Laurent Rouach, Eliacin, fondateur de LuxPropTech. (Photo: DR)

Laurent Rouach, Eliacin, fondateur de LuxPropTech. (Photo: DR)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Laurent Rouach propose de numériser toutes les formalités d’achat de biens immobiliers.

Le pitch: L’industrie immobilière représente plus de 10% des emplois, et la crise sanitaire l’a mise quasiment à l’arrêt. De nombreuses activités auraient pu cependant perdurer avec des outils qui existent, ici ou ailleurs. Cette pandémie peut être une formidable opportunité pour accélérer leur mise en œuvre.

L’idée: Le marché immobilier souffre terriblement de la pandémie. En matière de construction, les chantiers ont été arrêtés, mais l’aide financière de l’État va en réduire les impacts. En matière de transactions par contre, toutes les activités des agents immobiliers impliquant une présence physique sont désormais suspendues et ne pourront reprendre qu’une fois que le confinement aura cessé. En matière de passage à l’acte, «la décision de signer l’acte relève du notaire qui reste responsable de la sécurité de son personnel et peut dès lors opter pour la fermeture de son office», selon la Chambre immobilière.

Si toutefois celui-ci officie, il est soumis à l’obtention d’un certain nombre de documents papier de différents organismes, eux-mêmes soumis à restrictions. Cette multiplication d’obstacles joue en partie sur la désaffection des potentiels acquéreurs. La chute de fréquentation des principaux portails immobiliers luxembourgeois en est un excellent indicateur. Cet impact est préjudiciable, car l’immobilier est un secteur d’importance à Luxembourg qui emploie plus de 10% de la population active, une quinzaine d’entreprises employant plus de 300 personnes.

   

   

Il existe pourtant des solutions: le processus complet de vente est numérisable, réduisant le temps nécessaire, simplifiant les procédures, limitant les contacts, et commence à l’être chez nos voisins européens. En raison des retards accumulés par l’industrie en matière de numérisation, les principaux acteurs ont un besoin constant d’innovation, mais le dynamisme du marché ne les pousse pas à en être moteur.

De la rédaction du contrat de réservation à la signature de l’acte de vente, les acquéreurs d’un logement devraient pouvoir faire en ligne quasi toutes les formalités d’achat de leur bien. Différentes actions devraient être menées:

1- Rendre publics les prix de ventes immobilières pour autonomiser acheteurs et vendeurs (disponible en France depuis mai 2019);

2 - Accélérer l’«open data» à Luxembourg, ce qui aide à préciser les caractères hédonistes des biens, et donc leur valeur;

3 - Instaurer les signatures d’actes authentiques par comparution à distance (disponible en France depuis le 4 avril pour cause de pandémie et soumis au vote au Parlement belge le 20 avril) à l’aide d’outils désormais entrés dans les mœurs;

4 - Blockchainiser le cadastre (à l’image d’une quinzaine de pays) pour en fluidifier l’accès et réduire les intermédiaires;

5 - Intégrer ce module dans le projet de blockchain étatique luxembourgeois ou, à défaut, imaginer une plate-forme nationale agnostique pour une gestion de flux ouverte à toutes les parties prenantes d’une transaction.

Nous disposons d’une conjonction positive avec notre ministre délégué à la Digitalisation, , ancien ministre du Logement.

Prenons l’exemple de la Grande-Bretagne où le ministère du Logement a nommé un expert advisory council dédié à la transformation digitale du secteur en s’appuyant sur les «property technologies» (les proptech – nous en avons plus de 60 au Grand-Duché!)

L’auteur: Laurent Rouach, Eliacin, fondateur de LuxPropTech

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Laurent Rouach, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

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