Miriam Eisenmenger dans son bureau.  (Photo: Maison Moderne/Guy Wolff)

Miriam Eisenmenger dans son bureau.  (Photo: Maison Moderne/Guy Wolff)

Arrivée au Luxembourg en 2003, Miriam Eisenmenger est Head of Marketing & Communication de Losch Luxembourg. Au quotidien, Miriam allie ses deux passions: l’automobile et la communication. Grande professionnelle du marketing et de la communication, Miriam est également très impliquée dans les associations, notamment comme membre du CENARP, présidente de l’ALMAC pendant 4 ans et board member du Conseil de la publicité du Luxembourg.

En décembre 2023, Maison Moderne fêtera son 30e anniversaire. Que faisiez-vous en décembre 1993?

Miriam Eisenmenger. – «Tout d’abord, félicitations pour votre anniversaire! 30 ans de Maison Moderne, une remarquable success story. Je me souviens très bien de décembre 1993. Cette année-là, j’ai passé un an en Afrique du Sud dans le cadre d’un échange scolaire. Une période qui m’a beaucoup marquée et dont je tire encore des enseignements aujourd’hui. À l’époque, l’Afrique du Sud se préparait aux premières élections libres qui devaient avoir lieu en avril de l’année suivante. La fin de l’apartheid a été lancée et Nelson Mandela a reçu le prix Nobel de la paix. Pour moi, personnellement, c’est une personnalité très inspirante. Un homme de principes, fidèle à ses paroles, qui s’est engagé toute sa vie pour la paix, la justice et la réconciliation. Sa devise: “A winner is a dreamer, that never gives up”.

Quel article, quelle couverture de magazine ou quel événement Maison Moderne vous a marqué et pourquoi? 

«Tout récemment, les , organisés en partenariat avec RTL et MarkCom, après deux ans de pause Covid, et cette fois sous un nouveau format! Personnellement, j’ai trouvé que c’était très réussi, chapeau! Un beau get-together du secteur, où l’on a enfin pu échanger à nouveau avec des créatifs et des professionnels des médias. Quelles sont les tendances actuelles, les nouvelles têtes et surtout les idées marketing? Ces deux dernières années, il n’y a malheureusement pas eu de place pour cela, mais le besoin est là, et c’est d’autant plus beau que de tels événements peuvent à nouveau avoir lieu.

Vous êtes plutôt digital ou print dans votre consommation média?

«Définitivement les deux, puisque le travail l’impose. Bien sûr, je consomme plus de médias digitaux au quotidien, mais je dois dire que j’apprécie aussi de revenir au papier quand j’en ai le temps (malheureusement plus le week-end). L’imprimé a la capacité unique de faire jaillir des émotions par le biais des sens. Toucher un livre ou un journal, entendre le bruit des pages et le sentir, c’est quand même différent d’un média numérique. Je pense que la presse écrite a toujours sa place, mais je ne voudrais plus me passer des informations digitales en temps réel.

À quoi ressemble votre bureau et qu’est-ce que cela raconte sur vous?

«Je suis probablement l’une des rares femmes à avoir des modèles miniatures de voitures dans mon bureau, et pas des moindres. Il faut dire que nous avons de très beaux produits dans notre portfolio! Mon plus beau modèle est une 911 Speedster personnalisée, que j’ai reçue il y a quelques années de la part du groupe Porsche à l’occasion de son anniversaire et en tant que membre du Porsche PR Network.

Outre les principaux outils de travail comme mon ordinateur, un écran numérique, etc., j’ai aussi quelques éléments de décoration comme des fleurs. On passe quand même la majeure partie de son temps au bureau et on reste tout de même une femme (rires).

Le bureau de Miriam Eisenmenger.  (Photo: Maison Moderne/Guy Wolff)

Le bureau de Miriam Eisenmenger.  (Photo: Maison Moderne/Guy Wolff)

C’est la mode des routines matinales, c’est quoi vos habitudes et rituels dans le travail?

«La première chose que je fais le matin, c’est de rejoindre mon équipe dans le bureau d’à côté, armée d’une tasse de café. La proximité et l’échange avec mes collègues sont très importants pour moi. Un petit débriefing le matin, comment s’est déroulé l’événement d’hier, quel a été le feedback de l’usine, qu’est-ce qui est prévu aujourd’hui, où se situent les problèmes... Chez moi, il n’est pas nécessaire d’attendre la prochaine réunion, beaucoup de choses peuvent être réglées rapidement. Et l’esprit d’équipe est très important chez nous.

Et le soir... c'est quoi le projet actuel qui vous empêche de dormir?

«Heureusement, j’ai un très bon sommeil... Je dirais plutôt de quoi je rêve la nuit. Car le slogan “Driving Dreams” ne me quitte jamais. En ce moment, je rêve d’un événement client que j’espère réussi l’année prochaine pour notre 75e anniversaire.

