C’est à nouveau une incroyable histoire belge! C’est en effet via le Luxembourg, et une conférence de presse de la ministre (Déi Gréng), que , et notamment dans plusieurs sites potentiels proches du Luxembourg. Certes, il ne s’agit encore que d’enquêter afin d’élaborer un avant-projet d’arrêté ministériel qui servirait à déterminer des sites potentiels, donc à une échéance éloignée, mais la plus grande méfiance est de mise.
L’irritation est aussi très vive. Peu de monde était au courant de la tenue de cette enquête publique. Curieusement initiée «en pleine période de confinement», soulève Nicolas Stilmant, bourgmestre écolo de Fauvillers.
Les répliques sont sans surprise venues de tous les partis. Certains élus locaux ou régionaux demandant l’arrêt de l’enquête ou invitant la population à répondre à l’enquête et à marquer son opposition.
Les citoyens aussi se mobilisent, avec de nombreux appels sur les réseaux sociaux à s’opposer au projet. Des conférences et réunions publiques ont d’ores et déjà été organisées.
Depuis 2016, la Belgique traite en effet les déchets radioactifs luxembourgeois, surtout issus des hôpitaux. Un élément que le bourgmestre MR de Tintigny, Benoît Piedboeuf, avait aussi relevé, tout en se disant opposé à un site d’enfouissement en province de Luxembourg.
La ministre fédérale belge de l’Énergie et de l’Environnement a pour sa part été très en colère au sujet de la conférence de presse donnée par la ministre luxembourgeoise de l’Environnement, du Climat et du Développement durable. Marie-Christine Marghem a évoqué un «incident diplomatique». Avant de prendre son téléphone pour contacter Carole Dieschbourg, a-t-elle expliqué dans une interview à RTL TVI. Pour lui dire «ce que la Belgique compte faire de ces déchets». Mais aussi «qu’on finit par créer, par des déclarations comme celles que tu as faites, une crainte irrationnelle et exagérée dans le chef du public. Donc j’ai dit: ‘Écoute, franchement, je ne comprends pas ton attitude, alors qu’en plus le Luxembourg ne traitera pas lui-même, sur son propre sol, les déchets radioactifs qu’il produit.’ Donc vous comprenez, à un moment, il faut rester dans une ambiance je dirais ‘confraternelle’, qui va dans le même sens, qui est constructive.»
Depuis 2016 en effet, la Belgique traite les déchets radioactifs luxembourgeois, issus principalement des hôpitaux. Ce qu’a relevé aussi le député MR Benoît Piedboeuf, aussi bourgmestre de Tintigny.
Et même les experts scientifiques fusillent le processus en cours. Interrogé par La Meuse Luxembourg, le professeur Damien Ernst, spécialiste reconnu au niveau international dans le domaine des énergies, indique que: «En Gaume, il y a beaucoup trop de calcaire dans le sol. L’eau pourrait donc être mise en contact avec les déchets radioactifs. C’est ce qu’il faut impérativement éviter. L’endroit où les déchets seront enfouis doit être imperméable à l’eau. L’argile de Boom, elle, ne laisse pas du tout passer l’eau. Le meilleur site est situé à Mol (dans le Limbourg). C’est une perte de temps ce que l’Ondraf est en train de faire en ce moment avec cette consultation qui se termine le 13 juin prochain. L’argile de Boom a été étudiée depuis les années 80…»
Une nouvelle dépense inutile, lit-on encore dans La Meuse Luxembourg suite à l’interview du toujours très virulent professeur Ernst: «Cette enquête est connue depuis deux ans. Cela va coûter de l’argent alors que j’insiste sur le fait que l’argile de Boom est la solution. Personnellement, ce qui me choque, c’est l’hypocrisie et le manque de courage et d’idées qui font qu’on temporise. Il y a une opposition écologique à l’argile de Boom. Écolo complexifie le problème et veut étudier d’autres solutions. Ils veulent voir plus large… Le résultat de ce jeu politique va coûter 10.000.000€ à charge d’Electrabel.”