de travail et de repos qu’il doit respecter. La question de l’assurance devrait également être clarifiée: ainsi, à partir de quand un accident à domicile est-il considéré comme un accident du travail?

Un autre aspect qui doit être résolu au niveau binational est la fiscalité. Lors de la crise du coronavirus, il est apparu que les trois pays voisins du Luxembourg ont été prêts à faire des exceptions aux règles du télétravail pour les travailleurs frontaliers. Il s’agit maintenant d’adapter la convention de double imposition entre le Luxembourg et l’Allemagne, afin de rendre le télétravail plus flexible et plus simple à l’avenir. Nos systèmes fiscaux doivent donc devenir plus flexibles afin de donner un cadre fiscal adapté aux diverses formes de travail, telles que le travail à domicile, le coworking ou le travail en open spaces.

Les navetteurs entre l’Allemagne et le Luxembourg perdent actuellement de nombreuses heures pour se rendre à leur travail et pour revenir à leur domicile, en raison des routes en permanence embouteillées. Travailler à domicile permettrait alors de soulager considérablement l’infrastructure routière. Un dividende climatique pourrait même être envisagé dans ce contexte.

Mais le travail à distance nécessite également une bonne infrastructure informatique. Il y a un besoin considérable de rattrapage, pas seulement, mais en particulier, dans les zones rurales.

Les connexions et réseaux existants doivent être étendus et optimisés, et de nouvelles structures doivent être créées. Il faut également mettre l’accent sur les règles en matière de protection des données, car les entreprises doivent continuer à pouvoir garantir la sécurité du traitement de leurs données. Des idées telles que la connexion externe via un token ou un logiciel de sécurité offrent déjà de bonnes solutions aux entreprises.

L’un des rares effets secondaires positifs de la crise du coronavirus consiste dans le fait que de nombreuses entreprises ainsi que de nombreux employés se sont habitués à travailler depuis leur domicile.

L’État devrait capitaliser sur cette expérience pour améliorer les conditions d’exercice de base du télétravail. Tout le monde bénéficierait d’une hausse du recours au «Heimarbeit»: l’État, les entreprises, les salariés et enfin la nature!

L’auteur: Heinrich Kreft, ambassadeur d’Allemagne au Luxembourg

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Heinrich Kreft, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

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