Imad Abbaci, directeur Développement Luxembourg chez Geoconsulting (Photo: Imad Abbaci)

Imad Abbaci, directeur Développement Luxembourg chez Geoconsulting (Photo: Imad Abbaci)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Imad Abbaci propose de systématiser la mixité fonctionnelle dans tous les projets immobiliers.

Le pitch: Face à l’engorgement routier, face à l’artificialisation des sols, face à l’étalement urbain, multiplions les initiatives de densification et de mixité des fonctions pour rapprocher les habitants de leur travail, et ainsi revenir à une offre plus locale: logements, commerces, bureaux, services et logistique.

L’idée: La mixité fonctionnelle entend freiner la dispersion des fonctions – logements, commerces, bureaux, loisirs, services, etc. – par leur regroupement dans les centres urbains et dans de nouveaux quartiers, dont tout reste à créer. Dans la définition de Kyoto, on pourrait retenir quatre grandes idées directrices:

· le mélange d’activités;

· leur insertion dans les noyaux d’habitat;

· l’accessibilité de ces zones à pied;

· la réduction des distances parcourues en mode motorisé.

Les enjeux de la mixité fonctionnelle sont multiples: réduire l’étalement urbain, ce qui a pour effet de favoriser la mixité sociale et de diminuer les trajets motorisés des ménages. Donc d’augmenter les modes de déplacement doux, non motorisés. Donc de réduire la facture énergétique et, par là, l’empreinte écologique.

En résumé, il s’agit de créer des territoires plus «écolonomes». Des territoires harmonieux d’un point de vue économique, social et environnemental. Les initiatives doivent pour cela être prises, non pas sous l’angle unique de l’aménagement du territoire, mais bien de manière transversale, en considérant la mobilité, l’écologie, la sécurité, le commerce, etc.

De plus en plus, il est question de localiser, dans les centres urbains et ruraux, des entreprises, des commerces et des services à même de s’inscrire dans le tissu bâti, pour assurer une bonne mixité des fonctions et réduire les déplacements des populations, et donc l’étalement urbain. Les bons outils et instruments pour œuvrer dans cette direction seraient les PAP, la coordination des acteurs publics-privés, ainsi que la co-création avec les usagers finaux.

Un projet mixte pourrait voir le jour s’il est correctement appréhendé, à travers deux axes notamment:

1. Développer la compacité. Autrement dit, la diversité des usages dans la proximité. Chacun, autour de son lieu de résidence ou de travail, doit pouvoir accéder aux différentes fonctions évoquées. Mettons aussi l’accent sur l’intensité des quartiers. Une zone densément peuplée peut très bien être vide de toute intensité, à l’image des banlieues françaises et de leurs tours d’habitation… L’objectif de la mixité est d’offrir une qualité de vie supérieure: la voilà, l’intensité du quartier.

2. Travailler les aménités urbaines. Et pour cela, stop au «top-down»! Place aux approches participatives où tous les acteurs/utilisateurs du territoire – habitants, commerçants, travailleurs, étudiants, touristes – pourront exprimer leurs bonnes idées.

On peut alors parler de projets d’intelligence collective, reposant notamment sur des approches d’appropriation des espaces publics par la communauté, comme le «placemaking». À chacun d’agir sur son espace! On imagine ensemble. On co-crée. On (re)tisse des liens. Et pour cela, on étudie au démarrage du projet, et en impliquant les utilisateurs: à l’échelle de leur quartier, que leur manque-t-il pour que toutes les dimensions du territoire soient intégrées?

Il convient finalement, pour créer des projets mixtes ambitieux et durables (d’un point de vue économique, humain et environnemental), d’extrêmement bien les analyser en amont et de développer des approches participatives.

L’auteur: Imad Abbaci, directeur Développement Luxembourg chez Geoconsulting

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Imad Abbaci, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

À l’adresse: .