Norbert Becker: «Chacun de nous a des défauts et des qualités. En ce qui concerne la Grande-Duchesse, la somme des qualités dépasse de loin peut-être certaines faiblesses. Aujourd’hui, en tout cas, elle ne s’occupe plus du tout de la gestion du personnel. Tout cela est derrière nous.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Norbert Becker: «Chacun de nous a des défauts et des qualités. En ce qui concerne la Grande-Duchesse, la somme des qualités dépasse de loin peut-être certaines faiblesses. Aujourd’hui, en tout cas, elle ne s’occupe plus du tout de la gestion du personnel. Tout cela est derrière nous.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Multi-entrepreneur, fondateur de la société de conseil Atoz, administrateur et président de nombreuses sociétés (Paypal Europe, Paypal Pte. Ltd. Singapore…), la réputation de Norbert Becker n’est plus à faire. En janvier 2021, il a été nommé administrateur de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse. Depuis juin 2020, il occupait déjà le poste de président de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc.

Dans un entretien accordé à Paperjam, il évoque notamment le travail de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse, le rapport Waringo publié voici un an, et le rôle que joue la monarchie au Luxembourg.

Monsieur Becker, de la politique au monde des affaires, en passant par votre implication dans les sphères académique et philanthropique, vous êtes un homme influent au Luxembourg, et écouté. Vous êtes depuis le 1er janvier de cette année administrateur de la Fondation du et de la . Qui vous a proposé ce rôle, et pourquoi l’avez-vous accepté?

. – «Je travaille en étroite collaboration avec le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, qui ont beaucoup de projets via la Fondation. Évidemment, ces projets doivent être financés, essentiellement par des dons privés. Je suis un homme d’affaires, donc aider et soutenir la Fondation me convient particulièrement bien. Je suis très, très fier du travail de la Fondation, notamment quand je vois les projets menés sous la direction de monsieur Majerus, son directeur général, et dont la Grande-Duchesse est le moteur. Présidente de la Fondation, elle est la cheville ouvrière, le vrai moteur des initiatives prises par la Fondation. On pourrait résumer en disant que la Grande-Duchesse lance les choses, puis monsieur Majerus prend la balle au vol, et s’occupe de la logistique, de l’organisation.

La Fondation a été créée en 1981, il y a 40 ans. Son but premier est de soutenir les personnes les plus vulnérables. Est-ce que ses services sont plus sollicités ces derniers mois avec la crise du coronavirus?

«Nous sommes de plus en plus confrontés à des gens qui passent à travers tous les filets sociaux de sécurité mis en place. Cette crise va aboutir à des situations où les personnes vont perdre leur travail, ne plus être capables de rembourser leurs dettes, être mises à la porte de leur maison… Nous nous préparons à des cas graves de désespérance humaine, et nous réfléchissons à la manière dont nous pourrons aider avec nos moyens, qui ne sont pas illimités.

Vous dites que les fonds de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse ne sont pas illimités. Quelles sont vos ressources?

«Nous recevons des dons. Les donateurs suivent les projets que nous soutenons, et avec ces dons, nous travaillons. Évidemment, une telle Fondation n’a jamais assez d’argent, jamais! Nous faisons un appel à tous ceux qui sont sensibles aux réalités des plus vulnérables pour nous aider. Chaque euro compte.

Au Luxembourg, nous sommes l’office social des cas désespérés.
Norbert Becker

Norbert Beckeradministrateur de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse

Comment les personnes se manifestent-elles auprès de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse?

«La Fondation ne travaille jamais seule. 65% à 70% des gens qui s’y adressent le font via un office social. Quand celui-ci n’est pas en mesure d’aider car le problème ne correspond pas à ses attributions, et qu’il n’y a pas d’autres aides possibles par une institution étatique ou communale, beaucoup d’assistants sociaux dirigent alors les gens vers nous. Au Luxembourg, nous sommes l’office social des cas désespérés.

Parfois les personnes s’adressent aussi soit directement à la Fondation, soit directement à la Grande-Duchesse. Elle reçoit des centaines de lettres chaque année. Ensuite, les gens la remercient pour l’aide qu’elle apporte. La Grande-Duchesse n’hésite pas à prendre son téléphone pour leur parler. Elle est, à raison, perçue comme une Grande-Duchesse qui s’intéresse et qui veut aider de manière efficace.

Contribuer à toute forme d’inclusion, qu’elle soit sociale, scolaire, professionnelle ou culturelle, de personnes souffrant d’un handicap mental, physique ou social figure dans les statuts de la Fondation. Le Forum international sur les troubles d’apprentissage, organisé par la Fondation en 2016, a été l’élément déclencheur pour améliorer la prise en charge d’enfants présentant des troubles de l’apprentissage. Quel a été l’écho que la Fondation a reçu suite aux changements qui ont vu le jour sur le terrain?

