Nicolas Hentgen, analyste d’investissement et blogueur sur le changement climatique sur klyme.online. (Photo: DR)

Nicolas Hentgen, analyste d’investissement et blogueur sur le changement climatique sur klyme.online. (Photo: DR)

Dans le cadre de notre opération «Luxembourg Recovery: 50 idées pour reconstruire», partagez une idée concrète, une expérience ou une mesure à mettre en œuvre pour faciliter le rebond de l’économie luxembourgeoise. Aujourd’hui, Nicolas Hentgen propose d’accentuer la relance économique sur la transition énergétique.

Le pitch: Après la crise du coronavirus, la crise climatique sera à nos portes et elle va nous frapper de plein fouet. L’État devra combiner sa politique de relance avec les objectifs du plan climatique, afin de stimuler l’économie avec des mesures «vertes».

L’idée: L’histoire nous apprend que le climat ne fut jamais une priorité en temps de crise. En 2020, la situation est différente étant donné que les preneurs de décision commencent à reconnaître l’urgence du problème. Je propose quatre mesures de relance concrètes qui aident le climat et l’économie:

1. Lier la relance économique au plan climatique

Le plan climatique luxembourgeois est ancré dans le pilier suivant: réduire l’empreinte CO2 en 2030 de 55% par rapport au niveau en 2005. Le gouvernement luxembourgeois chiffre les besoins d’investissement à un total de 4,8 milliards d’euros pour les années 2021 à 2030.

L’État devra lier la relance économique au plan climatique et pourra avancer le délai de 2030 de quelques années, afin d’accélérer la transition énergétique. Beaucoup de mesures existent pour y arriver, telles que l’élargissement de la taille des appels d’offres, l’augmentation des primes de rénovation et d’achat pour les voitures électriques ou la distribution gratuite de panneaux solaires aux ménages. L’argent dépensé en infrastructures renouvelables relancera toute l’économie grâce à l’effet multiplicateur. Un euro dépensé par l’État augmentera le revenu du bénéficiaire du même montant. Le bénéficiaire dépensera, à son tour, une fraction de cet argent dans l’économie. Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement de l’effet multiplicateur. Tout le monde en profitera.

2. Utiliser des dividendes carbone

Les dividendes carbone sont une proposition pour financer cette transition. L’État pourra introduire une taxe carbone sur les prix du pétrole pour les ramener au niveau «pré-corona». Si l’on considère que le Luxembourg consomme 2,5 milliards de litres de carburant par an en temps normal, cette mesure pourrait remplir les caisses de l’État de quelques centaines de millions d’euros. Ces revenus pourront être distribués à des projets verts – sous forme de dividendes carbone.

3. Limiter les aides aux entreprises polluantes

L’argent réservé aux entreprises polluantes devrait être conditionné à l’atteinte d’objectifs verts concrets dans les années à venir, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la limitation des déchets ou la diminution de l’utilisation des ressources non durables. Ainsi, les objectifs climatiques pourraient être poursuivis tout en aidant les entreprises polluantes à assumer les coûts de conformité.

4. Penser «vert» au-delà du secteur de l’énergie

Le sujet du changement climatique ne se limite pas à l’énergie. Il faudrait s’interroger sur la question de savoir si l’on souhaite rester dépendant d’une chaîne d’approvisionnement mondiale ou si l’on préférerait produire plus «chez soi». La filière de l’agriculture aurait la possibilité de promouvoir l’espace «bio» ou la permaculture, deux pratiques créatrices d’emplois. Certes, ces mesures forment un coût pour le consommateur, mais les dividendes carbone pourraient également aider ces secteurs à équilibrer les ambitions climatiques et économiques.

L’opportunité «verte» est là… Il faut la saisir, maintenant plus que jamais!

L’auteur: Nicolas Hentgen, analyste d’investissement et blogueur sur le changement climatique sur klyme.online

Toutes les idées sont bonnes à prendre, nous ne souhaitons restreindre ni votre réflexion ni votre imagination. Si, comme Nicolas Hentgen, vous souhaitez contribuer à cette initiative, vous pouvez nous envoyer votre idée sous ce format:

- un mot-clé, par exemple: fiscalité;

- un titre explicite, par exemple: baisser la TVA dans la restauration;

- un résumé en 300 signes maximum;

- un développement en 3.000 signes maximum;

- une photo de vous qui permettra d’illustrer l’article sur paperjam.lu.

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