Julien Gannard, ingénieur. (Photo: Julien Gannard)

Julien Gannard, ingénieur. (Photo: Julien Gannard)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Julien Gannard propose de réduire l’utilisation de la voiture et de la remplacer par le vélo ou les transports en commun.

Le pitch: Rester à la maison a rendu un objet du quotidien inutile: la voiture. Il faut en profiter pour ne pas revenir vers un tout-voiture après avoir profité du télétravail, du vélo et de la marche pendant le confinement. Cette tribune fournit quelques pistes pour un futur vivable.

L’idée: La gratuité des transports en commun mise en place début mars devait permettre de réduire le trafic automobile. Le virus SARS-CoV-2 est parvenu à des résultats dépassant les espérances, en un temps record. Principal mode de transport pour les trajets domicile-travail, la voiture est restée à l’arrêt.

Parallèlement, on constate une augmentation de l’exercice physique. Aidés par le beau temps, les gens ressortent leurs équipements sportifs. À Luxembourg-ville, les rives de l’Alzette ou de la Pétrusse sont prises d’assaut, à toute heure de la journée et à tout moment de la semaine.

Cet afflux de personnes actives contraste avec la fréquentation des bus, désespérément vides. La réduction de la demande entraînant une réduction de l’offre rend encore moins attractif un mode de transport public par définition suspect, car creuset d’un mélange de populations.

Cette qualité de vie, acquise au prix d’un arrêt quasi complet des activités économiques, pourrait déboucher soit sur un retour à la vie d’avant, avec une surconsommation de la voiture au détriment des transports en commun par crainte que ceux-ci, par leur promiscuité, soient devenus de vrais nids à virus. Soit sur un prolongement des bienfaits du confinement.

- Augmenter les possibilités de télétravail: dans un pays où un nombre important de travailleurs résident outre-frontière, on nous expliquait que le développement du télétravail se heurtait à des considérations fiscales et réglementaires. En moins d’une semaine, et face à des enjeux moindres que ce que serait une crise climatique ou énergétique, ces obstacles ont été levés, les entreprises ont mis en place les outils et organisations nécessaires.

- Donner une place plus grande à l’activité physique, en particulier au cyclisme, dans la ville et dans la vie. Le gouvernement et les communes doivent s’engager dans un grand «Plan vélo», allant au-delà des mesurettes fiscales ou de l’effort de développement des pistes cyclables. Ce plan doit inclure des mesures de pédagogie, comme des cours d’initiation, pour enfants comme pour adultes, etc., afin de faire du Luxembourg une nation de pratiquants du vélo.

- Réduire drastiquement la place de la voiture en ville pour laisser la place aux transports en commun, qui seront ainsi plus réguliers et attractifs, et aux déplacements à vélo ou à pied, qui seront plus sûrs et plus sains. Cela passe par le développement de journées sans voiture de plus en plus fréquentes.

La crise sanitaire liée au Covid-19 tuera sans doute moins de personnes que les pollutions liées à l’automobile. Le gouvernement a montré que, face à un danger immédiat pour la vie de quelques personnes, il savait prendre les mesures qui s’imposent et mettre le paquet. Les citoyens de notre pays ont prouvé, par leur attitude face à cette crise, qu’ils savaient se montrer à la hauteur des enjeux et adapter leurs comportements. Faisons-nous confiance pour imaginer accepter, ici et maintenant, la mise en place de mesures radicales pour une mobilité vraiment durable.

L’auteur: Julien Gannard, ingénieur

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Julien Gannard, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

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