Des entreprises se sont spécialisées dans la collecte et la vente de matériels d’occasion. (Photo: Shutterstock)

Des entreprises se sont spécialisées dans la collecte et la vente de matériels d’occasion. (Photo: Shutterstock)

En se tournant vers le marché des équipements électroniques de seconde main, les consommateurs et les entreprises font une bonne affaire sur le plan économique. C’est aussi un acte citoyen qui permet de donner une nouvelle vie à des matériels promis à la casse.

En matière d’environnement, les nouvelles technologies s’avèrent de bien mauvais élèves, avec des cycles de renouvellement toujours plus courts et des filières de recyclage balbutiantes. Pour y remédier, des entreprises se sont spécialisées dans la collecte et la vente de matériels d’occasion. Le point avec Jean-Christophe Estoudre, président de la société Sofi Groupe et créateur de la marque Smaaart, qui distribue des mobiles reconditionnés.

Vous êtes à la tête d’une société de reconditionnement de matériels informatiques et de communication. Comment se porte ce secteur?

Jean-Christophe Estoudre. – «Ce marché est en plein développement. Selon GfK, en 2017, plus de 2 millions de mobiles reconditionnés ont été vendus en France. Une tendance qui se confirme en 2018, alors même que les ventes de smartphones neufs sont en baisse de 22,4% entre 2015 et 2017. Un Français sur cinq a déjà acheté un téléphone reconditionné.

Ils pourraient être bientôt 1 sur 3 selon la dernière étude  de novembre 2018. Pour notre entreprise, cet engouement se traduit par un chiffre d’affaires en augmentation de 50% d’une année sur l’autre. C’est donc un marché porteur, qui offre une alternative au neuf à un prix beaucoup plus avantageux et la possibilité d’effectuer un achat responsable.

Nous opérons un contrôle qualité strict avant la commercialisation et veillons à proposer un packaging qui se rapproche de celui proposé par les constructeurs.

Jean-Christophe EstoudreprésidentSofi Groupe

Quel traitement subissent les mobiles avant d’être remis en vente?

«Nous avons développé une filière de collecte et de rachat auprès des entreprises, des opérateurs et des particuliers. Une fois dans notre usine, située dans le sud de la France, les mobiles suivent une procédure de remise en état. Cela va de l’effacement des données du précédent propriétaire à l’audit technique du mobile, puis à sa réparation proprement dite. Nous opérons un contrôle qualité strict avant la commercialisation et veillons à proposer un packaging qui se rapproche de celui proposé par les constructeurs. À cet effet, nous fournissons un kit piéton, un bloc secteur et un câble USB.

Que signifient les différents grades attribués aux produits IT d’occasion?

«Le grade A désigne les matériels reconditionnés et 100% fonctionnels en excellent état esthétique. Le grade B définit des appareils souffrant de légères rayures ou imperfections. Quant au grade C, il s’agit de produits dont l’apparence peut être qualifiée de correcte (rayures ou imperfections prononcées).

Qu’en est-il de la garantie?

«Les produits bénéficient d’une garantie commerciale d’un ou deux ans selon les modèles. Ils sont couverts par la garantie légale de conformité. En ce qui concerne le vice caché, la loi s’applique comme pour n’importe quel produit.

Smaaart ne dispose pas de point de vente au Luxembourg. Les consommateurs du Grand-Duché ont-ils la possibilité de commander des mobiles d’occasion?

«Bien sûr. Il leur suffit de nous envoyer une demande par e-mail en indiquant la référence du téléphone qu’ils souhaitent acquérir. Nous leur enverrons alors un lien leur permettant de commander en ligne. Les frais de livraison s’élèvent à 9 euros. Nous devrions prochainement étendre notre offre à d’autres équipements IT, notamment les ordinateurs portables.»