Fabien Rodrigues, Jean-Michel Lalieu, Nicolas Léonard et Catherine Kurzawa ont testé quatre moyens de locomotion différents sur un même trajet. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Fabien Rodrigues, Jean-Michel Lalieu, Nicolas Léonard et Catherine Kurzawa ont testé quatre moyens de locomotion différents sur un même trajet. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Voiture, vélo, tram ou trottinette électrique: quel est le moyen de transport le plus efficace à Luxembourg-ville? Paperjam a mis ces quatre moyens de locomotion au banc d’essai.

Rendez-vous est donné le mercredi 16 décembre à 10h à la rédaction de Paperjam, rue des Gaulois. Quatre journalistes s’apprêtent à rallier la Coque, au Kirchberg, au moyen de quatre moyens de locomotion différents: opte pour le tram; , la voiture; , la trottinette électrique, et , le vélo, ou plutôt, le Vel’oh! partagé, équipé d’une assistance électrique. Après une petite photo de groupe, les chronomètres sont lancés pour ce trajet d’environ 4km jusqu’à l’avenue John F. Kennedy.

Le Vel’oh! tient la route

«Premier couac: aucun vélo partagé n’est disponible à la station la plus proche, celle de la rue des Gaulois. Je marche donc jusqu’à celle de la rue Léon XIII, où je sélectionne un cycle qui affiche une batterie pleine et une révision récente, on n’est jamais trop prudent. Le trajet commence bien: je me faufile le long d’un camion stationné en double file, je profite des pistes cyclables jusqu’à tomber sur un enchaînement d’au moins cinq feux rouges. J’ai le sentiment de perdre un temps fou, et les travaux me poussent à des petits détours çà et là. Une fois au parc Pescatore, j’avance sans tracas vers la Coque.

J’aperçois mon collègue Jean-Michel Lalieu dans le tram qui me dépasse à hauteur du pont Grande-Duchesse Charlotte. Aïe, je suis mal embarquée. Pendant que le tram enchaîne les arrêts, j’avance sans encombre sur la piste cyclable, direction la Coque. J’aperçois mes collègues et pars remettre le vélo à la station bleu et blanche: en 21 minutes, j’ai rallié Bonnevoie à la Coque, me dit l’application, mais encore faut-il marcher quelques pas jusqu’au point de rendez-vous.

Bilan final: me voilà dernière, avec 26 minutes 43 secondes, pour ce trajet vivifiant en cette matinée de décembre.»

Au chaud et sans stress dans le tram

Il faut d’abord rejoindre le tram, et pour cela, un peu de marche et la montée de la passerelle de Bonnevoie s’imposent. Entre les feux et les escaliers, 4 minutes 30 s’écoulent jusqu’à la gare. Le tram est déjà là, et je peux attendre son départ au chaud, ce qui n’est pas négligeable en ce mois de décembre. Le trajet me semble assez long, surtout avec les nombreux arrêts, mais aussi cette boucle par la place de l’Étoile et le Glacis. Mais comme le tram circule en site propre, l’horaire annoncé est respecté. Dans les rames, on peut se poser, lire ou consulter ses e-mails, tout cela au chaud et sans secousses, contrairement aux bus.

Au final, j’ai mis 25’28’’ pour relier Bonnevoie à la Coque confortablement installé et sans stress. Un bon compromis, me semble-t-il.»

La trottinette devance la bicyclette

«Le trajet en trottinette électrique, s’il est probablement moins physique que celui en vélo, lui ressemble beaucoup. En respectant les consignes de circulation (pistes cyclables et routes seulement, respect des vitesses et de la signalisation), il met sensiblement le même temps et rencontre les mêmes obstacles: temps d’attente très longs à certains feux, danger sur les pistes cyclables – notamment à cause des véhicules de livraison et du manque de séparation efficace entre voie piétonne et voie cycliste, comme sur la nouvelle piste de la passerelle.

Mais une fois arrivé au parc, la balade est agréable et plus facile, notamment grâce à la longue piste cyclable du Pont Rouge et du boulevard JFK, qui permettent de parcourir les derniers kilomètres en un temps record: 24 minutes tout pile!»

Quitte ou double en voiture

«Partir de la rue des Gaulois pour rejoindre la Coque en voiture: en semaine, aux alentours de 10h, c’est quitte ou double. Entre les livreurs, les bus, les automobilistes en retard et les accidents potentiels, je ne me fais guère d’illusion et pense arriver à destination parmi les derniers. D’autant que mon GPS, plutôt que de m’envoyer vers le centre-ville, me conseille l’autoroute. Soit quelques kilomètres de plus et une entrée sur le Kirchberg du mauvais côté. Comble de malchance, se trouve devant moi le seul taxi de Luxembourg qui a décidé de rouler largement en dessous de la vitesse autorisée. Et quand il prend une autre route, c’est pour céder la place à un camion qui, visiblement, cherche son chemin. Bref, ça n’avance pas vite… Mais le dieu des feux tricolores est avec moi, et celui des ronds-points semble les avoir laissés à ma seule disposition.

Reste à trouver une solution au problème numéro 1 de l’automobiliste, c’est-à-dire le stationnement. À hauteur de Kinepolis, toutes les places sont prises et bien prises, et cela n’augure rien de bon. Idem face à Auchan. En revanche, face à la Coque, c’est largement libre… mais dans le sens opposé. Mais le demi-tour se fait sans problème (merci une nouvelle fois au dieu des feux tricolores).

Et, surprise, je suis devant la Coque en 20’40’’, et devant mes collègues. Avec un peu de chance et, surtout, tous les dieux avec moi.»


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Dans un mouchoir de poche

Au final, les temps de trajet sont nettement moins contrastés que ce que nous pouvions imaginer avant de démarrer. Des 20’40’’ nécessaires en voiture aux 26’43’’ pour le vélo, l’écart n’est au final que de 6 minutes. Mais à chaque moyen de locomotion, son atout: la voiture offre la flexibilité, la trottinette permet de se faufiler un petit peu partout sans effort, le tram laisse à ses usagers l’occasion de se distraire sans se soucier du trafic, tandis que le Vel’oh! allie déplacement et exercice physique (avec un coup de pouce de l’assistance électrique).