En cas de fermeture des vannes d’approvisionnement en gaz, la Russie ferait courir un risque de recul de l’économie européenne. Un risque d’une ampleur différente selon chaque État membre, d’après le Fonds monétaire international (FMI).   (Photo: Shutterstock)

En cas de fermeture des vannes d’approvisionnement en gaz, la Russie ferait courir un risque de recul de l’économie européenne. Un risque d’une ampleur différente selon chaque État membre, d’après le Fonds monétaire international (FMI).   (Photo: Shutterstock)

Le FMI a calculé l’impact de pénuries de gaz russe pour chaque État membre. Le Luxembourg fait partie des pays européens les moins exposés à un recul de sa croissance.

L’Europe s’inquiète de la possible absence de reprise de l’approvisionnement de gaz en provenance de Russie ce jeudi 21 juillet, comme prévu, via Nord Stream 1. En effet, plus d’un tiers des exportations russes de gaz vers l’Europe transite par ce gazoduc. Et même si les approvisionnements reprenaient,

Tandis que mercredi, c’est la Commission européenne qui a présenté son plan d’économie d’énergie et invité les États membres à réduire dès le mois d’août leur consommation de gaz de 15%.


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Après les inquiétudes politiques, c’est au tour des décideurs économiques d’émettre des craintes. Ils redoutent de n’être éventuellement plus en capacité de faire tourner les entreprises à plein temps. Un risque qui se fait d’ailleurs ressentir dans les prévisions économiques revues à la baisse du second semestre de cette année. C’est sans compter le poids d’un rationnement sur le taux de l’inflation.

Les clients privés protégés

Toutefois, tous les États membres ne sont pas exposés selon la même ampleur au risque de pénurie de gaz russe. Des travaux menés par des employés du Fonds monétaire international (FMI) montrent que des pays d’Europe centrale, à l’instar de la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie, font face à un risque de pénurie de gaz russe pouvant atteindre 40% de leur consommation. Un tel scénario serait sanctionné par un recul du PIB pouvant aller jusqu’à 6%, selon le FMI.

En ce qui concerne le Luxembourg, le recul de la croissance ne devrait pas dépasser 1% du PIB, a calculé le FMI, et cela dans le pire des cas. En 2020, la dépendance du Luxembourg au gaz russe a varié entre 5 et 10% de la consommation totale en gaz du pays.

Dans une intervention devant des députés ce mercredi 19 juillet, le ministre de l’Environnement et de l’Énergie, , a d’ailleurs indiqué que la consommation de gaz des clients résidentiels serait probablement assurée. Mais par souci de précaution, il leur sera demandé de faire des efforts pour réduire leur consommation dans l’objectif de préserver les activités des entreprises. Au même titre que les clients privés, les clients sensibles, tels les hôpitaux et les maisons de soins, seront également protégés dans leur consommation de gaz.

La solidarité internationale

Au regard du niveau d’exposition de certains États membres, le ministre Claude Turmes a en outre évoqué le principe de solidarité internationale. Même si le Luxembourg est mieux loti que d’autres pays comme l’Allemagne, le ministre de l’Environnement et de l’Énergie a rappelé que l’économie est interdépendante et que, de facto, la solidarité devrait jouer. Le FMI a en effet calculé que l’économie allemande pourrait reculer de près de 3% en cas de pénurie grave de gaz russe.

Le FMI indique finalement qu’une réduction de la consommation de gaz russe allant jusqu’à 70% pourrait être gérée à court terme. Pour ce faire, l’institution financière internationale insiste sur l’urgence d’accéder à des sources alternatives d’approvisionnement, comme le gaz naturel liquéfié (GNL).

MISE À JOUR: Les flux de gaz de Nord Stream 1 ont redémarré jeudi matin, le gazoduc traitant environ 30 % de sa capacité normale à 6 heures du matin, selon EUobserver. Les flux devraient atteindre 40 % de leur capacité plus tard dans la journée de jeudi, selon Bloomberg et Reuters.