Des embouteillages, des trains en retard ou annulés, des accidents… Quel est l’impact de la mobilité, bonne ou mauvaise, sur l’économie d’un pays?
Un chiffre est maintenant connu: 1,436 milliard d’euros. C’est le coût annuel externe de la mobilité. «Cela représente 3,3% du PIB et c’est énorme», explique Francesco Ferrero, lead partnership officer au List et spécialiste des questions de mobilité.
Le List a en effet profité d’une étude («Tarification de l’infrastructure de transports durables et internalisation des externalités dans le secteur des transports») de la Commission européenne à l’échelle de l’Union des 28 pour l’appliquer au seul Luxembourg.
L’ambition est de savoir à quel point les coûts des facteurs externes à la mobilité, comme les accidents, la pollution de l’air, le changement climatique, le bruit, la congestion, l’émission du puits au réservoir, la dégradation des habitats, sont «internalisés» par les États. Et donc pèsent sur leur économie nationale. L’étude a aussi dressé «un bilan complet des taxes et droits relatifs aux transports appliqués dans les différents pays», explique la Commission dans son rapport. Différentes recettes ont donc aussi été prises en compte.
1,2 milliard juste pour les véhicules en retard
«La précédente étude datait de 2008. Celle-ci est donc une mise à jour, sa publication remontant à juin de cette année. La méthode était standardisée, donc nous avons pu nous en servir pour le Luxembourg», précise encore Francesco Ferrero.
Et parmi cette somme de 1,436 milliard de coûts externes, 1,2 milliard concerne les seuls retards des véhicules, pour diverses raisons.
Deux questions restent malheureusement encore sans réponse. Tout d’abord le poids des coûts externes de la mobilité transfrontalière. Ensuite le classement du Luxembourg à l’échelle européenne. La Commission s’est évidemment bien gardée de jouer au jeu des comparaisons. «On sait cependant qu’aux Pays-Bas, le coût de la mobilité était de 5 milliards par an», explique un autre expert. «Du coût, le gouvernement hollandais a décidé d’injecter 5 milliards dans les infrastructures.»