Le pitch: Proposer la distribution de bons d’achat valables chez les artisans/TPE/PME luxembourgeois aux franges les plus vulnérables de la population résidente afin de soutenir la demande domestique à l’issue de la période de confinement et ainsi limiter également la casse économique pour le tissu entrepreneurial luxembourgeois.
L’idée: L’idée est d’incorporer au plan de relance décidé par le gouvernement, et plus largement déployé dans tous les pays de l’UE, un mécanisme de bon d’achat destiné aux foyers les plus vulnérables de la population résidente. Ces bons d’achat seront fléchés vers les enseignes physiques luxembourgeoises, telles que les artisans locaux, les TPE/PME et commerces établis au Luxembourg.
L’intérêt de cette approche est double:
- Tout d’abord, il s’agit évidemment d’un mécanisme de relance keynésien permettant de soutenir l’activité économique dans un moment où les entrepreneurs sont confrontés à la fois à la chute de leur chiffre d’affaires et à l’incertitude quant à l’avenir. Ces deux paramètres sont les principaux freins à l’activité économique. Les études ont montré (ex.: étude de l’Insee en France) que l’activité économique a chuté de 35% depuis la mise en place des mesures de confinement. Ces chiffres sont bien plus élevés pour les commerces et TPE/PME, dont l’activité a parfois chuté brutalement de 90%.
Afin de renforcer l’efficacité du dispositif, deux garde-fous peuvent être déployés: 1) le bon d’achat solidaire est fléché vers les artisans, TPE/PME locaux afin de soutenir la demande domestique et d’éviter que les transferts soient utilisés pour acheter des biens importés; et 2) le dispositif est centré sur la population vulnérable, qui se caractérise par une propension marginale à consommer plus importante (pour 1€ de revenu supplémentaire, plus de 80% sont réinjectés dans le circuit au travers de la consommation). Ce dispositif garantit donc que pour 1€ de dépense publique (transferts sociaux), 1€ est réinjecté dans le tissu économique local. En outre, une fraction non négligeable de ces dépenses (17%) sera réaffectée à l’État via le prélèvement de la TVA. - Ensuite, le dispositif est bâti selon un principe de solidarité qui bénéficie aux plus modestes (par exemple les deux premiers quintiles de la population), dont la vulnérabilité est accrue en période de crise et d’incertitude au niveau de l’emploi; l’aide sera donc conditionnée en fonction des ressources du foyer fiscal. Le bon d’achat solidaire permet ainsi de donner aux foyers modestes une opportunité d’engager des dépenses utiles au fonctionnement du tissu économique local, dépenses qu’ils auraient reportées (ou annulées) en raison de la crainte de la perte d’emploi. En effet, un grand nombre d’économistes craignent que le déconfinement ne donne pas lieu à une reprise linéaire et soutenue de l’activité en raison de l’incertitude des acteurs économiques. Dans un contexte de tension sur les loyers au Grand-Duché, ce surcroît de soutenir le pouvoir d’achat des ménages dont la propension marginale à consommer est proche de 1 (voir ci-dessus).
Le mécanisme proposé est donc une mesure de justice sociale redistributive, qui présente le double avantage de soutenir le tissu économique local dans une période de forte dépression économique, tout en favorisant le pouvoir d’achat des plus modestes. Cette mesure peut en outre s’inscrire dans le cadre du plan de 9 milliards d’euros annoncé par le gouvernement, qui prévoit notamment d’allouer 400 millions d’euros d’aide aux PME. Ainsi, l’aide serait allouée aux deux premiers quintiles des ménages luxembourgeois (20% du total des ménages), soit 50.000 ménages. D’un montant de 1.000€/ménage, l’enveloppe globale allouée à ce dispositif serait de 50 millions d’euros, soit une mesure peu coûteuse pour les finances publiques.
Au-delà de son efficacité économique, cette mesure revêt une portée politique forte. Elle vise un nombre de ménages important, ne porte pas sur un montant symbolique (mais plutôt significatif), et présente l’avantage de satisfaire les attentes des petites et moyennes entreprises locales. Elle est enfin une mesure d’une grande lisibilité pour les acteurs économiques locaux. Le calibrage de cette mesure permet enfin de réconcilier les défenseurs de la relance par l’offre vs par la demande à travers un mécanisme redistributif qui irrigue tous les pans de l’économie locale. En somme, une mesure de solidarité.
L’auteur: Je suis Arnaud Larrieu, j’ai 26 ans et souhaité participer modestement à l’initiative lancée par Paperjam visant au redressement économique du Grand-Duché dans la foulée de la crise du Covid-19. Il s’agit aussi pour moi d’adresser un signe de remerciement à ce pays qui m’a accueilli à bras ouverts et auquel je suis et resterai profondément reconnaissant.
Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Arnaud Larrieu, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:
- un mot-clé, par exemple: fiscalité;
- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;
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