Quelle est la bonne pratique que vous avez appris récemment que vous désirez partager avec nos lecteurs, vos confrères?

«Le développement et l’adaptation permanente à l’environnement ne sont pas fondamentalement nouveaux pour les spécialistes du marketing. Cependant, pour un monde post-pandémique, il s’agit maintenant d’entrer dans une nouvelle ère en étant plus fort, profitant des changements et de ne pas craindre les nouvelles possibilités. Le marketing vidéo, l’analyse des données, les médias sociaux, les événements virtuels, le metaverse, le marketing d’influence - cela implique un surcroît de travail, mais finalement, cela en vaut la peine. Et soyons honnêtes, est-ce fondamentalement nouveau? Le contenu est toujours roi! À mon avis, les messages marketing n’ont pas changé en 2022, seul le choix des médias est nouveau! Ce qui a fait ses preuves: la qualité avant la quantité, rester authentique et répéter les messages encore et encore. Aujourd’hui, nous avons simplement plus de possibilités de les mettre en œuvre de manière digitale et nous ne devrions pas avoir peur de le faire. Le storytelling est plus tendance que jamais.

Un CEO sensible à la communication et au marketing est capital. Quelle note donnez-vous à votre CEO sur sa vision du rôle stratégique de votre département?

«Depuis la restructuration de ces dernières années, le marketing a également connu des changements chez nous. Nous avons créé un département marketing central, nous avons pu renforcer l’équipe avec de nouvelles compétences comme les médias sociaux, le commerce digital et le CRM, et nous avons mis en place un marketing autonome pour Losch. Tout cela n’aurait pas été possible si notre direction n’avait pas reconnu l’importance du marketing dans la stratégie d’entreprise. J’en suis très reconnaissante et je bénéficie heureusement d’une grande confiance de la part de notre “board of management” et de la direction au sens large. Nous entretenons une communication étroite entre tous les départements, car le marketing concerne tout le monde. Mais d’un autre côté, je me bats souvent en première ligne, comme de nombreux marketeurs, lorsqu’il s'agit de la mesurabilité et du marketing. Le secteur automobile est très axé sur les ventes et les chiffres. Certaines campagnes d’image et les sponsorings à long terme sont plus difficiles à représenter en KPI. Il est donc utile que le CEO ait une certaine affinité avec le marketing.

Partagez-nous trois campagnes coup de cœur!

«Le a été présenté aux LeoAwards et a été à juste titre récompensé (prix gold, dans la catégorie Image Campaign, ndlr). Un charmant voyage dans le temps, produit localement et vraiment impressionnant. Une campagne qui prouve que les “grands” du Luxembourg, avec des budgets publicitaires élevés, ne sont pas les seuls à pouvoir remporter des prix et qui restera certainement longtemps dans la mémoire des Luxembourgeois.

Par ailleurs, les campagnes publicitaires d’Enovos me plaisent toujours énormément. La signature est toujours la même, ils restent fidèles à leur ligne. De superbes campagnes qui suscitent l’émotion et qui ont un beau langage visuel. l’a une fois de plus prouvé.

Mon dernier coup de cœur concerne notre  Avec ses équipes nationales, la FLF fait preuve de courage, de force d’innovation et de détermination à réussir. Ces valeurs s’appliquent également à notre marque Volkswagen. Cependant, le partenariat de Volkswagen Luxembourg avec la FLF n’est pas seulement axé sur l’équipe de l’entraîneur national Luc Holtz. La volonté de ce partenariat vise aussi à développer des initiatives pour l’ensemble de l’écosystème du football.

Une collaboration qui repose sur un socle de valeurs communes: l’engagement, la proximité, la passion et la conviction partagée que l’esprit d’équipe peut renverser des montagnes.

Vous devenez rédac’ chef. Qui mettez-vous en couverture du prochain Paperjam ou Delano?

«Ce sont souvent des visages connus qui apparaissent sur les couvertures de vos deux éditions. Des hommes politiques, des hommes d’affaires de haut rang. J’aimerais bien découvrir des visages inconnus, comme les héros de notre quotidien. Des personnes qui, par leur action, ont accompli de belles choses, sont devenues des modèles pour les autres, mais n’ont pas encore trouvé de scène. Des gens comme toi et moi, qui agissent simplement de manière désintéressée pour faire du bien, sans avoir réfléchi aux conséquences. Je pense que de telles histoires se trouvent à chaque coin de rue et que de telles personnes ne sont pas assez reconnues. Ce sont aussi des success stories dignes d’intérêt et je serais heureuse d’avoir plus d’histoires extraordinaires de ce genre. Alors, c’est pour quand Paperjam?»