«Justement, on est très heureux de la publication du manuel ‘Lernstörungen im multilingualen Kontext: Diagnose und Hilfestellungen’, qui est le premier résultat d’une collaboration entre l’Université du Luxembourg et le Centre pour le développement des apprentissages Grande-Duchesse Maria Teresa (CDA). La nécessité de meilleurs outils de diagnostic des difficultés d’apprentissage qui se posent dans le contexte scolaire multilingue du Luxembourg avait déjà été formulée lors du Forum il y a cinq ans. Ce manuel est un premier résultat dont on peut tous être très fiers au Luxembourg.

Néanmoins, pas plus tard que la semaine dernière, la Grande-Duchesse a reçu un courrier d’une maman qui reste en souffrance par rapport à la situation au Luxembourg. Ce n’est pas une critique vis-à-vis du gouvernement ou des enseignants, pas du tout, mais il y a toujours des enfants qui échappent au système en place.

À l’époque, on avait aussi mis sur pied le site internet www.dysfocus.lu, pour justement donner toutes les informations possibles aux parents et aux personnes concernées sur ces troubles. Nous sommes occupés à retravailler ce site pour l’adapter, notamment en mettant à jour les informations disponibles.

Un autre sujet de préoccupation concerne tous ceux qui ont déjà quitté l’école, qui sont dans la vie active, et qui continuent à se battre avec leur trouble ‘DYS’. Ce sera le prochain projet mené dans le domaine de l’aide au niveau des troubles d’apprentissage. Nous devons en effet commencer à adapter nos aides à ces gens qui ont encore une longue vie privée et professionnelle devant eux, mais qui ont quitté l’école. Des efforts sont nécessaires.


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À l’international, la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse contribue aussi à la réalisation de projets de développement et d’aide humanitaire. D’après quels critères les projets sont-ils choisis?

«La Grande-Duchesse voit la vie à travers un prisme: la dignité humaine. Elle se saisit donc de situations où il y a du désespoir et de l’injustice. Elle définit ensuite un projet et avance. Par exemple, depuis sa première rencontre en 1996 avec le professeur Yunus, prix Nobel de la paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, institution pionnière de la microfinance au Bangladesh et dans le monde, la Grande-Duchesse a été une ambassadrice active du microcrédit et de la microfinance, outil puissant et reconnu pour l’accession des femmes à l’indépendance économique. Suite à son voyage humanitaire au Burundi en juin 2009, la Grande-Duchesse a aussi initié le projet de la ‘Main tendue’ au profit d’enfants mineurs incarcérés pour des délits de droit commun. Ainsi, entre 2010 et 2015, quelque 600 mineurs (la totalité des mineurs en prison au Burundi) ont pu être libérés et accompagnés pour une intégration dans la société civile via un programme psychosocial.

Les types de projets sont donc très différents, mais à la base, on trouve toujours la dignité humaine et la désespérance.

Un des plus grands projets était le forum ‘Stand Speak Rise Up!’. Il a connu un immense succès, avec quelque 1.500 participants. Il a permis l’intervention de quatre prix Nobel et de 50 victimes de violences sexuelles. De mon point de vue, ce forum a aussi montré un autre visage du Luxembourg, et a mieux situé notre pays sur la carte du monde dans un autre contexte que celui de l’économie. L’engagement de la Grande-Duchesse a d’ailleurs été reconnu par des organisations multilatérales d’envergure mondiale.

C’est pour ces raisons, afin de pouvoir soutenir ce genre d’initiatives, que je suis très fier de pouvoir rejoindre le conseil d’administration de la Fondation.

La Grande-Duchesse Maria Teresa lors de «Stand Speak Rise Up!». (Photo: Anthony Dehez / archives Maison Moderne)

La Grande-Duchesse Maria Teresa lors de «Stand Speak Rise Up!». (Photo: Anthony Dehez / archives Maison Moderne)

Dans le rapport Waringo, et justement par rapport à ce forum, une critique était que la contribution financière de la part de l’État aux activités de la Fondation n’était pas claire. Est-ce que la réforme souhaitée de la Cour apporte plus de clarté?

«La Fondation est une institution totalement indépendante, qui ne reçoit pas de soutien de la part de l’État, sauf pour des projets bien spécifiques et suite à une demande précise. Selon le cas, les ministères qui auraient un tel projet sous leur tutelle pourraient décider d’allouer un soutien ou subside.

En ce qui concerne ‘Stand Speak Rise Up!’, la demande était particulière et transparente. Le gouvernement n’a émis aucune remarque ou critique par rapport au financement de cet événement. Nous avons évidemment une responsabilité en tant que Fondation d’être corrects sur les chiffres.

Le rapport Waringo demandé par le gouvernement a certainement contribué à la réforme de la monarchie. Moi, je viens du métier du conseil, où j’ai passé 40 ans de ma vie professionnelle. Normalement, quand un rapport d’un auditeur ou d’un consultant est mené, cela se fait de manière contradictoire, c’est-à-dire que l’auteur du rapport prépare des recommandations et les soumet à l’institution qu’il doit réorganiser. Puis, cette institution répond, et le rapport final contient les recommandations du consultant-auditeur et les réponses de l’institution.

Ce n’était pas le cas ici: monsieur Waringo a rédigé son rapport et l’a remis au Premier ministre. Rapport qui est ensuite parti à la Chambre, sans que la Cour ne puisse prendre position sur le contenu, les idées développées.

Donc, d’une part, ce rapport a contribué à la réforme de la Cour, et grâce à cela, nous avons aujourd’hui la Maison du Grand-Duc et l’Administration des biens sous un nouveau régime. Mais, d’autre part, certaines pistes évoquées dans ce rapport auraient pu être discutées contradictoirement, ce qui aurait permis d’éviter que certains médias communiquent uniquement à charge, critiquent la monarchie et sa gestion. Tout cela est derrière nous, et heureusement.

Une enquête avait été ouverte pour violence physique à la Cour, classée sans suite par le Parquet. Quel a été le dommage que la Grande-Duchesse a encouru suite à cette affaire? Comment pourrait-elle rétablir son image?

«La tendance des médias, et pas qu’au Luxembourg, mais dans le monde entier, quand une telle affaire se présente, c’est de se bousculer au portillon pour rapporter ce qui se passe au moment même. Quand l’affaire est classée sans suite, la couverture des mêmes médias est beaucoup plus modeste, voire silencieuse. La Grande-Duchesse a été profondément blessée. Le communiqué du Parquet dit qu’il y a eu des auditions de plusieurs personnes et qu’il n’y avait pas matière à poursuivre. Pourtant, il a suffi qu’un journaliste dans une interview à la radio dise qu’il y avait des prétendues violences pour que l’incendie démarre. Il a même employé le terme ‘coups’. Vous imaginez la Grande-Duchesse donner des coups à son personnel? C’est totalement insensé! Cette affaire a été classée sans suite, mais, en effet, le mal a été fait.

Aujourd’hui, en tout cas, elle ne s’occupe plus du tout de la gestion du personnel. Tout cela est derrière nous.
Norbert Becker

Norbert Beckeradministrateur de la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse

Entendu par la justice, le journaliste avait invoqué la protection des sources, telle que prévue dans la loi sur la liberté d’expression dans les médias…

«C’est un élément essentiel de la démocratie, donc je ne vais pas critiquer cela. Ce que je dis, c’est que, si on juge les gens, on ne peut pas le faire en ne prenant en compte que leurs faiblesses, mais l’ensemble. Chacun de nous a des défauts et des qualités. En ce qui concerne la Grande-Duchesse, la somme des qualités dépasse de loin peut-être certaines faiblesses. Aujourd’hui, en tout cas, elle ne s’occupe plus du tout de la gestion du personnel. Tout cela est derrière nous.

À travers ce que je vois – le travail fait à la Fondation, ce qu’elle a fait en 40 ans de mariage en soutenant le Grand-Duc… –, elle a contribué largement à la splendeur et l’éclat que doit porter une monarchie. Le couple grand-ducal, à mon avis, a fait un parcours sans faute.

Est-ce que la monarchie est toujours utile à la démocratie luxembourgeoise?

«Absolument. Je pense que le souverain a toute sa place à la tête de l’État. Avec la réforme, la Maison du Grand-Duc, créée sous l’égide du souverain et dirigée par la maréchale de la Cour, est une institution moderne avec son propre organigramme, ses propres modes de fonctionnement, et dont tout le personnel est engagé sous le régime de la fonction publique. Le rôle de la monarchie parlementaire, avec des traditions centenaires, reste important dans notre démocratie et nous a servi beaucoup au cours des différentes périodes de crise.

Rappelons-nous la Seconde Guerre mondiale, la manière de gouverner soutenue par la Grande-Duchesse Charlotte, qui est restée dans la mémoire collective comme un grand acquis. Donc la monarchie joue pleinement son rôle.

J’ai participé à plusieurs missions économiques présidées par le Grand-Duc. Le Luxembourg est accueilli par les chefs d’État comme une grande puissance. Au Japon, le Grand-Duc est reçu par l’empereur, ce qui n’est pas le cas d’Emmanuel Macron.

Au séminaire organisé pour présenter le Luxembourg, son industrie et ses services, il y avait 10 fois plus de participants que dans le même séminaire français, qui s’est tenu à quelques semaines du nôtre. La monarchie contribue beaucoup à la dynamique et à la mise en valeur de l’économie. Elle renforce la perspective des entrepreneurs et des investisseurs. Elle renforce leurs vues sur la stabilité, le rayonnement et l’Histoire. Pour moi, en tant qu’entrepreneur, la monarchie est indispensable.

Les nominations, c’est toujours aussi une affaire de liens entre les personnes. Est-ce que votre nomination  s’imposait naturellement, vu votre rapprochement avec (DP)? Est-ce que le DP considère la Cour grand-ducale comme une «boutique en libre-service», telle que critiquée par le CSV?

«Je vous remercie de me poser cette question qui est pertinente. Je confirme que je suis membre du DP, mais je n’ai pas été nommé par le Premier ministre, mais bien par le Grand-Duc. Donc, on ne peut pas dire que le DP utilise la Cour comme un ‘self-service’. Il  n’y a aucun lien.

Il y a une stricte séparation qui est faite entre l’activité officielle du chef d’État et les activités privées du Grand-Duc.
Norbert Becker

Norbert Beckerprésident de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc

Les tâches de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc ont été séparées de celles de la Maison du Grand-Duc. Quelles sont ses missions?

«L’Administration des biens, une institution qui remonte au siècle dernier, doit gérer et administrer les biens du Grand-Duc. Dans sa forme ‘ancien régime’, elle était l’employeur de tout le personnel de la Cour avant que la Maison du Grand-Duc ne s’en charge. L’Administration des biens ‘nouveau régime’ emploie maintenant moins de 10 personnes, qui s’occupent de l’administration, de la gestion des biens, du domaine, de l’immobilier. Nous nous occupons aussi des chasses et des projets privés du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse. Il y a une stricte séparation qui est faite entre l’activité officielle du chef d’État et les activités privées du Grand-Duc.

Mais on travaille évidemment main dans la main avec la Maison du Grand-Duc. J’ai presque chaque jour des contacts avec la maréchale de la Cour, et cela se passe très bien.

Il y a beaucoup de fantasmes autour de la fortune de la famille royale luxembourgeoise, citée régulièrement dans le top 3 du classement des monarchies les plus riches d’Europe. Est-ce le cas?

«Non.

Pouvez-vous nous en dire plus en termes de classement?

«Non. Je ne vous demanderai pas quelle est votre fortune personnelle, donc la fortune du Grand-Duc demeure du ressort privé.

La collection grand-ducale des objets d’art et de décoration ne fait pas partie du patrimoine de l’État. Mais l’État finance pourtant les travaux d’entretien, de restauration et de conservation de cette collection. Quelles sont les modalités de cet accord?

«La collection appartient au Grand-Duc, et l’État se charge en effet de la rénovation et de la réparation de certains objets. Le budget réservé à cela se compte en quelques dizaines de milliers d’euros par an. Si un objet est rénové par l’État et s’il était vendu un jour, l’État serait remboursé des frais engagés pour la rénovation. On maintient donc à jour un inventaire des objets rénovés.

Comment la question des archives de la Cour et leur accès a-t-elle été réglée, notamment dans «un esprit de transparence démocratique»? 

«Toutes les archives sont réglées par la loi de 2018. Comme les archives (celles qui sont privées et celles qui sont publiques) ne faisaient ‘qu’un’ avant la séparation entre la Maison du Grand-Duc et l’Administration des biens, nous sommes occupés à regarder ce qui est strictement privé, et ce qui est officiel. C’est un travail en cours. D’après la loi, une période de transition de cinq ou six années est prévue, au cours de laquelle un registre doit être établi.

Le couple grand-ducal vient d’acquérir un appartement à Biarritz. Le Grand-Duc héritier paraît prêt à assumer la tâche de son père. Est-ce que vous pensez qu’une succession au trône est envisagée dans un avenir rapproché?

«Pour autant que je puisse en juger, le Grand-Duc est en pleine forme, en pleine santé. Il ne m’a pas fait de confidence en ce sens. Je ne crois donc pas que ce soit pour bientôt.

Comme je suis vraiment persuadé que la monarchie nous donne beaucoup, c’est pour moi un honneur et un privilège de la servir.
Norbert Becker

Norbert Beckerprésident de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc

Une question plus personnelle: devoir remplir votre mission, est-ce difficile? On imagine que vous n’avez pas toujours les coudées franches?

«C’est un exercice passionnant et fascinant. Tous les jours, c’est un mélange de diplomatie, de politique, de gestion financière, humaine, de projets. J’aime bien rendre à la société ce que la société m’a donné. Comme je suis vraiment persuadé que la monarchie nous donne beaucoup, c’est pour moi un honneur et un privilège de la servir.»