Au rythme de 2 kilomètres par heure, le pont ferroviaire OA14 a ripé jusqu’à son emplacement final sous le regard des ingénieurs qui l’ont conçu, durant la nuit du 7 au 8 octobre, sur l’autoroute A3. Une opération exceptionnelle que nous avons suivie.

Les ingénieurs d’INCA, qui a conçu et calculé ce pont bow-string, le deuxième plus grand d’Europe, n’auraient raté ce ballet nocturne pour rien au monde. Certains sont même venus en famille tant pour assister à un événement rare que pour montrer entamé il y a déjà quelques années.

Le ripage du pont ferroviaire OA14 a commencé vers 1h du matin. Placés sous la structure en double arc de 200m de long, 20m de large et pesant plus 5.800 tonnes, deux Kamag ont assuré le ripage au rythme de 2 kilomètres par heure. Ce transporteur modulaire autopropulsé est un engin spécialement conçu pour le ripage. Au nombre de deux, ce type de Kamag est une sorte de longue remorque avec des petites roues qui peuvent supporter chacune jusqu’à 12 tonnes de charge.

Pendant un peu plus de 2 heures, le pont ferroviaire OA14 a donc lentement mais sûrement trouvé sa position finale. Prochaine étape, la construction du tablier définitif afin d’accueillir une double voie ferroviaire. À noter que le pont sera opérationnel d’ici à 2028.

10 trains par heure

En présence du directeur des CFL, , le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, (déi Gréng), s’est dit heureux d’assister à une étape importante pour la mobilité ferroviaire du pays. «C’est une opération complexe qui fait partie d’un large projet de modernisation du rail et de ses capacités. C’est un investissement important et un réel atout pour la mobilité de demain. Il faut féliciter les nombreuses personnes qui ont contribué à cet ouvrage d’art», a-t-il souligné avant d’ajouter qu’il faut continuer à investir dans l’infrastructure ferrée.

Le pont, qui s’inscrit dans un large projet de modernisation de la ligne ferroviaire entre Luxembourg et Bettembourg, va permettre au Grand-Duché d’accompagner la croissance du trafic ferroviaire, tant pour les voyageurs que pour les marchandises. Actuellement saturée, cette nouvelle ligne ferroviaire d’une longueur de 7 kilomètres (dont le coût total est de 293 millions d’euros) permettra de soutenir la hausse du nombre de passagers qui croit de 3 à 5% par an. Surtout, ce pont permettra le passage de dix trains par heure en période de pointe. Il permettra également de renforcer les capacités en termes de fret de marchandises sur le rail.