Le pitch: «La santé avant tout!» En ces temps, tout le monde se demande: comment vivra-t-on après la crise du coronavirus? Continuerons-nous de consommer des produits issus de l’agro-industrie mondiale négligeant l’environnement? Continuerons-nous d’acheter nos aliments dans des magasins discount pratiquant des prix si bas que les producteurs peinent à survivre? Ou consommerons-nous des produits de meilleure qualité pour soutenir les producteurs locaux et bio?
L’idée: Sauver le climat, ça passe (aussi) par nos assiettes! Près d’un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre se cachent dans notre frigo et ceux de nos restaurants préférés: notre alimentation a un impact majeur sur le climat et inversement. Alors que le climat s’est déjà réchauffé de plus de 1°C depuis un siècle et que le cap des 2°C sera sans doute atteint d’ici 2030, nous n’avons plus le temps de «voir venir»; c’est maintenant qu’il nous faut agir pour éviter des lendemains qui ne chanteront pas.
Et si cette crise était une opportunité à saisir? Les changements attendus sont de taille, pas question de demeurer les bras croisés. Nous devons – et nous pouvons – nous adapter, à la fois aux niveaux de la production, de la distribution et de la consommation. Comment? En limitant l’utilisation de pesticides, en privilégiant des produits locaux et de saison, en mangeant moins de viande, mais plus de légumes et de fruits… Et ça tombe bien, tout cela est excellent pour notre santé. La crise nous offre en effet une fameuse opportunité: celle de mieux vivre, en choisissant les aliments les moins industriels, les plus variés et les plus équilibrés.
L’agriculture biologique interdit tout emploi de produits chimiques. Seuls les engrais naturels, engrais verts, compost et fumier sont autorisés. Elle respecte la vitesse de croissance des fruits et légumes, ce qui permet aux aliments d’acquérir tous les éléments nutritifs du sol. Les fruits et légumes bio sont récoltés à maturité, ce qui leur assure un maximum de goût. Les animaux destinés à la production de viande biologique sont élevés dans un large espace vital, ont accès au pâturage et sont nourris principalement par ce que les fermiers produisent eux-mêmes.
Depuis longtemps déjà, dans les restaurants bio luxembourgeois, alimentation rime avec santé. À la Casa Fabiana, par exemple, nous proposons des plats équilibrés et composés quasi exclusivement de produits issus de l’agriculture biologique. Ces aliments, toujours frais et de saison, sont généralement aussi plus riches en goût. Vous avez l’image d’une cuisine bio quelque peu triste? À la Casa Fabiana, les plats ne sont pas seulement sains, mais également bons. Le chef fait appel à toute sa créativité pour servir des plats originaux en utilisant beaucoup d’herbes aromatiques. Chaque jour, un plat végétarien ou végan figure au menu du jour, en plus d’un plat de viande ou de poisson. Le restaurant soutient aussi le commerce équitable en utilisant des produits Fairtrade tels que café, thé, chocolat et bananes.
Manger responsable, c’est possible. Ensemble, disons non aux pesticides et aux OGM; encourageons nos chefs à cuisiner dans le respect des animaux et de l’environnement en acceptant des prix un peu plus élevés. Restaurateurs, hôteliers, traiteurs et consommateurs, nous pouvons nous engager pour une alimentation plus responsable, à l’instar de l’association française . Sans obligation d’être à 100% bio, pourquoi ne pas créer un label luxembourgeois de la restauration saine?
L’auteur: Fabiana Bartolozzi, restaurant biologique Casa Fabiana.