Au Luxembourg, le télétravail est deux fois moins courant que dans l’ensemble des pays étudiés par JLL pour son baromètre 2022. (Photo: EU)

Au Luxembourg, le télétravail est deux fois moins courant que dans l’ensemble des pays étudiés par JLL pour son baromètre 2022. (Photo: EU)

Le télétravail est moins pratiqué au Luxembourg que dans d’autres pays du globe. Pourtant, les attentes des salariés en matière de bien-être au travail y sont nettement plus prononcées.

Avec un jour de télétravail par semaine en moyenne, le Luxembourg fait figure de dernier élève de la classe en la matière à l’échelle globale, montre le baromètre 2022 «BeLux Workforce Preferences» de l’agent immobilier JLL.

En moyenne, travailler depuis un autre lieu que son bureau se fait 2,3 jours par semaine dans le monde. Mais les disparités sont prononcées, puisqu’au Royaume-Uni, le télétravail représente 2,8 jours de travail hebdomadaire.

«Le Luxembourg a mis en place des régimes très souples permettant le télétravail pendant la pandémie. Mais aujourd’hui, le cadre fiscal limite le télétravail pour les frontaliers qui représentent la moitié de la main-d’œuvre», a analysé Emna Rekik, head of tenants representation & corporate accounts chez JLL Luxembourg.

Les salariés aiment le télétravail

Au vu des données globales, il apparaît qu’«aujourd’hui, le travail hybride devient une normalité et un point non négociable».

Le retour des salariés bénéficiant de la possibilité de travailler depuis un autre lieu que leur entreprise est positif. 43% d’entre eux se sentent plus productifs qu’au bureau et 45% tout autant productifs qu’au bureau, selon l’étude de l’agent immobilier menée auprès de 300 participants dans le Belux.

JLL est notamment actif sur le segment des bureaux – pour lesquels les prises en occupation ont chuté de . Son étude souligne l’importance accordée par les salariés au bien-être au travail ainsi que l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.


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Cet aspect est même plus marqué au Luxembourg et en Belgique qu’à l’échelle mondiale. Ainsi, trois salariés sur quatre disent vouloir travailler dans un environnement de travail qui promeut un style de vie sain, sûr et axé sur le bien-être. Ce taux n’est que de 71% au niveau global.

L’argent ne fait pas (totalement) le bonheur au travail

Parmi les éléments permettant d’améliorer le bien-être au travail, les répondants citent l’accès gratuit et quotidien à une alimentation saine (52%), devant la prise en charge des frais de déplacement (40%) et les réductions ou partenariats avec des établissements proches du bureau.

«Le salaire n’est plus en pole position des attentes, c’est la santé et le bien-être qui priment», surenchérit Emna Rekik. L’étude montre en effet que la rémunération arrive en 4e position (à 49%) des attentes des travailleurs dans le Belux, derrière la qualité de vie (63%), l’engagement de l’employeur pour le bien-être (71%) et l’environnement de travail axé sur le bien-être (75%).

La flexibilité est devenue un critère de décision dans les entretiens d’embauche.
Emna Rekik

Emna Rekikhead of tenant representation & corporate accountsJLL Luxembourg 

Ce bien-être passe non seulement par les infrastructures, mais aussi par la flexibilité offerte aux salariés dans la réalisation de leurs tâches, équilibre vie privée–vie professionnelle oblige.

«La flexibilité est devenue un critère de décision dans les entretiens d’embauche, cela touche toutes les générations», complète Emna Rekik. Celle-ci voit, dans ces nouvelles préoccupations, l’opportunité pour les entreprises de créer une proposition de valeur pour les salariés, afin de tirer leur épingle du jeu sur un marché du recrutement de plus en plus tendu.

Car seuls quatre salariés sur dix estiment que leur employeur est de qualité en Belgique et au Luxembourg. L’étude montre encore que 18% des recrues envisagent de quitter la société dans laquelle ils sont actuellement en poste.