Elodie Trojanowski, CEO et co-founding partner de Luxfactory. (Photo: NB Studio)

Elodie Trojanowski, CEO et co-founding partner de Luxfactory. (Photo: NB Studio)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Elodie Trojanowski propose un incitatif fiscal pour favoriser l’investissement dans les entreprises locales.

Le pitch: Chaque contribuable qui investit dans une entreprise locale devrait pouvoir déduire ce montant de ses impôts. Cette mesure dynamiserait le tissu économique national et permettrait au contribuable de contribuer au développement de l’écosystème local post-crise où il évolue.

L’idée: Les conséquences de la crise restent aujourd’hui des suppositions, mais les experts s’accordent à voir en elle un choc d’offre et de demande. Ses causes sont exogènes, ce qui la différencie de celle de 2008, liée à des éléments internes. Il y a donc fort à parier que l’économie connaîtra un rebond lorsque la situation sanitaire se sera résorbée. Nous suivrons l’exemple de la Chine.

Les entreprises locales luxembourgeoises, start-up ou PME/TPE, qui auront surmonté cette période seront fragilisées. L’heure sera alors à la reconstruction. Nous parlons beaucoup de solidarité, d’une remise en question des grands principes d’une économie qui s’est construite, soyons clairs, sans la participation effective des citoyens. C’est donc une période de transition idéale pour redonner au contribuable le pouvoir de choisir de manière proactive le tissu économique luxembourgeois dans lequel il évoluera. Un incitatif fiscal de type «tax shelter», inspiré de ce qui se fait chez nos voisins belges (depuis plus de 15 ans) ou allemands, aux succès déjà mesurables, devrait être mis à disposition des ménages.

Je propose donc que le ministère des Finances mette en place une mesure qui permettrait au contribuable luxembourgeois qui investit dans une petite entreprise locale de bénéficier d’une exonération fiscale selon le montant investi et, ainsi, d’une économie d’impôt. Nous pourrions, par exemple, partir sur un montant annuel de 15.000€ par personne sur l’ensemble de ses investissements, avec une possibilité de réduction d’impôt sur la moitié de ce montant.

Cette réduction pourrait être soumise à des conditions telles que celle de la conservation des titres pour une durée de deux ans minimum. Il en est déjà question dans le secteur de l’immobilier, avec la déduction des primes versées du revenu annuel imposable. C’est donc possible!

Afin de diminuer les risques pour les investisseurs et de fédérer les investissements, un fonds luxembourgeois pourrait être créé et distribué par les banques de la Place. Rappelons-le, le dispositif de la loi TEPA PME en France permettait les investissements directs dans les PME, entreprises solidaires d’utilité sociale et start-up éligibles via des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) et des fonds d’investissement de proximité (FIP).

Les décisions d’investissement seraient prises par un conseil composé des représentants élus par les associations sectorielles du pays, ainsi que des représentants des contribuables. C’est une belle opportunité pour rétablir le lien, trop longtemps cassé, entre les contribuables exclus des prises de décisions économiques et la locomotive constructrice de l’écosystème local.

L’auteur: , CEO et co-founding partner de Luxfactory

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion, ni votre imagination. Si, comme Elodie Trojanowski, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé (par exemple: fiscalité);

- un titre explicite (par exemple: Baisser la TVA dans la restauration);

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

À l’adresse: