Élodie Dja propose ses propres créations à partir de tissus venus directement d’Afrique. (Photo: DR)

Élodie Dja propose ses propres créations à partir de tissus venus directement d’Afrique. (Photo: DR)

Depuis plus de trois ans, l’entreprise luxembourgeoise de microcrédit Microlux soutient financièrement des petits entrepreneurs, auxquels nous consacrons une série de portrait. Élodie Dja propose des créations originales à partir de tissus africains, mais basées sur les tendances vestimentaires européennes.

Depuis un peu moins de deux mois, la jeune créatrice de mode Élodie Dja (28 ans) a pignon sur rue. Elle a ouvert sa première boutique à Arlon (rue des Faubourgs, 32) dans laquelle elle propose ses projets originaux à base de tissus africains. «Mon objectif est de proposer des modèles de prêt-à-porter de style européen, mais à partir de tissus artisanaux en provenance d’Afrique», explique-t-elle.

Originaire de Côte d’Ivoire, Élodie Dja est arrivée en Belgique en 2008 et a poursuivi des études en création de mode à Bruxelles et Liège. Il y a environ 18 mois, ils décident avec son compagnon de s’installer à Athus. C’est peu après que naît dans sa tête l’idée d’ouvrir une boutique à Arlon.

«J’avais d’abord pensé ouvrir un point de vente au Luxembourg, mais Arlon m’a finalement paru être une très bonne situation. Le Luxembourg et la France ne sont pas loin et la communauté africaine y est importante.» Après à peine deux mois, la jeune entrepreneuse reconnaît d’ailleurs être débordée par les demandes.

Viser le sur-mesure

C’est qu’en plus de la vente, elle assure aussi elle-même la confection des vêtements pour femmes, hommes et enfants.

«Je ne veux pas d’une approche industrielle pour mes créations, assure-t-elle. Mon but est de pouvoir créer des boutiques jumelées à un atelier artisanal dans différentes villes. Je peux faire du sur-mesure ou de l’ajustement sur le prêt-à-porter. Chaque personne a sa morphologie et a droit d’avoir des vêtements adaptés.»

Les premières étapes de son projet ont été réalisées avec la collaboration de l’asbl Challenge, qui assiste des créateurs de projet en province de Luxembourg (Belgique). Ce sont eux qui l’ont mise en contact avec Microlux, le spécialiste luxembourgeois de la Microfinance.

L’Afrique est très riche au niveau de la production de tissus artisanaux.
Élodie Dja

Élodie Djacréatrice de modeÉlodie Dja Création

«Obtenir des financements pour un projet comme le mien n’est pas évident. Je ne dispose pas de garanties et les banques classiques se montrent réticentes.» Elle a donc été la première cliente belge de Microlux, qui a .

«Ils se sont montrés très ouverts et ont analysé le projet avec moi sur base d’un dossier que je leur ai présenté. Nous nous sommes vus plusieurs fois avant d’aboutir à un prêt.»

Élodie Dja s’inspire de la mode européenne pour ses propres collections. (Photo: DR)

Élodie Dja s’inspire de la mode européenne pour ses propres collections. (Photo: DR)

Aujourd’hui, Élodie pense déjà aux nouvelles collections pour 2020. Au fil des saisons, elle veut les baser sur les cultures de différentes ethnies africaines et donc s’approvisionner dans différents pays. «L’Afrique est très riche au niveau de la production de tissus artisanaux. Pour l’instant, je travaille avec des contacts locaux. Mais, à l’avenir, j’espère pouvoir me rendre sur place pour les choisir.»